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Imaginaire

  • Les dépossédés, d'Ursula Le Guin

    Dans la ligne de mes lectures précédentes, qui remontent le temps de la SF, particulièrement de ma dernière lecture, La main gauche de la nuit d'Ursula Le Guin, j'ai décidé de continuer à cheminer sur cette voie.

    J'ai donc abordé Les dépossédés, le roman d'Ursula Le Guin qui a obtenu les prix Nebula en 1974 et Hugo et Locus en 1975. L'autrice a également gagné un Prix Hugo pour la suscitée Main gauche de la nuit, ainsi que plusieurs autres prix Hugo pour des nouvelles et novellas.

     

    dépossédés.pngL'histoire : sur Anarres, une planète du système stellaire Tau Ceti, Shevek est un physicien de haut vol. Anarres forme un système binaire avec la planète Urras, chacune des planètes considérant son alter ego comme sa lune.

    Les anarrestiens ont émigré d'Urras 200 ans avant le début du récit, pour fonder une société utopiste, communiste libertaire, et anarchiste. La culture commune des anarrestiens est détachée de toute notion de possession, aidée en cela par une langue créée spécialement pour servir cette utopie, le pravique.

    Par contraste, les anarrestiens désignent les urrastiens, qui fonctionnent selon un système capitaliste, comme les possédants, ou les propriétaires.

    Le roman propose de suivre la vie et l'oeuvre de Shevek, dans un récit non linéaire qui alterne sa vie passée et son aventure présente. Shevek en effet, au début du roman, prend un vaisseau à destination d'Urras. Au vu des protestations qui accompagnent son embarquement, cette décision ne fait pas l'unanimité.

    Shevek mène depuis le début de sa carrière des recherches sur une théorie globale du temps, en termes autant mathématiques que physiques et philosophiques. Le roman expose en parallèle les théories de Shevek et sa prise de conscience progressive de l'évolution de la société anarrestie, qui de révolutionnaire est devenue dogmatique, l'empêchant ainsi de reconnaître et faire diffuser son travail. Son départ pour Urras a pour objectif de diffuser ses théories et de tenter de renouer le dialogue entre ces deux mondes cétiens qui, au mieux, s'ignorent.

     

    Mon avis : je ne m'attendais pas du tout à ce roman. Sortant de La main gauche de la nuit, qui abordait allègrement et de toutes les manières possibles les question de genre et de sexualité dans la société, j'ai été surprise de découvrir un roman qui aborde de façon aussi poussée des questions à la fois de physique temporelle et d'utopie politique, tendance anarchiste et communiste.

    Un mélange qui m'a immédiatement séduite. La construction du roman alterne et empile les flash-backs avec les réflexions politiques et physiques, tout à la fois, sans jamais semer le lecteur.

    Je me perdais avec délices dans les théories de physique temporelle de Shevek, tandis que je découvrais comment Ursula Le Guin avait construit une société communiste libertaire en la rendant réaliste, avec ses dérives inévitables et ses individualités forcément perturbatrices, sans pour autant la transformer en dystopie.

    Si cette société a perduré selon ses principes fondateurs, c'est en partie parce que la planète Anarrès est désertique, alors qu'Urras est une planète verdoyante et généreuse envers ses habitants. Les contraintes posées par un environnement aride et si peu prodigue de bienfaits ont favorisé l'unification des colons utopistes autour de leurs idées fondatrices, pour s'atteler à une vie de dur labeur et d'adaptation constante à une planète hostile. Cette contrainte forte maintient la solidarité de la société anarrestienne et la haute valeur éthique associée à leur mode de vie, rappelant ainsi la nettement moins utopiste mais toute aussi efficace planète Salusa Secundus des Sardaukar dans Dune, de Frank Herbert.

    Le parti-pris de l'autrice de faire évoluer la pensée scientifique de Shevek avec ses expériences de vie, vie amoureuse et parentale, vie sociale, vie politique, était un pari a priori casse-gueule parce que compliqué à faire accepter à une époque où la science-fiction était encore souvent développée hors-sol vis à vis des sciences humaines, mais Ursula Le Guin l'a mené ici avec maestria.

    Les étapes intimes et sociales franchies par Shevek forment sa pensée scientifique autant que politique, et font évoluer sa vision du monde et du temps, lui permettant ainsi d'aller au bout de sa théorie temporelle. C'est ainsi que Shevek invente les théories à l'origine de l'Ansible, cette technique de communication instantanée qui relie les mondes dans le cycle de l'Ekumen de Le Guin, et qui s'est diffusé par capillarité dans bien des oeuvres de science-fiction depuis.

    J'ai énormément aimé Les dépossédés, bien plus que La main gauche de la nuit. J'ai mis longtemps à le lire car je ne voulais pas aller trop vite, afin d'éviter perdre une miette des idées qui l'émaillent. Philosophie, politique, société, sciences physiques : tout est intéressant dans ce roman, tout éveille la curiosité, l'esprit critique, l'envie d'aller plus loin. La postface d'Elisabeth Vornarburg vaut elle aussi le détour, je la recommande.

