Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

espionnage

  • Red Sparrow, de Francis Lawrence

    p05ztbqv.jpgSynopsis : Une jeune ballerine, dont la carrière est brisée nette après une chute, est recrutée contre sa volonté par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents. Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie. Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.

     

    Mon avis : je suis allée voir ce film pour le combo « film d'espionnage + Jennifer Lawrence +  Matthias Schoenaerts » (+ pas de gnomes à la maison, condition sine qua non pour ce genre de sortie). Autant dire que j'y allais en spectatrice conquise d'avance. Mais j'ai quand même fait marcher mon cerveau.

    Dominika Egorova est donc danseuse au Bolchoï. Si l'actrice Jennifer Lawrence n'a pas du tout le physique d'une danseuse, je le dis haut et fort : je voudrais que toutes les danseuses lui ressemblent. Elle, au moins, a l'air de manger à sa faim tous les jours. Mais passons.

    Son partenaire a une amoureuse dans le ballet, qui veut la place de Dominika. Le partenaire provoque donc en plein spectacle un accident qui brise la jambe de la ballerine. Si la jeune femme se remet plus vite que prévu sur pied, elle n'en reste pas moins incapable de remonter à nouveau sur scène ni dans des ballerines. Exit la danse, donc.

    Problème: le Bolchoï payait l'appartement où Dominika vit avec sa mère, et les soins pour cette dernière, atteinte d'une maladie incapacitante. De plus, apprenant que son accident n'en était pas un, elle s'en va casser littéralement la gueule à son ancien partenaire et à sa copine ; avec les béquilles, c'est mieux pour taper fort. Dominika se retrouve alors dans une situation plus précaire encore.

    C'est alors que tonton Ivan Igorov sort de sa boîte, soit le SVR (ex-KGB) et propose un "coup de main" à Dominika, en la recrutant pour une petite mission, durant laquelle elle doit échanger un téléphone d'un homme surveillé par le SVR contre une copie. La mission tourne mal : Dominika fait sortir les gardes du corps de l'homme, se fait violer par lui, et un assassin du SVR profite de l'éloignement des gorilles pour égorger le type alors qu'il est toujours sur elle (et en elle, oui. C'est gore) : on peut dire que la mission tourne à l'acide chlorhydrique plutôt qu'au vinaigre. Seule témoin du meurtre, elle devrait être abattue par le SVR. Mais tonton Ivan, directeur-adjoint du SVR, et donc plutôt influent, a une autre idée : pourquoi ne pas l’entraîner pour être un moineau rouge (red sparrow en anglais), ces espions spécialistes de la séduction et la récolte d'information ? Bref, des prostitués patriotes et surentraînés ?

    Voici donc Dominika qui part se faire former par Charlotte Rampling (Matrone) dans une école de jeune gens, pas vraiment la fleur au fusil. Elle apprend à crocheter des serrures, à faire l'amour de toutes les manières possibles (vidéos porno à l'appui), à cerner le profil psychologique de ses cibles (en commençant par ses camarades de "promotion"). Pas vraiment obéissante, Dominika se révèle être en revanche une élève très douée. Tonton Ivan (Matthias Schoenaerts, qui ressemble dans ce film à Vladimir Poutine) est content, alors il l'envoie en mission auprès d'un agent de la CIA pour débusquer une taupe vraisemblablement cachée au SVR.

    Commencent alors moult péripéties pour Dominika, qui voyage entre la Russie, la Tchéquie, l'Autriche et la Grande-Bretagne pour prendre et garder contact avec l'agent Nate Nash de la CIA (Joel Edgerton) et lui faire cracher le nom de la taupe russe. Je n'irai pas divulgâcher plus outre, mais sachez que cela ne se passe pas toujours très bien pour la jeune femme pourtant intelligente et décidée, qu'il y a de violentes scènes de torture et de meurtre, durant lesquelles j'ai souvent fermé les yeux et que les manipulations, menaces et retournements de situation sont nombreux et fort bien troussés. Tellement bien fichus, d'ailleurs, qu'à la fin du film, M. Blop m'a dit : « heu, j'ai pas tout compris, là ».

