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fantastique

  • Avengers : l'ère d'Ultron, de Joss Whedon

    On reprend les mêmes et on recommence, avec plus d'effets spéciaux, de batailles et de monde à sauver (quoique). Iron Man, Thor, Captain America, Hulk, Black Widow et Hawkeye bossent ensemble, et bon, ça explose dans tous les coins.

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  • Outlander, de Ronald D. Moore

    Bon, j'ai beau essayer de me retenir, je n'y arrive pas. Je vais donc céder à mon instinct le plus vil et vous parler d'une série télévisée tirée d'un de mes livres cultes.

    Ce livre culte, c'est Le Chardon et le Tartan, de Diana Gabaldon. Développé ensuite en une série de 10 tomes, le premier roman se suffit pourtant largement à lui-même, je l'ai déjà dit quelque part par ici. Également intitulé Le cercle de Pierre dans d'autres éditions, son titre d'origine, en anglais dans le texte, est Outlander.

    Titre repris tel quel par la série de la chaîne américaine Starz, qui la produit, et son réalisateur Ronald D. Moore, tout de même créateur de Battlestar Galactica. Excusez du peu.

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                                               Le livre                                                          La série TV

    Le choix a été fait de recruter des inconnus pour les rôles principaux, mais des inconnus qui collent aux personnages du roman : Caitriona Balfe dans le rôle de Claire Beauchamp, Sam Heughan dans celui de Jamie (McTavish) Fraser et Tobias Menzies dans les rôles de Frank et Jonathan Randall. Ce dernier est tout de même plus connu, puisqu'il a joué entre autres dans les séries Rome et Game Of Thrones, ainsi que dans Casino Royale, le James Bond qui a révélé Daniel Craig.

     

    Pour ceux qui auraient la flemme d'aller voir ma courte chronique sur le roman, je vous fais ici le résumé (déjà plus fourni) des premiers épisodes de la série, au demeurant - et pour l'instant - fort fidèle à l’œuvre écrite :

    Claire Randall, née Beauchamp, est une infirmière anglaise mariée à Frank Randall, professeur d'histoire. A la fin de la seconde guerre mondiale, ils se retrouvent en écosse pour une seconde lune de miel, afin de fêter leurs retrouvailles après des années de séparation dues à la guerre. Tandis que Frank mène des recherches sur un de ses ancêtres ayant officié dans la région d'Inverness au 18e siècle, Claire se promène, nez au vent, observant les personnages locaux. Elle surprend quelques "sorcières" écossaises modernes lors d'une cérémonie païenne dans un cercle de pierre. Curieuse, elle y revient deux fois. Lors de sa troisième visite au cercle, elle est intriguée par un bruissement provenant de la plus grande pierre. En y posant ses mains, elle se retrouve projetée... En bas de la colline, dans les bois, où elle est agressée par le sosie de Frank costumé en dragon anglais de l'ancien temps, et sauvée de ses griffes par un highlander en kilt. Alors qu'elle est emmenée de force par un groupe d'écossais des plus rustres, elle commence à réaliser qu'elle a effectué un saut dans le temps, et que l'homme qu'elle a pris pour Frank était sans doute son ancêtre. Retenue prisonnière par le clan écossais des McKenzies, Claire cherche à retourner au cercle de pierre pour retrouver sa vie et son mari, mais doit patienter et apprendre à connaître son nouvel environnement pour parvenir à ses fins. Ses compagnons sont plus ou moins désagréables et menaçants, mais elle trouve quelques figures amicales au château de Leoch : Gillian, la malicieuse femme du procureur, Mme FitzGibbons, la gouvernante autoritaire mais généreuse du château et le jeune et plutôt civilisé Jamie McTavish, qu'elle a soigné d'une blessure par balle.

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    Tobias Menzies est impeccable dans son double rôle.