     

    Et puis, cette dernière phrase, qui rejoint si bien le titre de l’œuvre :

    "Mais il [Shevek] n’avait rien rapporté. Ses mains étaient vides, comme elles l’avaient toujours été."

     

    Je t'enjoins, ami lecteur, à découvrir Les dépossédés, si comme moi tu as presque 50 ans de retard de littérature de SF à rattraper. Le voyage sera singulier, le plaisir certain, et ta sagesse pourrait même s'en trouver augmentée. Ce livre restera sans doute parmi mes plus belles découvertes de l'année.

     

  • La main gauche de la nuit, d'Ursula Le Guin

    la-main-gauche-de-la-nuit-le-guin.pngCette année, je me suis décidée à lire des classiques de la SF que je ne connaissais pas encore.

    Et donc, La main gauche de la nuit, d'Ursula Le Guin.

    Il était temps, n'est-ce pas.

    Paru en 1969, ce roman a obtenu le Prix Nebula 1969 et le Prix Hugo 1970. C'est encore l'écoute du podcast C'est plus que de la SF qui m'a incitée à le lire (décidément...), bien que j'en aie déjà entendu parler auparavant.

     

    L'histoire :

    Genly Aï est un ambassadeur de l'Ekumen, une fédération de planète, envoyé sur Nivôse, ou Gethen, comme l'appellent les autochotones. Il a pour objectif de proposer aux peuples qui l'habitent d'adhérer à l'Ekumen. Une mission difficile, délicate, et surtout, au long cours. Lui même est terrien, et il a choisi cette voie en connaissance de cause. Le voyage pour arriver jusqu'à Gethen dure 17 ans, il sait donc que c'est la vocation d'une vie.

    Les peuples Géthéniens sont méfiants, la situation politique est instable entre les différents pays qui composent la planète et celle-ci possède un climat extrêmement rigoureux, où l'hiver, le froid et la neige règnent en maîtres.

    Par ailleurs, les géthéniens, bien qu'humains, ont développé une particularité génétique : ils sont asexués la plupart du temps, lorsqu'ils sont en état de soma, et connaissent une période d’activité sexuelle assez courte (le kemma) pendant laquelle ils développent tour à tour et indifféremment l'un ou l'autre caractère sexuel. Le narrateur, Genly Aï, est très déstabilisé par le fait de ne jamais savoir s'il s'adresse à un homme ou à une femme. En retour, ses interlocuteurs géthéniens sont repoussés par cet humain bloqué en état de "rut permanent".

     

    Mon avis :

    Étant donné les débats sociaux actuels, on voit bien l'intérêt de se pencher sur cette œuvre quinquagénaire, publiée en pleine période de bouillonnement intellectuel et de libération sexuelle. Elle permet d'éclairer notre société des années 2020 tout comme elle peut être éclairée par elle, à la lumière des évolutions des dernières années. Néanmoins, n'étant pas sociologue, je me garderai de toute généralité et m'en tiendrai à mon interprétation personnelle.

    Il est indéniable que cette société asexuée, qui voit d'un mauvais œil la présence d'un humain sexué en permanence est une révolution à l'époque où le roman a été écrit. Mais voilà, je le lis avec 50 ans de retard : il ne me paraît donc plus aussi révolutionnaire...

    C'est en tout cas un exercice très intéressant, qui permet à l'autrice d'exprimer certaines de ses compétences en ethnologie (qu'elle a étudiée à l'université), en sociologie et en anthropologie. Elle nous donne l'occasion de voir ce monde par différents yeux : ceux de Genly Aï, majoritairement, mais aussi par le biais d'Estraven, son principal interlocuteur, ainsi que par un rapport d'investigatrice et des contes géthéniens.

    On appréhende Gethen d'abord par le prisme de Genly, qui porte un regard hésitant sur cette population à la fois asexuée et hermaphrodite (un exploit !). Il est conscient d'être gêné de ne jamais savoir s'il s'adresse à un homme ou à une femme. Il est d'ailleurs particulièrement agacé de voir transparaître dans le comportement de ses interlocuteurs des attitudes qu'il qualifie de féminines, et qui sont, à ses yeux, inadéquates dans le contexte de rapports professionnels politiques. On voit donc bien là apparaître le machisme inconscient du personnage.

    En contrepoint, un chapitre est narré par Estraven, et laisse transparaître son vague dégoût vis à vis de cet humain esclave de ses instincts sexuels de façon permanente, ainsi que son incompréhension face à certaines de ses réactions sociales : celles-ci sont en effet inadaptées dans un milieu où l'identité sexuelle et de genre n'a aucune importance, puisque chaque individu passe de l'un à l'autre sa vie durant.