     

    espionnage,cinémaLe film a plusieurs défauts : d'abord, il met en scène une Russie sortie du communisme depuis 30 ans mais dont le patriotisme des protagonistes fleure bon la glorieuse période de propagande soviétique. C'est quand même fort capillotracté de nous servir les moineaux rouges dans le contexte actuel... Surtout avec une matrone glaciale et manipulatrice à l'ancienne mode - Charlotte Rampling, excellente au demeurant. On n'y croit donc pas vraiment, alors on va chercher sa provende ailleurs.

    Ensuite, la cicatrice à la jambe de Jennifer Lawrence apparaît et disparaît à l'envie, ce qui ne fait pas très sérieux. Et comme on la voit très souvent très déshabillée (et même pas habillée du tout, en fait), ça finit par être gênant. Je parle de la fluctuation de la cicatrice. ;)

    Matthias Schoenaerts est également un peu trop jeune pour être l'oncle de Jennifer Lawrence. 12 ans d'écart, c'est possible mais pas très courant. Il a surtout l'air beaucoup trop jeune pour un directeur-adjoint du SVR. A son crédit, il joue vraiment très bien, et dégage un véritable magnétisme.

    Joel Edgerton, qui joue l'agent américain, souffre du sex-appeal de Jennifer Lawrence et Matthias Schoenaerts : il paraît fade. Pourtant, il porte bien son personnage, qu'il rend assez réaliste. C'est juste qu'il ne fait pas le poids en termes de charisme.

    Jeremy Irons en fait le moins possible, ce qui est bien dommage, vu ce qu'il peut faire.

    Et puis Jennifer Lawrence a une frange. Oui. Le buzz/clash du moment : sa coiffure dans Red Sparrow. On peut dire qu'à part ça, je n'ai que des compliments à faire sur sa prestation. Je l'aime particulièrement dans les scènes d'action, où son physique athlétique la sert, même si les confrontations dialoguées mettent en valeur son regard de glace. C'est la grande star du moment, l'actrice la mieux payée au monde, mais je considère qu'elle ne l'a pas volé : c'est une bonne comédienne, encore plus magnétique que Matthias Schoenaerts. Et au vu les scènes qu'elle a dû se farcir, on ne peut que saluer son talent et sa volonté.

     

    Red Sparrow propose un jeu de manipulation très réussi, sommes toutes assez ludique pour le spectateur friand de film d'espionnage, servi par de très bons acteurs. Dominika Egorova est un personnage intéressant : maltraitée et manipulée par les hommes et la Sainte Mère Russie, elle fait preuve d'une grande force et d'un sens aigu et implacable de la rétribution. C'est sans doute ce que j'ai trouvé de plus jouissif dans ce film pourtant imparfait : la vengeance est un plat qui se mange froid. Et on a envie de se remettre à table.

     

    Genre : espionnage, thriller

     

  • Kingsman : services secrets, de Matthew Vaughn

    Une fois n'est pas coutume, le film dont je parle aujourd'hui est un film d'espionnage et d'action, et non un film de SFFF. Kingsman de Matthew Vaughn est une sorte de pastiche de James Bond, décalé et très britanniquement déjanté.

    Kingsman 1.jpgL'histoire du film : Harry Hart, dont le nom de code est Galahad, est un agent secret de Kingsman, un service privé d'espionnage. A la mort d'un des membres de l'équipe, chaque agent restant sélectionne un candidat afin remplacer le disparu. Ces candidats suivent un entraînement sélectif qui désignera l'heureux élu. Harry Hart choisit le fils d'un ancien collègue, Eggsy, petite frappe en perdition, pourtant douée de beaucoup de talents. Pendant ce temps, le milliardaire américain Valentine, doté d'un extraordinaire cheveu sur la langue, complote pour sauver la planète selon des méthodes très personnelles et pas du tout humanitaires.

