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policier

  • Tout est sous contrôle, de Hugh Laurie

    hugh_laurie-tout_est_sous_controle.jpgDr House écrit. L'éditeur nous l'a assené avec assez de conviction lors de la sortie en France en 2009 du roman de Hugh Laurie, Tout est sous contrôle. Sauf que, et ceux qui l'ont lu l'auront immédiatement remarqué, ce livre a été édité en Angleterre il y a plus de 15 ans, bien avant la création de la série Dr House. L'argument commercial est donc quelque peu faussé, de quoi dégoûter un peu plus les personnes systématiquement allergiques aux vedettes qui se posent en écrivain (j'en connais - des allergiques, pas des vedettes).

    Mais, maismaismais, l'éditeur est Sonatine. Et Sonatine est plutôt bon spécialiste du polar, comptant dans son catalogue Les visages de Jesse Kellerman ou encore l'écrivain anglais à la mode, R.J. Ellory.  Et puis, le personnage de Greg House est terrriblement sexy, même si ça n'a aucun rapport avec le fait de savoir si oui ou non l'acteur sait écrire. Bref, une curiosité plus ou moins bien placée m'a poussée à emprunter Tout est sous contrôle vendredi dernier à la bibliothèque.

    Je l'ai dévoré en 3 jours (parce qu'entre temps, c'était le week-end de Pâques et que je ne pouvais décemment pas ignorer les festivités familiales d'usage). C'est la première fois depuis plusieurs années que je lis un polar jusqu'au bout !

    Bien, donc, pour le pitch : Thomas Lang, un ancien militaire, refuse d'exécuter un gars malgré les 100 000 dollars qu'on lui propose pour ce faire, et tente même, l'inconscient, de le prévenir de la menace. Là commence des ennuis sans fin, une recette assez complexe dans la composition de laquelle entrent les services de police de Sa Majesté, la CIA, un groupe de terroristes et des marchands d'arme. Thomas Lang est un gars qui ne manque pas d'humour, et qui, en bon anglais, arrive à le garder dans des situations improbables. Il a aussi quelques problèmes avec les femmes et un ami policier juif en imper marron qui l'appelle "Monsieur" à tout bout de champ.

    Nous avons donc là de bons ingrédients de départ, quoique sans originalité, pour un roman entre espionnage et polar. Sauf que pour le côté polar, on repassera : c'est beaucoup trop drôle pour être noir. Car en effet, dans ce roman, on se marre. On se surprend à pouffer de rire toutes les trois pages. Le narrateur, Thomas Lang, est parfois véritablement impayable. Il prend un malin plaisir à dérouter ses interlocuteurs et possède une capacité hors du commun à faire des choses parfaitement inattendues. Son sarcasme est un plaisir de chaque instant.

    Il s'agit donc d'un roman très anglais, écrit par un gars qui, à moins d'avoir embauché un nègre, sait écrire, et qui a mis son humour et sa verve  au service d'un scénario d'espionnage assez réussi (n'oublions pas que Hugh Laurie a  fait ses classes avec des gens comme Stephen Fry et Emma Thompson, qu'on ne peut guère accuser d'être du menu fretin).

    Il y a quelques facilités et je trouve le dernier quart beaucoup moins drôle et moins réussi que le début. Le scénario est un chouïa compliqué, et on n'a plus l'habitude de cette approche quelque peu "légère" du terrorisme. Hugh Laurie l'a écrit et publié bien avant les attentats du 11 septembre, il faut le rappeler. Mais l'auteur a aussi l'élégance de ne pas se sentir obligé de tout nous expliquer par le menu, ce que j'apprécie au plus haut point.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, j'ai ri de bon coeur et finalement, je me fiche complètement de savoir ce que l'auteur a fait de sa vie après (et même avant) d'avoir publié ce roman. Je vous invite donc à en faire autant.


    Egalement lu par : Hugin et Munin, Valunivers

    Sonatine, 2009 ; Points, 2010

    Genre : policier, espionnage, comédie

  • Transparences, d'Ayerdhal

    234201.jpgAyerdhal est connu pour ses romans d'anticipation et de science-fiction, mais avec Transparences, il livre un thriller contemporain, étonnant de vivacité et d'originalité. Stephen Bellanger est criminologue à Interpol et suit avec un intérêt croissant l'histoire d'Ann X, une tueuse en série qui a commencé sa carrière à 12 ans, en assassinant ses parents. Elle a pour particularité d'être quasi invisible aux yeux des personnes et des caméras qui l'entourent. Stephen essaie de la comprendre, via les dossiers qu'il étudie, et fait des découvertes surprenantes...

    Pour tout dire, j'ai lu ce roman il y a quelques temps déjà, et j'en garde un souvenir vivace... et impressionné. Le récit est un peu fouilli mais se lit avec beaucoup de plaisir. La psychologie des personnages est très soignée, la narration nous tient en haleine. Ayerdhal digresse sur des sujets tout à fait hors de propos avec virtuosité (il m'a fallu aller chercher un ou deux mots dans le dictionnaire...) et revient à son récit avec une surprenante efficacité. La vie de l'invisible Ann X est ancrée dans l'histoire contemporaine, elle l'éclaire et la rend paradoxalement plus... nette.

    Un roman qu'on ne lâche pas !

     

    Au diable Vauvert, 2004, ou LGF, 2006.

    Genre : thriller politique

  • Les dents de l'amour

    dents de l'amour.jpgJe suis tombée par hasard, ou plutôt par la grâce de mon libraire, sur un roman policier follement drôle et franchement réjouissant.