    Le roman raconte surtout les commencements, si délicats : la rencontre entre deux civilisations. La première étant plus savante et omnisciente que la seconde, elle envoie un seul plénipotentiaire, afin de ne faire peser aucune menace, psychologique ou militaire, sur la seconde. L'objectif est de faciliter la prise de contact et la confiance entre les deux parties.

    Cette approche, contre-intuitive au premier abord, se révèle très efficace, même si elle implique pas mal d'ennuis pour le plénipotentiaire : ignoré, souvent moqué, bref, il n'est pas pris au sérieux par une partie de ses interlocuteurs. C'est aussi une démarche au long cours pour lui : dans le roman, il faut plus de 2 ans à Genly Aï pour parvenir à un accord préalable et commencer les vraies négociations.

    Néanmoins, cela fonctionne, puisque les Géthéniens se sentent libres, et non contraints, à un accord. La démarche de l'Ekumen reste une proposition, et c'est à son ambassadeur d'en faire valoir les avantages et de convaincre ses interlocuteurs.

    Il est certain qu'Ursula Le Guin propose là un récit science-fictionnel dans son acception la plus noble ; le lecteur est transporté dans un ailleurs qui l'incite à regarder son propre monde avec un oeil neuf. Essayer de voir le monde sans le prisme du genre, tout en racontant une histoire de la rencontre de deux cultures : pari tenu. La main gauche de la nuit est un roman qui mérite d'être lu, et même s'il n'est plus aussi révolutionnaire qu'à l'époque de sa parution, il reste un texte moderne et singulier.

     

    Une fois encore, grâces soient rendues à Lhisbei et M. Lhisbei pour le Summer Star Wars, seul et unique challenge de l'univers capable de sortir ce blog et son autrice de leur léthargie. Que la Force soit avec eux... et avec vous.

    science-fiction,space opera

     

  • Destination Outreterres, de Robert Heinlein

    destinationoutreterres.jpgL’histoire :

    La Terre étouffe sous le poids de sa surpopulation et se meurt lentement. Pour survivre, l'humanité a dû ouvrir de nouvelles routes de colonisation : des portails perçant des passages dans l'espace vers les Outreterres, ces planètes lointaines où la vie semble possible. Chaque année, une Mission Survie teste les jeunes futurs candidats à l'exil. Une destination inhabitée secrète, un équipement choisi à l'aveugle, trois jours d'épreuve.
    Mais pour Rod et ses camarades, le portail se referme à jamais derrière eux. Comment survivre ? Il faut s’abriter, explorer, rester sur ses gardes mais aussi apprendre à faire confiance ; trouver des solutions, oser. Surtout, recréer une société. Comment choisir ensemble des valeurs communes, des règles, et des moyens pour les faire respecter ? En clair : comment ne pas devenir des barbares dans un monde sauvage ?

     

    Mon avis :

    Destination Outreterres ("Tunnels in the sky" en version originale) a été publié en 1955. Il fait partie des romans pour adolescents écrits par Robert Heinlein dans les années 40 et 50, et a été pour la première fois publié en français cette année, 67 ans plus tard, par Hachette Heroes dans leur nouvelle collection "Le Rayon Imaginaire".

    J'en ai entendu parler au mois de mai dernier, en écoutant le podcast "C'est plus que de la SF" (ceux qui ne le connaissent pas encore le connaitront bientôt). Ça tombait bien, le Summer Star Wars se profilait à l'horizon.

    Rod Walker, le narrateur, part en stage de survie avec une centaine de ses camarades pour ses trois jours d'épreuve. Hésitant, mais motivé par les compétences de sa grande soeur devenue une véritable Amazone, il franchit donc le portail pour faire ses preuves. Sauf que le portail ne se rouvre pas, et les jeunes, filles et garçons, se retrouvent livrés à eux-mêmes dans un environnement potentiellement hostile.

    Heinlein ne donne pas de détails sur les raisons de cette panne, ni sur le fonctionnement du portail. Son propos est centré sur le groupe de jeunes qui, cahin caha, bon an mal an, se constitue afin de survivre à l'impensable.

    Le temps passant, les jeunes gens se regroupent. Le processus se fait à la dure : la peur, la violence, le ressentiment, la jalousie, la brutalité et le danger s'ingèrent dans leur quotidien. Mais leur volonté de survivre et de faire société est forte, leur éducation au fonctionnement d'un système démocratique est étonnamment bonne (on ne trouverait certainement pas autant de jeunes si bien éduqués à la politique dans la réalité). Les jeunes créent donc une société humaine, avec ses imperfections, ses déséquilibres, mais dont ses membres restent à la fois libres et civilisés.