    Le casting de haut vol de Kingsman laissait espérer, avec pourtant de sérieux doutes, un film parodique de bonne facture. Je craignais pour ma part un de ces films d'espionnage pour enfants où l'invraisemblable côtoie la ténuité du scénario, maquillé comme une voiture volée par la grâce de la présence de ténors de l'écran, Colin Firth, Michael Caine et Samuel L. Jackson.

    Le film vu, je suis heureuse de constater que la bonne surprise était au rendez-vous. Colin Firth en impeccable gentilhomme britannique (jusqu'ici, on a l'habitude) et ultra entrainé pour des opérations d'espionnage et de combat rapproché (là, on tombe des nues) : le mélange est plus que réussi. J'ai entendu l'acteur parler de sa préparation à son premier rôle de baston de sa carrière (à 54 ans !). Il disait regretter de ne pas avoir osé franchir le pas avant tant il s'était amusé. Je reconnais que je le rejoins : il est absolument bluffant de classe et d'efficacité durant ses scènes d'actions. Le voir massacrer des gens en costume sur mesure est véritablement réjouissant.

    Samuel L. Jackson a un rôle plus stéréotypé, un cliché des films de James Bond : le richissime et génial méchant qui tente de détruire le monde. Mais Matthew Vaughn a eu l'intelligence d'insérer un décalage humoristique dans sa prestation. Son épouvantable cheveu sur la langue (même en VO, j'ai été choquée par ce défaut de langage), son horreur absolue de la vue du sang et l'affirmation de sa vulgarité toute américaine face à la distinction britannique font de Valentine un méchant tout à fait acceptable.

    Kingsman 3.jpgMais la palme du film revient sans aucun doute à l'exploitation de l'identité profondément britannique du récit. Les aristos et les prolos sont représentés, le plus souvent caricaturés, et pourtant toujours justes. Le film est émaillé de nombreuses scènes qui oscillent allègrement entre le trash et le loufoque, entre la violence et le rire, afin de ne pas nous faire oublier que nous parlons de ces êtres déjantés, émouvants et parfois grotesques que sont les anglais. Alors certes, les clichés sont servis à la truelle. Mais on les avale sans broncher, tant ils sont bien présentés. Je vous conseille en particulier les tenues à carreau des recrues du programme d’entrainement de chez Kingsman : un délice de ridicule assumé.

    C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes : un réalisateur américain s'emparant du bagage culturel britannique pour mieux le mettre en valeur était un pari risqué, mais un pari réussi. Cette comédie m'a convaincue et je la reverrai avec beaucoup de plaisir.

  • L'école des assassins, de Thomas Day et Ugo Bellagamba

    Court roman - ou novella - de 150 pages, L'école des assassins est ma première incursion dans l'oeuvre d'Ugo Bellagamba - j'avais déjà lu du Thomas Day, même si je n'en ai pas forcément fait état ici.

    Lire la suite

  • Tout est sous contrôle, de Hugh Laurie

    hugh_laurie-tout_est_sous_controle.jpgDr House écrit. L'éditeur nous l'a assené avec assez de conviction lors de la sortie en France en 2009 du roman de Hugh Laurie, Tout est sous contrôle. Sauf que, et ceux qui l'ont lu l'auront immédiatement remarqué, ce livre a été édité en Angleterre il y a plus de 15 ans, bien avant la création de la série Dr House. L'argument commercial est donc quelque peu faussé, de quoi dégoûter un peu plus les personnes systématiquement allergiques aux vedettes qui se posent en écrivain (j'en connais - des allergiques, pas des vedettes).

    Mais, maismaismais, l'éditeur est Sonatine. Et Sonatine est plutôt bon spécialiste du polar, comptant dans son catalogue Les visages de Jesse Kellerman ou encore l'écrivain anglais à la mode, R.J. Ellory.  Et puis, le personnage de Greg House est terrriblement sexy, même si ça n'a aucun rapport avec le fait de savoir si oui ou non l'acteur sait écrire. Bref, une curiosité plus ou moins bien placée m'a poussée à emprunter Tout est sous contrôle vendredi dernier à la bibliothèque.