    Bien que sorti récemment en France, son auteur, Christopher Moore, l'avait édité aux Etats-Unis dès 1995. Il est utile de le préciser, parce qu'il y a des vampires dans l'histoire. Le livre ne surfe donc pas du tout sur la vague vampirico-sentimentale née avec la saga de Stephenie Meyer (éditée à partir de 2005). Entendons-nous bien : j'aime beaucoup Fascination, mais les produits dérivés que l'on trouve sur le marché depuis quelques temps m'ont l'air de ne pas valoir un pet de lapin.

    Revenons aux Dents de l'amour : un jeune couillon débarque du fin fond du Midwest à San Francisco. Il découvre tous les jours des fleurs sur son lit, dans une chambre partagée cinq chinois en mal de naturalisation. Manque de bol, il tombe amoureux d'une vampire fraîchement transformée. Un clochard se prenant pour l'empereur de San Francisco a l'air de connaître beaucoup, beaucoup trop de choses. Enfin, les cadavres pleuvent autour de ce jeune homme dans un rayon trop serré pour qu'il s'en sorte indemne...

    Le premier quart de ce roman est tellement drôle que, à potron-minet dans les transports en commun, vous avez l'air d'un fou échappé de l'asile. La suite est toujours réjouissante, mais se concentre plus sur l'enquête qui anime l'intrigue.

    Une suite vient de sortir, sous le titre alléchant D'amour et de sang frais. Je me le réserve pour les soirs de déprime, par temps humide et froid... Et je vous tiendrai au courant.


    Calmann-Lévy, 2008

  • Le testament syriaque

    testament syriaque.gif

    "C'est le Da Vinci Code en mieux !" m'a assené Erik, mon libraire. Par curiosité, je l'ai donc lu.

    Paul Mesure est journaliste. Au cours d'un reportage à Tombouctou, il trouve un vieux livre en papyrus rédigé dans un alphabet rare, le syriaque. La nouvelle de cette découverte se répand, ainsi que l'information principale qui y est associée : ce livre serait le testament du prophète Mahomet. Or, cela est un blasphème pour les musulmans traditionnalistes, qui considèrent le Coran comme le seul et unique testament du Prophète. Un tas de gens plus ou moins bien intentionnés tombent alors sur le dos de Paul. Mais le commissaire Sarfaty, enquêteur hors pair et orientaliste reconnu, veille au grain...

    Barouk Salamé profite de l'intrigue policière pour exposer sa connaissance encyclopédique de la religion musulmane. Pour qui n'y connait rien, cela est parfois ardu. Pour les autres, c'est franchement intéressant ; moi, j'ai bien aimé (ou comment se faire mousser sans avoir l'air d'y toucher...).

    Concernant la construction du récit, le découpage en chapitres courts rappelle en effet le Da Vinci Code. Le style est en revanche très différent, plus littéraire, sans doute trop pour s'adapter à la brièveté des chapitres. Cela rend donc le découpage du récit un peu artificiel. Mais bon, on pardonne à l'auteur ses maladresses, car le roman permet plusieurs niveaux de lecture : une intrigue policière, une analyse historique et distanciée sur la genèse de l'islam qui risque de faire grincer quelques dents traditionnalistes (braves gens, n'oubliez pas que c'est un ROMAN, c'est à dire une oeuvre de FICTION : pas la peine de s'étriper), un certain humanisme, et une réflexion sociologique sur la place de l'islam dans notre monde actuel.

    Bref, Le testament syriaque est un roman à la fois instructif et divertissant, comme je les aime.


    Rivages Thriller, 2009.

  • Un lieu incertain

    lieu_incertain.jpgC’est reparti pour une nouvelle (et délicieuse !) aventure du commissaire Adamsberg et de ses séides.

    Fred Vargas nous promène à Londres, Paris, et jusqu'en Serbie avec un égal bonheur. Nous divaguons littéralement en compagnie d'Adamsberg, au gré d’une enquête très bien ficelée, inattendue, souvent drôle. Nous en apprenons de bien belles sur les cimetières anglais et les vampires européens.

    Un excellent Vargas, à lire comme on déguste un bon cru.

    Plog !

     


    Chez Viviane Hamy, 2008

  • Le serment des limbes

    serment_limbes.jpg

    Comme à son habitude, Jean-Christophe Grangé nous emmène dans les tréfonds les plus insanes de l’âme humaine, rappelant parfois les obsessions de Stephen King. On aime ou on n’aime pas.

    Dans cette enquête, la psychologie du héros, Mathieu Durey, est particulièrement fouillée : flic aux méthodes brutales, c’est un ancien séminariste dont la foi ardente le mène aux confins de la raison. Sa personnalité complexe attire, et le lecteur le suit passionément (et sans respirer) dans les méandres les plus obscurs de sa quête contre le Mal.

    Un bon Grangé, mais il faut avoir le coeur bien accroché, car, comme à son habitude, il ne nous épargne rien !

     

    Chez Albin Michel, 2007

  • Les enquêtes du juge Ti

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    Le sinologue américain Robert Van Gulik a tiré la substantifique moëlle des archives chinoises pour écrire ses romans policiers. Il a ainsi fait revivre le célèbre Le juge Ti, magistrat de l'empire du milieu, qui vivait au VIIe siècle de notre ère, sous la dynastie T’Ang.

    En homme raffiné, Ti Jiang-Tsi mène ses enquêtes criminelles avec élégance et intelligence. On découvre à travers lui toute la société chinoise médiévale, ses privilèges de caste et la complexité de son système étatique. De la galerie de personnages à la description de la vie quotidienne, tout y est criant de vérité.

    A recommander aux amoureux de romans policiers, et à ceux de la civilisation chinoise. Beaucoup de monde, finalement !


    Multiples éditions, dont 10/18 et La Découverte.

    Genre: policier, historique