    Rod Walker, à la fois spectateur et acteur du drame, observe et agit, réfléchit, doute, essaie, rate parfois, réussit de temps à autres. Il n'est pas plus fort, ni plus loquace que les autres, il n'est pas plus intelligent, ni plus éduqué. Mais il est le plus gentil. Et parce qu'il fait preuve de plus de compassion et de capacité à pardonner les erreurs des autres, Rod devient chef de la communauté qui se crée.

    Robert Heinlein propose donc ici un récit initiatique optimiste, agréable à la lecture. Il est tout à fait recommandable aux lecteurs de YA. Un adulte appréciera les nuances de gris apportées par l'auteur dans le comportement et la psychologie des personnages, ainsi que leur diversité (pour un récit des années 50, les femmes n'y jouent pas les potiches). Un roman sans doute pas inoubliable, mais qui permet d'appréhender un peu mieux l'oeuvre d'Heinlein, bien loin du soi-disant militarisme de Starship Troopers.

     

    Une fois encore, grâces soient rendues à Lhisbei et M. Lhisbei pour le Summer Star Wars, seul et unique challenge de l'univers capable de sortir ce blog et son autrice de leur léthargie. Que la Force soit avec eux... et avec vous.

    science-fiction,space opera

  • L'espace d'un an, de Becky Chambers

    science-fiction,space operaL'histoire : Rosemary rejoint le vaisseau tunnelier Voyageur pour y être employée comme greffière. Elle y est accueillie par un équipage hétéroclite constitué de quatre humains et trois extra-terrestres, tous d'espèces différentes, ainsi qu'une IA, Lovey. Elle traîne un passé qui lui pèse et qu'elle n'ose pas dévoiler, mais s'intègre peu à peu dans le groupe.

    Le Voyageur accepte une mission au long cours pour creuser un tunnel dans l'espace-temps, sa spécialité, dans une zone très lointaine et plutôt instable politiquement. Le temps pour l'équipage d'apprendre à connaître Rosemary, et vivre des aventures... intéressantes. Au bas mot. Et de se découvrir, mûrir et changer, chacun, à travers les épreuves rencontrées.

     

    Mon avis : Ce roman, j'en avais entendu du bien, par Môssieur Space Opera, celui qui en lit tout le temps mais n'en chronique (presque) jamais : M. Lhisbei himself ! Et, effectivement, il faut bien le reconnaître : L'espace d'un an, c'est du space opera pour bisounours, ou tout simplement pour des gens qui ont envie de voir de belles idées se développer et prendre racine dans une bonne histoire.

    Le roman se déroule sur une année, d'où le titre. On apprend à connaître intimement chacun des membres de l'équipage, des personnages souvent hauts en couleur, à part, unis par une indéfectible affection - à une exception près. Ils et elles sont grandes gueules, singuliers, terriblement attachants.

    On trouve beaucoup de choses dans ce roman :  de la bienveillance (ce mot terriblement galvaudé qui commence à sérieusement m'agacer, mais qui reste une définition précise de l’atmosphère du roman), de l'inclusion, quelques pincées d'humour.

    Les gens vivent et travaillent ensemble ; il y a de l'amour pour tous, hétéro et homosexuel, et avec tous, entre personnes de la même espèce ou non.

    Quelque esprit chagrin accuserait ce roman de dégouliner de bons sentiments. C'est vrai, mais je n'en suis étonnamment pas écœurée.

    Pour la première fois depuis que je lis du space opera américain, on parle de gens qui cherchent et aiment la paix du quotidien dans un vaisseau spatial, et non de ses potentialités létales ! C'est original, étonnant et tout à fait rafraîchissant.

    Par ailleurs, l'écriture est fluide et de qualité, ce qui ne gâche rien.

    Beaucoup ont aimé ce roman depuis qu'il est sorti en août 2016 chez L'Atalante. Je ne fais pas exception. J'ai juste mis 4 ans à finir ma chronique, puisque je l'avais lu en 2018...

     

    Une fois de plus, grâces soient rendues à Lhisbei et M. Lhisbei pour le Summer Star Wars, seul et unique challenge de l'univers capable de sortir ce blog et son autrice de leur léthargie. Que la Force soit avec eux... et vous.

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    Ce livre a également été chroniqué cette année, et pour le même challenge, par Tigger Lilly.

  • La reine des neiges, de Joan D. Vinge

    reine des neiges.jpg

    J'ai été récemment prise d'un besoin pressant : celui de tenter de combler, au moins partiellement, l'énorme trou dans ma culture SF classique. Pour ce faire, j'ai très bêtement cherché la liste de tous les Prix Hugo depuis le commencement de l'histoire de ce prix.

    Et je suis tombée sur ce roman, La reine des neiges, Prix Hugo et Locus 1981, dont je n'avais jamais entendu parlé mais qui m'a intriguée : l'autrice porte le même nom de famille qu'un certain Vernor Vinge, auteur bien connu et lauréat lui aussi de plusieurs Prix Hugo (Au tréfonds du ciel, Un feu sur l'abîme), et... son titre évoque une certaine chanson à martyriser les tympans pour n'importe quel parent depuis 2013 !