    Je l'ai dévoré en 3 jours (parce qu'entre temps, c'était le week-end de Pâques et que je ne pouvais décemment pas ignorer les festivités familiales d'usage). C'est la première fois depuis plusieurs années que je lis un polar jusqu'au bout !

    Bien, donc, pour le pitch : Thomas Lang, un ancien militaire, refuse d'exécuter un gars malgré les 100 000 dollars qu'on lui propose pour ce faire, et tente même, l'inconscient, de le prévenir de la menace. Là commence des ennuis sans fin, une recette assez complexe dans la composition de laquelle entrent les services de police de Sa Majesté, la CIA, un groupe de terroristes et des marchands d'arme. Thomas Lang est un gars qui ne manque pas d'humour, et qui, en bon anglais, arrive à le garder dans des situations improbables. Il a aussi quelques problèmes avec les femmes et un ami policier juif en imper marron qui l'appelle "Monsieur" à tout bout de champ.

    Nous avons donc là de bons ingrédients de départ, quoique sans originalité, pour un roman entre espionnage et polar. Sauf que pour le côté polar, on repassera : c'est beaucoup trop drôle pour être noir. Car en effet, dans ce roman, on se marre. On se surprend à pouffer de rire toutes les trois pages. Le narrateur, Thomas Lang, est parfois véritablement impayable. Il prend un malin plaisir à dérouter ses interlocuteurs et possède une capacité hors du commun à faire des choses parfaitement inattendues. Son sarcasme est un plaisir de chaque instant.

    Il s'agit donc d'un roman très anglais, écrit par un gars qui, à moins d'avoir embauché un nègre, sait écrire, et qui a mis son humour et sa verve  au service d'un scénario d'espionnage assez réussi (n'oublions pas que Hugh Laurie a  fait ses classes avec des gens comme Stephen Fry et Emma Thompson, qu'on ne peut guère accuser d'être du menu fretin).

    Il y a quelques facilités et je trouve le dernier quart beaucoup moins drôle et moins réussi que le début. Le scénario est un chouïa compliqué, et on n'a plus l'habitude de cette approche quelque peu "légère" du terrorisme. Hugh Laurie l'a écrit et publié bien avant les attentats du 11 septembre, il faut le rappeler. Mais l'auteur a aussi l'élégance de ne pas se sentir obligé de tout nous expliquer par le menu, ce que j'apprécie au plus haut point.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, j'ai ri de bon coeur et finalement, je me fiche complètement de savoir ce que l'auteur a fait de sa vie après (et même avant) d'avoir publié ce roman. Je vous invite donc à en faire autant.


    Egalement lu par : Hugin et Munin, Valunivers

    Sonatine, 2009 ; Points, 2010

    Genre : policier, espionnage, comédie

  • Gagner la guerre, de Jean-Philippe Jaworski

    Cet auteur presque inconnu au nom imprononçable, et que les amateurs de musique classique confondront peut-être (à tort, l'un a une barbe, l'autre pas - entre autres différence fondamentale), avec le contre-ténor Philippe Jaroussky, m'a fait l'effet d'une révélation.

    Tout du moins, son roman Gagner la guerre. Je n'avais encore jamais lu un roman de l'imaginaire dont la forme flatte ainsi mon égo de lectrice. gagner la guerre.jpgEt pourtant, j'aime les oeuvres de Pierre Bordage et René Barjavel pour la qualité de leur écriture. Mais là... J'ai relu plusieurs fois les premiers paragraphes du livre, en me frottant les yeux, pour être sûre que je ne rêvais pas.