    SPOILER à partir d'ici
    Soupçonnée par les dirigeants du clan McKenzie d'être une espionne anglaise dans un contexte de tension permanente entre l'Angleterre et l’Écosse, Claire parvient pourtant à se rendre utile en tant que guérisseuse et part faire une tournée de levée d'impôt avec le frère du chef de clan, Dougal McKenzie. Ses pas croisent à nouveau ceux de Jonathan Randall, l'ancêtre de son mari Frank, qui la soupçonne lui aussi d'être une espionne, mais au service des écossais. Les méthodes de Randall étant beaucoup plus cruelles que celles des McKenzies, Claire risque la Question (avec la majuscule). Afin de lui éviter cela, et enfin convaincu de son innocence, Dougal McKenzie lui propose la seule solution possible : la transformer en citoyenne écossaise, afin de rendre son interrogatoire par les forces anglaises impossible sans preuves. Et pour cela, elle doit se marier... avec Jamie McTavish, dont la tête est mise à prix par les anglais, et qui s'appelle en réalité Jamie Fraser. Claire ne saute pas vraiment de joie, même si Jamie est sans aucun doute le moins pire des écossais qu'elle ait rencontré. Et le mariage, pour être validé, doit être consommé... Un scénario de cauchemar pour cette anglaise moderne qui n'aspire qu'à retrouver son époque et son époux.

     

    La série télévisée fait le choix de la voix off narratrice, qui expose les pensées de l'héroïne. Certains trouveront le procédé pesant. Pour moi qui ait lu (et relu) le roman, c'est une bonne chose pour la compréhension de ses motivations. Le tempo est lent, autant le savoir et être prévenu. Pas de cliffhanger toutes les trois minutes, mais une narration parfois contemplative, qui se met au rythme du pas humain ou équin, bref, le rythme de l'époque. On peut s'endormir. Ou pas. Moi, je savoure.

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    Catriona Balfe incarne une Claire Beauchamp forte et émouvante, mais sa silhouette longiligne de mannequin du XXIe siècle paraît déplacée dans l'univers de la série.

     

    La mise en scène soigne la lumière, les décors et les costumes, proposant une version acceptable de l'authenticité des Highlands au 18e siècle. Certains personnages sont un peu trop propres pour être crédibles, les dents un peu trop blanches et alignées, mais dans l'ensemble, on peut dire que l'effort porte ses fruits : on s'y croirait. Il y pleut plus souvent qu'à son tour, il n'y fait vraiment pas chaud, mais les bois et les vallons sont splendides.

    L'un des charmes incomparables de cette série tient aussi, tout simplement, à l'incompréhensible mais adorable accent écossais des protagonistes. Tous les acteurs qui jouent des rôles d'écossais le sont réellement, et parlent fréquemment en gaélique. Je vous invite d'ailleurs à aller voir les mini-vidéos produites par la Starz pour initier les téléspectateurs au gaélique. Je ne connaissais pas l'accent écossais, et je m'amuse comme une folle à essayer de comprendre ce qu'ils racontent, avec leurs "r" roulés et leur ignorance des subtilités de la diphtongue. Voir des grands types costauds, barbus, chevelus, menaçants et rustauds parler ainsi est vraiment très drôle.

    Comme dans le roman, le langage moderne de Claire fait office de pavé dans la mare dans l'anglais du 18e siècle. Son sens de la répartie, son féminisme et ses nombreux jurons choquent ses interlocuteurs, créant de belles scènes à haut potentiel humoristique. Essayez donc de sortir « Jesus H. Roosevelt Christ » à des anglo-saxons de l'époque...

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    Sam Heughan, un nom à retenir. Et comme dirait Lune, "je retiens sa belle petite gueule, déjà".

    A mon sens, l'un des aspects les plus captivants de la série est qu'elle met en lumière un élément du roman à côté duquel j'étais un peu passée : la virginité de Jamie McTavish Fraser. Mon propos peut paraître putassier, mais en réalité, il est sérieux. En effet, Jamie Fraser a beau être un beau mec - il est grand, costaud, roux, en kilt, bref, c'est une quasi caricature - il est aussi puceau. Les rôles traditionnels dans un couple hétérosexuels sont alors inversés. Sa découverte de la sexualité est mise en scène de façon aussi authentique que possible, avec ses questionnements, ses craintes, son assurance feinte, son désir malhabile et pataud, sa jubilation face à la nouveauté de l'acte, sa surprise aussi, ainsi que sa passivité attentive dans la découverte de pratiques sexuelles inconnues de lui.