    La reine des neiges s'inscrit par la suite dans une série, intitulée Le cycle de Tiamat, dont il constitue le premier tome.

    Joan D. Vinge a effectivement épousé Vernor Vinge, dont elle a ensuite divorcé. Peu connue en France, elle a relativement peu écrit mais ses oeuvres bénéficient d'une bonne critique ; elle a été 2 fois lauréate du prix Hugo, et nommée à plusieurs reprises.

     


    Résumé : la-reine-des-neiges.png

    La planète Tiamat est la plus primitive des mondes à portée spatiale de l'Hégémonie. Vivant au rythme d'interminables saisons hivernales et estivales, elle a tout oublié de la technologie de vol hyperspatial de ses ancêtres, et les seuls voyages possibles se font en utilisant les remous quantiques provoqués par un proche trou noir, dernier passage avec les autres colonies de l'Hégémonie. Après cent cinquante ans de règne, Arienrhod, la Reine de l'Hiver, ne veut pas quitter le pouvoir. Et pourtant voici que vient le temps de l'Été, celui des Étésiens, où une Reine de l’Été doit prendre sa place. Cela pousse Arienrhod à recourir à des clonages, des êtres en lesquels elle pourrait se réincarner éternellement. Une tâche redoutable qui échoit à Moon, une jeune Étésienne pour qui jusque là n'ont existé que les joies de la mer et l'amour de son cousin Sparks...

     


    Mon avis :

    Je suis entrée dans ce récit en toute candeur, n'ayant jamais rien lu ni vu sur ce roman. Et j'ai immédiatement été charmée par la narration fluide et les personnages attachants de Moon et Sparks. Puis la lecture aidant, l'univers de Moon prend de l'ampleur et la lectrice que je suis a été plus charmée encore par l'ambition de l'autrice, qui du planet opera passe allègrement au space opera, nous entrainant loin de Tiamat pour entrer au coeur de l'Hégémonie qui la dirige.


    C'est ainsi que l'univers se déploie, progressivement, permettant au lecteur d'appréhender sans heurt la complexité de la société, de l'histoire et de la politique de la planète Tiamat, puis de comprendre sa place si spéciale au sein de l'Hégémonie, qui veille sur elle, non pas tant comme une mère sur son enfant, mais comme un vieil homme jaloux sur ses privilèges.


    Reine des neiges avec texte.pngLa reine Arienrhod est une femme politique avisée, très expérimentée, dont l'apparente  jeunesse éternelle camoufle un esprit vorace et affûté. Toute son énergie est tournée vers la préservation de son pouvoir à l'arrivée de l'été, selon des moyens détestables et cruels. En premier lieu, Arienrhod tient le rôle cathartique du mal à combattre, face à la très solaire Moon. Mais, comme dans toutes les bonnes histoires, et c'est là une très bonne histoire, Arienrhod agit mal en étant motivée par d'excellentes raisons. Des raisons que Moon et Sparks, chacun de leur côté, sont amenés à découvrir et à comprendre.


    Moon, de son côté, devient Sybille, une sorte de voyante liée aux croyances religieuses très profondes de Tiamat. Et Moon apprend bientôt que les Sybilles sont beaucoup plus qu'elle ne paraissent être, camouflant une antique technologie derrière un voile mystique. La loi chère à Arthur C. Clarke, "toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie", revient donc, sous une nouvelle forme. Et ce faisant, Moon découvre, par d'autres voies que la Reine de l'Hiver, les raisons profondes et inavouables pour lesquelles l'Hégémonie tient tant à laisser Tiamat dans son état primitif.

     


    Joan D. Vinge entremêle donc plutôt habilement les thèmes classiques du space opera et de la fantasy, à l'instar d'une Anne McCaffrey avec La Ballade de Pern, donnant ainsi vie à un roman complet, divertissant, qui ne manque ni de souffle, ni d'ambition. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je vous recommande chaudement de découvrir ou redécouvrir ce texte de plus de 40 ans, qui n'a pas vieilli. Comme moi.

     

    Une fois de plus, grâces soient rendues à Lhisbei et M. Lhisbei pour le Summer Star Wars, seul et unique challenge de l'univers capable de sortir ce blog et son autrice de leur léthargie. Que la Force soit avec eux... et vous.

     

    SSW Obi Wan Kenobi.jpg
  • Journal d'un AssaSynth, de Martha Wells (tomes 1 à 5)

    space opera,science-fictionL'oeuvre : Pour ce premier (et peut-être dernier !) billet de l'année 2022, je me suis dit que tant qu'à parler de space opera, autant ne pas y aller de main morte. J'ai donc décidé de vous parler d'une série commencée en décembre dernier, et terminée aujourd'hui, devenue célèbre grâce à son succès critique : Journal d’un AssaSynth, de Martha Wells (titre original : The Murderbot Diaries).