    Dans un style qui mélange allègrement la distinction de la langue classique et un argot des plus imagés, Jean-Philippe Jaworski nous narre les aventures de Benvenuto Gesufal, employé de son Altesse le Podestat Leonide Ducatore. Don Benvenuto est un personnage plutôt haïssable, auquel nul ne peut se fier, pas même le lecteur (!). Embarqué par son patron dans une guerre de la République de Ciudalia contre un ennemi séculaire, il y donne la pleine mesure de ses nombreux et discutables talents : assassinat, espionnage, traîtrise... On en passe et des meilleures.

    La grande originalité de ce roman tient au fait que, bien qu'indéniablement membre du très grand club des oeuvres de fantasy, il n'en a quasiment aucune caractéristique. On y évoque bien de temps à autre la magie, mais elle reste un élément mystérieux et peu abordé. Le reste du temps, on assiste à une reprise des plus réussies de l'histoire de Venise, avec ses batailles navales, ses luttes politiques intestines et, planant derrière tout le récit, l'ombre de Machiavel. Et puis, il y a cette magnifique langue qui porte l'histoire de bout en bout : riche, électique, aussi élégante que surprenante.

    Sept cents pages et un kilogramme de papier plus tard, on en ressort lessivé, mais heureux. Et on n'a qu'une envie : recommencer, tant on a pris plaisir à lire.


    Les Moutons Electriques, 2009.

    Genre : fantasy, aventures maritimes

  • Warchild

    Warchild.jpgKarin Lowachee livre là son tout premier roman. Traduit et édité par Le Belial' (plein de coquilles d'ailleurs, une honte !!), son roman reprend les codes du genre space opera pour nous livrer une très belle histoire de l'enfance.

    Joslyn, 8 ans, sur le vaisseau marchand Mukudori, entend depuis sa cachette les pirates prendre d'assaut le bâtiment. Ses parents morts, il est enlevé par le commandant pirate Falcone. Commence alors pour lui un an "d'éducation", le préparant à devenir le mignon de riches clients. Terrorisé par Falcone, aux intentions opaques et perverses, Joslyn apprend à ne pas le provoquer et à ne rien laisser paraître de ses émotions. Alors que Falcone visite une station orbitale à la recherche de clients pour Jos, celle-ci est attaquée. Jos parvient à échapper aux griffes du pirate, mais il est enlevé par les assaillants de la station... Des aliens, ennemis de l'humanité depuis plusieurs décennies.

    Déraciné, formé à la plus cruelle des écoles, celle qui brise la volonté d'un homme - et a fortiori celle d'un enfant - Jos doit faire face une fois de plus à l'inconnu, s'y adapter pour ne pas mourir.

    En résulte un récit touchant sur la perte de l'innocence, le deuil et l'identité. La justesse des personnages est saisissante, sans complaisance pour aucun d'eux. Un récit désenchanté, mais dans lequel le combat pour la vie reste pourtant le plus puissant levier.

    Un bon roman, que j'ai eu du mal à lâcher.

     

    Le Belial', 2009

     

  • James Bond, l’homme qui sauva l’Angleterre

    James_Bond.jpg Un essai brillant et humoristique sur l’inaltérable héros anglais.

    Dans le contexte des années 50, James Bond réalisait les rêves de toute une nation. Alors que le Royaume-Uni voyait son empire s’effilocher, son économie stagner et sa société changer bien trop vite pour l’anglais moyen, le célèbre agent secret incarnait tous les fantasmes sociaux et politiques des britanniques : violence, luxe (voire luxure), suffisance et privilèges de caste.

    James Bond, l'homme qui sauva l'Angleterre nous en apprend de belles sur la mentalité et l’histoire britanniques à travers la personnalité et les aventures de 007. Ecrit par un anglais pour des anglais, ce livre révèle des traits insoupçonnés de notre voisine d'outre-manche. Il étonne et déconcerte.  James Bond en devient à la fois plus attachant et... plus détestable.

    Enfin, Simon Winder maîtrise à la perfection cet humour so british qui nous fait craquer. Bref, un vrai bon moment, divertissant et instructif.

     

    De Simon Winder, chez Demopolis editions.