    Bref, un tas de registres habituellement réservés aux jeunes demoiselles, tant dans la littérature que le cinéma. Et c'est véritablement plaisant que de visionner ces scènes (non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !), tout simplement parce qu'elles ouvrent le champ des possibles pour tous les spectateurs. Oui, un homme peut ne pas savoir faire, être passif et naïf, et une femme peut être expérimentée et prendre l'initiative. C'est la réalité, et je crois qu'il est bon de le montrer plus souvent, histoire de déconstruire les clichés de genre dans la tête des spectateurs. (Oui, Claire Beauchamp est mon idole).

     

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    Aurais-je oublié de préciser que Sam Heughan est sexy en diable ?

     

    Bref, vous l'aurez compris, je recommande vivement cette série, et plus encore le roman dont elle est tirée. J'ai lu quelque part que le roman en VO était de bien meilleure facture littéraire que la traduction française, je ne saurais donc que conseiller aux anglophiles de préférer l'original.

     

    Alors que j'avais déjà commencé à rédiger cette chronique, mon amie blogueuse Lune a lancé le challenge Retour Vers le Futur ! Qui tombe pile poil, donc, pour accueillir l'histoire de Claire Beauchamp/Randall/Fraser (rayez la mention inutile) en son sein.

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  • Joie, sifflotements et bonne humeur

    Alors que je lis très, très... très lentement Enig Marcheur de Russell Hoban (je le finirai !), j'ai récemment commis l'irréparable erreur de fourrer mon nez dans un autre bouquin alors que j'étais au travail - comme quoi, on a parfois le temps de lire en bibliothèque ; mais ne vous méprenez pas, ce n'est vraiment pas tous les jours. Ce bouquin, c'était Sans Âme, le premier tome du Protectorat de l'ombrelle, de Cail Garriger.

    Sans âme.jpg

    Je n'aurai pas dû.

    Parce que je me suis enfilé les trois autres tomes sans souffler (à la maison, pas à la bibliothèque). Et Enig s'est lamentablement retrouvé sur la touche, comme le pauvre hère qu'il est.

    Le Protectorat de l'ombrelle est commis par une californienne qui se prend pour une anglaise, et traduit avec beaucoup de finesse par Sylvie Denis. Je lui rend hommage ici et maintenant parce que, si je ne sais pas ce que vaut le texte original, je peux vous dire que la version française est excellente. Sans Âme, Sans Forme, Sans Honte et Sans Coeur constituent les quatre tomes actuels de cette série.

    Mademoiselle Alexia Tarabotti en est l'héroïne, vieille fille de 26 ans corsetée dans la société londonienne de la deuxième moitié du XIXe siècle, sous le règne de sa Majesté la reine Victoria. Affublée de deux demi-soeurs plus jeunes et beaucoup plus stupides, qu'elle doit chaperonner telle une duègne lors des réceptions de la bonne société anglaise, Mademoiselle Tarabotti a en outre trois très gros défauts : elle a des origines italiennes, c'est un bas-bleu notoire, et elle n'a pas d'âme. Le deux premiers défauts étant certainement les plus embarrassants.

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    Cela étant posé, le fait de ne pas avoir d'âme dans une société qui a accepté de compter officiellement dans ses rangs les êtres surnaturels peut parfois avoir ses avantages. Car fantômes, vampires et loups-garous redeviennent immédiatement mortels s'ils ont la maladresse de se retrouver en contact dermique direct avec Mademoiselle Tarabotti. Cela ajouté au fait que Mademoiselle Tarabotti jouit d'une robuste constitution (et d'un solide appétit) et qu'elle sait se servir à merveille de son ombrelle en toutes circonstances, menaces solaires ou surnaturelles, elle sait tirer son épingle du jeu et protéger sa vertu en ces temps troublés.

    Jusqu'à ce qu'un vampire très mal éduqué s'en prenne à elle, et qu'elle le tue en état de légitime défense. A partir de cet instant, Mademoiselle Tarabotti est l'objet d'attentions multiples et incessantes, à visées parfois mortelles, dont la plus encombrante est l'enquête du Bureau des Registres Surnaturels, incarnée le plus fréquemment en la personne de son directeur, Lord Maccon, Alpha de la meute de loups-garous de Woolsey. Quelques désagréments s'ensuivent, qui durent environ... 4 tomes. Je vous laisse le plaisir de découvrir seul(e) de quels désagréments il s'agit.