    La série est composée de 5 novellas et 1 roman, tous édités à la Dentelle du Cygne chez L'Atalante (ma collection que j'aime d'amour "pour toujours et à jamais, jusqu'à preuve du contraire", comme dirait Nicolas Martin - mais je m'égare).

    1- Défaillances systèmes (2019) : prix Hugo, Locus, Nebula et Alex 2018

    2- Schémas artificiels (2019) : prix Hugo et Locus 2019

    3- Cheval de Troie (2019)

    4 -Stratégie de sortie (2019)space opera,science-fiction

    5- Effet de réseau (2020) : Prix Nebula 2020, Prix Hugo et Locus 2021

    6- Télémétrie fugitive (2021), que je n'ai pas encore lu

    En outre, le prix Hugo de la meilleure série littéraire 2021 lui a été décerné dernièrement.

    On peut donc dire que la qualité avait de bonnes chances d'être au rendez-vous.

     

    L'histoire : Une équipe de scientifique, PréservationAux, est en mission d'exploration sur une planète quasi inconnue. Elle est accompagnée d'une SecUnit, un cyborg chargé de sa sécurité. Ce dernier, le narrateur, a pour particularité de s'être auto-baptisé en secret "AssaSynth" - plus poétique encore que la version originale "murderbot" (bravo à la traductrice Mathilde Montier !). Il a aussi piraté en loucedé son module superviseur, qui permet normalement aux humains, et surtout à la compagnie qui le met à disposition des clients, de le contrôler. Ce piratage est potentiellement létal pour les humains, mais il se trouve que dans le cas de notre SecUnit, ledit potentiel reste sagement inexprimé.

    space opera,science-fictionEn effet, lors d'une mission précédente, des clients dont il ("iel", pour être précise) était chargé sont morts, et ce souvenir atroce le pousse à faire de son mieux pour protéger cette équipe scientifique, menée par le Dr Mensah. Le récit dévoile plus tard les raisons précises qui ont mené AssaSynth à désactiver son module de supervision pour devenir autonome. Et celles-ci sont effectivement sacrément bonnes, et naissent d'un véritable traumatisme, pour pousser un cyborg à pirater son propre système.

    Tout en suivant pas à pas la mission de protection d'AssaSynth face à des scientifiques jamais assez prudents à son goût, sur une planète plus hostile qu'il n'y paraît, le lecteur explore avec le cyborg les aléas de la découverte de la liberté de décision, de pensée et de conscience, ainsi que ses progrès - ou pas - en matière de rapports avec les êtres humains, le Dr Mensah en tête.

    Les tomes suivants développent les relations d'AssaSynth avec les scientifiques de Préservation, ainsi que ses déboires divers et variés pour se trouver une place au sein d'une société qui ne veut certainement pas d'une SecUnit séditieuse, toute bien intentionnée soit-elle. Car AssaSynth observe l'humanité par le prisme de ce que celle-ci pense des cyborgs, et il ne se fait aucune illusion sur ce qu'il peut attendre d'elle.

    Le cyborg trouve alors systématiquement refuge, de manière aussi drôlatique que pathétique, et toujours compulsive, dans la consommation effrénée de séries télévisées de science-fiction, toutes aussi irréalistes les unes que les autres, et dans lesquelles les SecUnits tiennent régulièrement, voire systématiquement, le rôle de tueurs effroyables et incontrôlables...

     

    Mon avis : Comme toujours dans les oeuvres que j'apprécie le plus, celle-ci propose un récit d'aventure en surface, et une réflexion philosophique sur l'existence et la conscience, dans le fond.

    space opera,science-fictionDès ma lecture de la première novella, et ceux qui me suivent sur les réseaux s'en souviennent peut-être, j'ai partagé quelques lignes qui m'ont fait glousser, voire pouffer :

    C'était pire que ce que je croyais. [...] Ils étaient arrivés à la conclusion qu'il ne fallait pas "me mettre la pression". Ils étaient tous tellement gentils que ça en devenait abominable.

    Car en effet, AssaSynth fait preuve d'une ironie dévastatrice dans son récit, ironie qui lui permet de gérer tant bien que mal les conflits inévitables entre sa part de machine factuelle et analytique, et les vagues émotionnelles très humaines, issues de sa partie organique, qui viennent le parasiter bien trop souvent à son goût.

    La gestion de ses émotions constitue l'un des points centraux de l'évolution d'AssaSynth tout au long de la série, et le lecteur peut mesurer ses progrès en la matière - ou pas ! - à la fréquence à laquelle il se réfugie dans ses épisodes préférés de série télé, qu'il visionne et revisionne, tel une Blop qui relit son livre doudou chaque année (Le Vol du Dragon d'Anne McCaffrey, pour les curieux).

    space opera,science-fictionL'autrice émaille donc le récit de réflexions et commentaires personnels d'AssaSynth, souvent très drôles, toujours sarcastiques et, au moins en surface, légèrement humanophobes. Car il est bien évident que ce cyborg nourrit des sentiments aussi profonds que niés pour ses compagnons humains, sentiments qu'il s'évertue à qualifier de toutes les façons possibles, sauf bien entendu celles qui entrent dans le champ sémantique de l'émotion.

