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Imaginaire - Page 4

  • Passengers, de Morten Tyldum

    Passengers.pngChris Pratt et Jennifer Lawrence. Il n'en fallait pas plus pour me faire courir voir ce film. Je sais, c'est stupide, mais que voulez-vous.

     

    Résumé : Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains… 

     

    Mon avis : Bon. Ça va être court. C'est bien simple  : je suis d'accord avec tout ce que Lhisbei en a dit. Tout.

    Et outre l'histoire d'amour totalement malsaine (voir, donc, la chronique de Lhisbei), ils ont aussi raté les thèmes science-fictifs les plus intéressants. La solitude, le temps, l'humanité... Autant de sujets passionnants à traiter dans une histoire dont le pitch de départ est aussi intéressant. Autant de sujets qui sont à peine, voire pas du tout, abordés dans le film. En cela, on ne peut pas qualifier ce film de science-fiction, mais de bluette de l'espace, digne des romans Harlequin. Attention, j'ai grand respect pour les romans Harlequin : dans le genre sentimental, on ne fait guère mieux. Dans le genre sexiste aussi, le plus souvent. Mais qu'on ne nous vende pas un film de SF alors que ce n'en est pas un.

    Sinon, il est vraiment très beau esthétiquement parlant, ce film. Magnifique, même. Les acteurs, pour commencer sont vraiment très beaux, souvent très bons, même si trop maquillés (les couches de fond de teint de Jennifer Lawrence sont très, très visibles). Jennifer Lawrence produit un festival de tenues vestimentaires à faire pâlir Anna Wintour, Chris Pratt est convenablement recouvert de cambouis et de poils. Les décors sont très beaux, lumineux, ultra-bright. Les sorties dans l'espace donnent le tournis avec l'univers en fond de toile.

    Mais. Il y a des dizaines de « mais ». Rien n'est crédible une seconde au niveau de l'organisation pratique du vaisseau. Il est improbable qu'il n'y ait qu'une infirmerie et un seul scanner pour 5 000 passagers, et que les machines d'animation suspendue ne puissent pas être réparées. C'est totalement débile, même dans le cadre d'une entreprise ultra-capitaliste qui engage le moins de frais possibles sur un voyage aussi coûteux. Il est tout aussi débile que les officiers de navigation ne fassent pas de quarts, même courts, entre chaque mise en sommeil, pour vérifier l'état du vaisseau et de ses passagers.

    Le positionnement politique des protagonistes tient lui aussi du délire : Jim est passager en classe économique, le vaisseau a buggé et l'a réveillé, il mange de la merde parce qu'il n'a pas payé son billet assez cher, mais il défend la cause du voyage vers la nouvelle planète et la politique de la compagnie qui le finance, par la grâce d'un idéalisme qui ne tiendrait certainement pas un mois si on était dans la vraie vie. En revanche, Aurora, qui a un billet de première classe et qui n'est pas victime du vaisseau mais du mec en face d'elle, critique de façon virulente la manière dont la compagnie fait du fric sur le dos des pionniers. Du délire, je vous dit. Et depuis quand les auteurs ont du fric, en plus ?

    Voilà donc un film qui fait passer, sous une apparence alléchante, des idées nauséabondes. C'est une pitié que de si bons techniciens pour les décors numériques et de bons acteurs se soient donné du mal pour un tel étron. Dommage, mille fois.

     

    Ce billet constitue ma cinquième participation à la huitième saison du Summer Star Wars de M. Lhisbei, porté par Lhisbei et Excel Vador, bénis soient leurs noms dans toutes les galaxies connues et inconnues.

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  • Seul sur mars, d'Andy Weir

    510H-1bU08L._SX210_.jpgGenre : Matt Damon fait pousser des patates sur Mars avec son caca.

    Résumé : Mark Watney est l'un des premiers humains à poser le pied sur Mars. Il pourrait bien être le premier à y mourir. Lorsqu'une tempête de sable mortelle force ses coéquipiers à évacuer la planète, Mark se retrouve seul et sans ressources, irrémédiablement coupé de toute communication avec la Terre.
    Pourtant Mark n'est pas prêt à baisser les bras. Ingénieux, habile de ses mains et terriblement têtu, il affronte un par un des problèmes en apparence insurmontables. Isolé et aux abois, parviendra-t-il à défier le sort ? Le compte à rebours a déjà commencé...

    Mon avis : ce n'est pas bien de citer Matt Damon en plein milieu d'une chronique sur le livre, vu que ce dernier a été écrit bien avant que le film ne sorte au cinéma. Ce n'est pas bien, donc, mais... je kiffe.

    Mark Watney a 400 jours de ressources devant lui pour survivre sur Mars. Et comme il est increvable en termes d'optimisme et d'ingéniosité - le fameux bon sens américain, celui des Pionniers de la Nation (avec les majuscules), il surmonte tous les obstacles avec une persévérance incroyable. On peut compter sur les doigts d'une demi-main ses moments de découragements. Donc, si je dois émettre une critique sur le récit, c'est celle-ci : il me paraît difficile pour un humain seul de ne pas se laisser aller plus souvent à la dépression au vu des avanies qui lui tombent sur le coin du pif tous les quatre matins.