    Félicité et Evelyne étaient les demi-soeurs cadettes d'Alexia par leur naissance, et n'avaient aucun point commun avec elle si l'on prenait en compte n'importe quel autre facteur. Elles étaient petites, blondes et minces, alors qu'Alexia était grande, brune et en toute franchise pas si mince que ça. Alexia était réputée dans tout Londres pour ses prouesses intellectuelles, son intérêt pour les sciences et son esprit mordant. Félicité et Evelyne étaient réputées pour leurs manches bouffantes. En conséquence, le monde était en général plus paisible quand elles ne vivaient pas toutes les trois sous le même toit.


    Sans honte.jpgLe protectorat de l'ombrelle est sans l'ombre d'un doute de la bit-lit, ou paranormal romance, comme on dit aux states. Et, sans l'ombre d'un doute, il en détourne tous les codes. Voyez plutôt :

    • - le héros est bien une héroïne. Sauf qu'elle n'est pas une adolescente, mais une adulte.
    • - l'héroïne est bien célibataire au début de l'histoire. Sauf qu'elle ne cherche pas le moins du monde à rencontrer l'amour de sa vie. Tout ce qui l'intéresse, ce sont les parutions scientifiques de la Royal Society et le plaisir de pouvoir prendre le thé dans une bibliothèque.
    • - l'héroïne ne se trouve pas belle, naturellement. Sauf qu'elle n'est pas une gracile demoiselle éthérée, mais une quasi matrone, aux charmes pulpeux et à la personnalité dominatrice.
    • - il y a bien des vampires et des loups-garous. Sauf que le vampire principal est un homosexuel notoire et que les loups-garous sont extrêmement poilus et souvent mal élevés.

    En réalité, ce qui distingue à mon sens Le protectorat de l'ombrelle, c'est le fait que le lectorat visé est un lectorat adulte - malgré les couvertures très girly. Nous sommes sans aucun doute dans une littérature populaire, aventureuse et facile à lire. Mais le contexte est soigné, élaboré dans une esthétique steampunk bien plus développée que dans la littérature fantastique habituelle (on y voit de nombreuses références science-fictionnelles). Les personnages variés et hauts en couleur offrent une palette de plaisirs renouvelés, jusque dans le 4e tome, alors que l'on pense - à tort - en avoir fait le tour. Je pourrai également citer la sexualité des personnages ; l'homosexualité y est presque aussi courante que l'hétérosexualité, ce qui est rare dans la littérature pour ado ou jeune adulte, souvent plus manichéenne.

    Sans coeur.jpgLe principal atout du Protectorat de l'ombrelle, c'est qu'il est indéniablement, immanquablement et très agréablement drôle. En cette sombre saison où la lumière comme la chaleur font défaut, on rit aux aventures pourtant fréquemment nocturnes d'Alexia Tarabotti. Son aplomb, sa logique sans faille, son intransigeance en matière de bonnes manières et de goûts vestimentaires, son absence absolue de sentimentalisme en toutes circonstances m'ont réchauffé le coeur et réjouit l'esprit. Le ton et le style volontairement maniérés de la narration pourraient faire fuir quelques lecteurs blasés, mais je me suis prise au jeu avec délectation. Le code de bonne conduite de la haute société, inspiré de l'époque victorienne, est utilisé et détourné de façon souvent hilarante. C'est romantique, absolument romanesque, et jamais nunuche.

    J'ai lu des romans plus ambitieux, plus intelligents, plus fins, plus aboutis ou plus touchants, mais rarement ai-je lu des romans qui me procurent autant de plaisir. Honnêtement, je crois n'avoir pas pris un tel pied depuis Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon.

    Or, il se trouve que j'ai ouvert ce blog pour la même raison qui m'a poussée à devenir bibliothécaire : pouvoir partager le plaisir immense d'une bonne lecture. J'espère que c'est chose faite, en cette fin d'année 2012.

     

    Editeur : Orbit. Janvier 2011 pour Sans Âme, Novembre 2011 pour Sans Forme, Avril 2012 pour Sans Honte, Novembre 2012 pour Sans Coeur.

    Genre : fantastique, steampunk (oui, je sais, ce n'est pas un genre...), romance, bit-lit.