    Ces pas de côté au beau milieu de scènes d'action offrent une respiration décalée, souvent inattendue, et l'ensemble propose des novellas dont le rythme rapide n’essouffle pas le lecteur, en y injectant de la profondeur de champ.

    Le roman est, lui, un peu moins bien équilibré. Néanmoins, le contexte ayant été très convenablement posé dans les 4 novellas précédentes, on se laisse porter par les aventures d'AssaSynth et de ses associés humains.

    Le plus intéressant étant d'ailleurs dans ce 5e opus, l'exploration de la relation entre AssaSynth et le vaisseau-bot Périhélion, rencontré dès la fin du premier tome. Les deux entités nouent un lien complexe, indéfinissable, et très hautement divertissant pour le lecteur, qu'AssaSynth refuse catégoriquement de qualifier d'amitié, puisque ce concept est humain et donc, non applicable dans le champ des relations robot-cyborg. Or ce lien évolue énormément durant le 5e tome, et l'exploration de leurs identités respectives constitue l'un des coeurs du récit.

    Tout dans cette oeuvre tourne autour des questions de l'identité, de la conscience et de la relation à l'autre, quand rien dans le monde n'est prêt à admettre qu'il y a là une conscience, une identité et une altérité à reconnaître. Journal d'un AssaSynth est donc une série qui allie le divertissement de surface au sens profond, tout ce que j'aime dans la littérature en général, et dans le space opera en particulier.

     

    Une fois de plus, grâces soient rendues à Lhisbei et M. Lhisbei pour le Summer Star Wars, seul et unique challenge de l'univers capable de sortir ce blog et son autrice de leur léthargie.

    Que la Force soit avec vous.

    space opera,science-fiction

     

  • Coeurs d'acier (De haut bord, tome 1), H. Paul Honsinger

    space opera,science fictionQuatrième de couverture :

    21 janvier 2315. L'Union de la Terre et des Mondes colonisés est en guerre contre les Krags, une guerre sans merci dont l'issue peut conduire à l'anéantissement de l'espèce humaine. Par ordre de l'amiral « Tape-Dur » Hornmeyer, le lieutenant Max Robichaux, promu capitaine de corvette, reçoit le commandement du Cumberland, un destroyer de classe Khyber, moderne et puissant. Sa mission : arpenter furtivement le Libre Corridor et frapper le commerce krag afin de saper son effort de guerre. Son handicap : un équipage sans moral et sans efficacité qui a fait du Cumberland la risée de la flotte. Son bouclier : la Spatiale de l'Union, coeurs d'acier ses vaisseaux, coeurs d'acier ses matelots et ses officiers.

     

    Mon avis :

    Pour l'internaute qui tomberait ici par hasard (mais quand même, ça m'étonnerait), ce roman entre tout pile dans ma madeleine de proust : le space opera militaire !

    N'ayant pas apprécié ma dernière tentative de nouvelle série de space opera (Lazare en guerre de Jamie Sawyer, dont je n’ai pas écrit de chronique), j'ai abordé ce nouveau roman avec une certaine circonspection. J'ai traqué ses défauts tout en espérant ne pas me gâcher moi-même la lecture.

    Et je n’ai pas eu à traquer très longtemps… Ce qui m'a nettement contrariée dans ce premier tome est la manière peu subtile, voire carrément fluorescente, dont H. Paul Honsinger a évacué d'emblée la moitié de l'humanité de son récit, par le truchement d’un virus ciblant exclusivement la gente féminine. Honsinger a écrit son roman en 2012, il y a moins de 10 ans, et même si #MeToo n'était pas encore passé par là, éliminer les femmes d'un roman de ce type est un tantinet voyant, et fait immédiatement penser, peut être à tort concernant H. Paul Honsinger, aux plus conservateurs et misogynes des écrivains américains du genre, les rabbid puppies.

    Sur les vaisseaux de l’Union, il n’y a que des petits garçons, des adolescents et des hommes. Une manière que l'auteur pensait peut-être habile de se rapprocher des récits de guerre maritime mettant en scène les hommes - mousses, cadets et marins confirmés - sur les voiliers britanniques de la fin du 18e siècle, récits dont il s'inspire très largement (voir les aventures de Horacio Hornblower et Jack Aubrey). Mais ma fibre féministe et égalitariste en a pris ombrage, soyons clair.