    Egalement chroniqué chez : Lhisbei, Vert

  • La pile à bloguer : procrastination, quand tu nous tiens

    pile de livresJ'ai inventé (ou peut-être pas) la PAB, la pile à bloguer : tout ce que j'ai lu, qui entre dans ma ligne éditoriale*, et que je n'ai toujours pas honoré de ma prose. Oui, honoré. Non mais.

    Ma PAB a développé un volume indécent depuis quatre mois. Même les encouragements du Summer StarWars VI n'ont pas réussi à la faire maigrir significativement.

    Mais il serait terriblement erroné de croire que je ne lis rien. C'est juste que je ne blogue presque pas, sauf en cas d'insomnie. Alors j'ai décidé de vous lister les livres lus depuis le printemps dernier.

    Si vous souhaitez connaître mon avis/opinion/analyse sur l'un des titres, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. J'y répondrai de mon mieux. Et, qui sait, peut-être une chronique sortira-t-elle bientôt de mon chapeau...

    J'ai donc lu...


    De la fantasy qui dépote :

     

    Du fantastique mâtiné de thriller :

     

    De l'anticipation, et de la bonne, bien que les deux titres Young Adult de chez Castlemore ne le laissent a priori pas croire :

     

    Du space opera, du vrai, du beau, du dur de dur, qui aurait dû avoir sa place dans l'épisode VI du SSW :

     

    Quand je vous dis que j'ai du retard dans mes chroniques...


    *Je dis "qui entre dans ma ligne éditoriale", car ce n'est pas le cas de Pipiou dans son oeuf, une jolie oeuvre que j'ai lue et relue presque tous les soirs ces deux derniers mois... Mais elle ne fait définitivement pas partie de ma ligne. Sinon, j'aurais ouvert un blog de littérature jeunesse - Dieu m'en préserve !!

  • L'heure du loup, de Robert McCammon (le retour)

    Un observateur attentif de ce blog remarquera que l'ouvrage susmentionné a déjà fait l'objet d'un billet ici même. Il s'agissait du tout premier billet posté, ce qui en dit long sur l'importance que j'accorde à l'ouvrage.

    Cela me donne au passage l'occasion de signaler les deuxième anniversaire de ce blog, qui a survécu tant bien que mal aux aléas quotidiens, et qui a même vu augmenter le nombre de ses lecteurs dans les derniers mois malgré la diminution de la fréquence des billets. Donc, grand merci à vous !

    Revenons à nos moutons (vu le sujet, ils ne vont pas faire long-feu, les moutons !).  

    L'heure du loup, c'est un roman de Robert McCammon sorti en 1989 aux Etats-Unis et 1990 en France. Il a été édité aux Presses de la Cité, deux fois chez Pocket, et plus récemment chez Milady.

    Un roman qui a vingt ans, ça n'intéresse personne. Sauf que, puisque Milady l'a réédité, cela signifie qu'il rencontre un public.  Et je persiste à le clamer haut et fort (ah, ah !), c'est un très bon roman de divertissement, qui n'a pas (encore) atteint le niveau de succès qu'il mérite.

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    Les premières pages ouvrent le grand livre de la seconde guerre mondiale, en pleine campagne nord-africaine. Le QG de Rommel est attaqué par un gros loup noir, qui vole un attaché-case en arrachant la main de son porteur. Il repart ventre à terre, évitant les mines, en direction des forces alliées.

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    Puis, les chapitres défilant, nous faisons connaissance avec Michael Gallatin, agent secret de Sa Majesté, un homme solitaire, intelligent et violent. Le récit de ses missions pour le compte des alliés est parsemé d'évocations d'une vie antérieure, celle de Mikhaïl Gallatinov, enfant russe héritier d'une famille d'aristocrates pourchassée par la révolution rouge. Et alors que les "talents particuliers" de Michaël font merveille dans la lutte souterraine contre l'Axe, nous déroulons le fil de son histoire. L'histoire de Mikhaïl, petit garçon de 10 ans abandonné par le destin aux soins improbables d'un clan maudit de Dieu, une meute de loup-garous.

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    Les deux récits, sans jamais se croiser, nous plongent dans la conscience de l'homme-loup, qui ignore ce qu'il est au regard de Dieu et qui interroge sans relâche son époque et ses semblables (?) à la recherche d'une impossible réponse.

    Ce roman d'espionnage fantastique appartient sans doute aucun à la famille des romans populaires, par son scénario à rebondissement et le caractère indiscutablement héroïque de son personnage central. Mais il frappe  par sa puissance d'évocation de la forêt russe et de la sauvagerie du loup. Il nourrit le lecteur du cheminement spirituel et initiatique de Michael Gallatin, une introspection qui détonne et offre une bonne surprise dans un ouvrage de genre.

    L'heure du loup a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1992. Malgré son âge, il renouvelle l'image du loup-garou, pourtant très en vogue depuis l'apparition du phénomène bit-lit (qui associe aux vampires leurs ennemis séculaires, les loup-garous - pour les distraits qui seraient passé à côté...). Une lecture que je recommande donc chaudement et que j'aimerais voir critiquée plus souvent.

     

    Editions : Presses de la Cité 1990, Pocket 1992 et 2000, Milady 2008.

    Genre : espionnage, aventure, thriller, fantastique, historique

     

  • Les dents de l'amour

    dents de l'amour.jpgJe suis tombée par hasard, ou plutôt par la grâce de mon libraire, sur un roman policier follement drôle et franchement réjouissant.

    Bien que sorti récemment en France, son auteur, Christopher Moore, l'avait édité aux Etats-Unis dès 1995. Il est utile de le préciser, parce qu'il y a des vampires dans l'histoire. Le livre ne surfe donc pas du tout sur la vague vampirico-sentimentale née avec la saga de Stephenie Meyer (éditée à partir de 2005). Entendons-nous bien : j'aime beaucoup Fascination, mais les produits dérivés que l'on trouve sur le marché depuis quelques temps m'ont l'air de ne pas valoir un pet de lapin.

    Revenons aux Dents de l'amour : un jeune couillon débarque du fin fond du Midwest à San Francisco. Il découvre tous les jours des fleurs sur son lit, dans une chambre partagée cinq chinois en mal de naturalisation. Manque de bol, il tombe amoureux d'une vampire fraîchement transformée. Un clochard se prenant pour l'empereur de San Francisco a l'air de connaître beaucoup, beaucoup trop de choses. Enfin, les cadavres pleuvent autour de ce jeune homme dans un rayon trop serré pour qu'il s'en sorte indemne...

    Le premier quart de ce roman est tellement drôle que, à potron-minet dans les transports en commun, vous avez l'air d'un fou échappé de l'asile. La suite est toujours réjouissante, mais se concentre plus sur l'enquête qui anime l'intrigue.

    Une suite vient de sortir, sous le titre alléchant D'amour et de sang frais. Je me le réserve pour les soirs de déprime, par temps humide et froid... Et je vous tiendrai au courant.


    Calmann-Lévy, 2008

  • L'étreinte des ténèbres (Midnighters, tome 2)

    étreinte des ténèbres.gifDans la lignée du premier volume de Midnighters, L'étreinte des ténèbres est une aussi bonne surprise. L'intrigue continue d'exploiter des thèmes fantastiques singuliers pour dérouler les aventures de Jessica et ses compagnons.

    Le petit groupe d'adolescents tente de comprendre cet univers de la 25e heure qui les happe toutes les nuits. Alors que Jessica et Jonathan profitent de leur heure de liberté pour être ensemble, Dess fait des découvertes grâce à son don pour les mathématiques. Ce qui l'inquiète, c'est qu'il y a eu des générations de midgnighters avant eux, mais ils ont tous disparu. Comment, et pourquoi ?

    Scott Westerfeld avait écrit et publié cette série avant Uglies, c'est pourquoi elle sort rapidement en France. Je persiste : bien que n'ayant pas de grande ambition littéraire, il s'agit là d'un bon roman pour ado (un peu prude à mon goût... Tous les teenagers américains ne se contentent pas de se tenir la main, tout de même ! - à croire qu'ils sont tous adeptes des bals de pureté). Le monde imaginaire de l'auteur est original et inattendu, sans doute tiré des légendes amérindiennes.

    Cela change de l'infinie déclinaison vampirique de l'actuel marché éditorial. Non que je n'aime pas les vampires (voyez ici et ), mais à un moment donné, faut arrêter de pousser mémé...

     

    Pocket jeunesse, 2009