    Le deuxième défaut du récit tient à l’irréalisme des références historiques des personnages, qui, vivants au 24e siècle, seraient des experts de l’histoire militaire des 19e et 20e siècle. L’amiral Nelson, le général Patton et autres grandes figures des 200 dernières années s’invitent dans les dialogues d’officiers en guerre depuis leur plus tendre enfance… Où et quand auraient-ils eu le temps d’apprendre des références aussi ancienne ? C’est sympathique, mais incohérent.

    Le troisième défaut, si on aime la contextualisation géopolitique, c’est que cette dernière est assez peu développée dans ce premier tome de la série De haut bord. Évidemment, dès qu’on parle de contexte géopolitique, pas grand-chose ne peut se comparer à Honor Harrington. Donc je ne comparerai pas l’incomparable. Je me contenterai de dire que si vous aimez les arrière-plans solides, vous serez peut-être un peu déçu. L’auteur en rajoute au niveau des acronymes, qui donnent l’impression de se substituer, sans succès, à un exposé plus en profondeur du contexte.

    Pour autant, je me dis que grâce cette relative légèreté contextuelle, et pourvu qu’on ne fuit pas devant lesdits acronymes, le roman peut constituer un bon point de départ pour qui s’intéresserait en néophyte au genre du space opera militaire.

    Cela nous amène donc doucement mais sûrement aux qualités du roman.

    Les personnages sont d’emblée sympathiques, bien que relativement caricaturaux. Max (Maxwell ou Maxime ? Je crois avoir vu les deux versions dans le roman, à ma grande confusion) Robichaux est un officier avide de combat rapproché avec les Krags, les ennemis de l’humanité, qui possède aussi des qualités de meneur d’homme. Il a une bonne intelligence tactique et surtout une intelligence humaine, qui lui permet de ramener son équipage dans la norme d’efficacité de la Flotte.

    C’est très certainement ce point qui constitue l’intérêt principal de ce premier tome : la façon dont Robichaux, pour son premier commandement, utilise à bon escient les (un peu trop) excellentes qualifications de ses officiers de bord et mène à la baguette - mais pas au fouet - un équipage psychologiquement très abîmé et démotivé par son précédent commandement pour lui faire retrouver sa fierté. Robichaux est lui-même l’objet d’attention et de soin, laissant deviner une profondeur intéressante, qui je l’espère sera développée dans les tomes suivants.

    Le principal personnage secondaire (oxymore !), qui est souvent le second dans ce genre de roman, est tenu ici par le médecin de bord. Doté d’un peu trop de qualités à mon goût, il n’en reste pas moins tout à fait attachant et sympathique. Les autres personnages, qui n’échappent pas aux clichés, servent le récit et font le job.

    Je mettrai un petit point en plus pour les références constantes, et agréables à l’oeil du lecteur francophone, à la culture, au dialecte et à la cuisine cajun. C’est tout à fait délicieux, dans tous les sens du terme, et cela évite aux personnages principaux de coller à profil WASP trop conservateur. Le médecin est d’ailleurs entièrement hors de la culture blanche américaine : il est de confession musulmane, et d’origine turquo-arabe.

    Bien que sans surprise, l’art et la manière de mener l’arc narratif concernant les hommes à bord sont agréables au lecteur : de l’humour, d’excellents dialogues, et des tirades parfois brillantes. Il y a des moments de grâce, et de rire, à côté desquels il serait dommage de passer.

    Je regrette cependant le traitement « par-dessus la jambe » du sacrifice de certains membres de l’équipage face à l’ennemi (je ne spoile pas plus avant). Les sentiments de deuil et de perte ne sont pas traités, pas plus que l’état d’esprit des soldats au moment de leur sacrifice. C’est d’autant plus dommage que bien d’autres aspects psychologiques sont abordés avec pertinence (voir plus haut, sur l’état moral de l’équipage et de son commandant).

    Ce premier tome de De haut bord propose au lecteur de très nombreux clins d’oeil (trop nombreux parfois) à de célèbres œuvres littéraires ou cinématographiques : les romans maritimes de Cecil Scott Forester et Patrick O’Brian, l’univers Star Trek de Gene Rodenberry, les romans de space opera des monstres sacrés du genre… Le lecteur un peu au fait des œuvres de space opera appréciera, mais sans doute que le spécialiste en sera agacé.



    Pour conclure, malgré d’évidents défauts, le plaisir l’a emporté dans cette lecture du premier tome de De haut bord. L’humour, la qualité des dialogues, l’art et la manière de mener un groupe humain à se dépasser, sont les points fort de ce roman. Suffisamment fort à mon sens pour faire oublier, ou du moins minimiser, ses défauts. Je prévois de lire dans un délai raisonnablement court les 2 tomes suivants.



    Ce billet a été rédigé dans le cadre de l'indétrônable challenge Summer Star Wars de M. Lhisbei, 11e du nom. Gloire à lui, à Lhisbei et à l'enseigne Excel Vador !

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