    Sinon, le roman fait appel à des ingrédients aussi divers que la botanique, la chimie, la biologie, les mathématiques (mais pas trop), l'astrophysique, le pragmatisme et le sens de l'humour. C'est surtout le sens de l'humour, en fait, qui tient le lecteur tout au long des mésaventures de Mark Watney. Je me suis surprise à éclater de rire plusieurs fois durant ma lecture, que j'ai menée tambour battant. Idem pour M. Blop, ce qui est un signe.

    Un bon nombre de problématiques techniques et scientifiques sont abordées, mais aussi certains enjeux politiques et psychologiques : par exemple, le délai imposé aux responsables du programme pour informer les astronautes survivants que leur collègue est vivant sur Mars, ou encore la problématique posée par les anciens programmes spatiaux abandonnés au profit des nouveaux, alors même qu'ils sont encore utiles, voire nécessaires.

    Seul sur Mars est donc sans conteste un planet opera, un space opera, et un thriller technologique. Un pur divertissement, qui respecte admirablement son contrat. Pas de grandes questions existentielles ni philosophiques, certes, mais ce n'est pas pour cela qu'il est écrit. En tout cas, il est possible que je le relise un jour, juste pour le plaisir.

     

    Ce billet constitue ma quatrième participation à la huitième saison du Summer Star Wars de M. Lhisbei, porté par Lhisbei et Excel Vador, bénis soient leurs noms dans toutes les galaxies connues et inconnues.

    science-fiction,space opera,thriller

  • La porte d'Abaddon (The Expanse) tome 3, de James S.A. Corey

    La-porte-d-Abaddon.jpgLa série The Expanse avait commencé pour moi par un premier tome tirant vers le suspense horrifique, un élément qui avait ralenti ma lecture. J'étais pourtant allée au bout, charmée par la profondeur des personnages et la complexité de la narration à plusieurs voix.

    Le second tome a été un coup de foudre : l'horreur avait cédé le pas devant des leviers narratifs plus aisés pour moi, les personnages étaient extraordinaires, la narration parfaitement bien menée.

    Nous voici donc arrivés à ce troisième tome.

    Le résumé : Un objet non identifié opérant sous les nuages de Vénus est apparu dans l’orbite d’Uranus, où il a construit une porte massive qui mène à un hyperespace désolé.
    Jim Holden et l’équipage du Rossinante font partie d’une vaste flotte de navires scientifiques et militaires chargés d’examiner le phénomène. Mais une intrigue complexe se trame dans leur dos, visant à l’élimination pure et simple d’Holden. Les émissaires de la race humaine en sont à devoir décider si la porte est une opportunité ou une menace, sans imaginer que le plus grand danger est peut être celui qu’ils ont apporté avec eux.

    Mon avis : Bien que je l'aie terminée en deux temps trois mouvements, happée par les personnages et le récit, je ressors néanmoins déçue de cette lecture. La raison ? L'unité de temps, de lieu et d'action. Enfin, ce qui, dans cette série ressemble le plus à la parfaite trinité. Pourtant, comme d'habitude, chaque chapitre aborde un personnage différent, l'ensemble constituant une toile tissée de ces récits entrecroisés. J'ai malgré tout trouvé le récit linéaire et prévisible, ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'ici. Sans doute parce qu'on comprend rapidement que tous les personnages vont se rejoindre, que de fait ils se rejoignent vite, dans le même espace relativement confiné, et qu'on commence à s'ennuyer ferme en attendant la résolution.

    On retrouve pourtant nos personnages préférés (Holden et sa clique, ainsi que les mystérieuses apparitions de Miller, pourtant *alerte spoiler* mort à la fin du premier tome). De nouveaux personnages, comme la pasteure méthodiste Anna et la fille de Mao, sont intégrés au récit, avec plus ou moins de réussite, d'ailleurs. Le profil psychologique de la demoiselle Mao est franchement mal travaillé, on a du mal à la croire vraie. Et celui de la pasteure, bien que meilleur, est assez téléphoné.

    En réalité, ce qui occupe environ les deux-tiers du livre aurait pu tenir en une dizaine de pages, et on aurait pu passer à la suite, qui promet d'être autrement passionnante, beaucoup plus vite, sans rien enlever à l'histoire ni aux personnages.

    Bref, ce troisième tome est le maillon faible. Dommage, parce que la couverture est magnifique. Cela dit, je me jetterai sur le quatrième comme une morte de faim, en novembre prochain, car la résolution de ce troisième tome ouvre littéralement la porte à des potentialités infinies.

     

    Ce billet constitue ma troisième participation à la huitième saison du Summer Star Wars de M. Lhisbei, porté par Lhisbei et Excel Vador, bénis soient leurs noms dans toutes les galaxies connues et inconnues.

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  • Dosadi, de Frank Herbert

    CVT_Dosadi_1802.jpegGenre : Ils sont fous ces batraciens.

    Résumé : Sur Dosadi, il n'y a qu'une ville, Chu. Elle compte plus de quatre-vingt-dix millions d'habitants et autour de ses murs, sur la Bordure, s'en pressent au moins trois fois autant. Le reste de la planète est désert. Parce que le sol, les plantes et les animaux, l'air et l'eau contiennent des poisons pour les deux races intelligentes qui peuplent chu, les humains et les Gowadchins. Le seul espoir de survie réside dans les usines purificatrices de Chu. Les habitants de Dosadi ne voient jamais les étoiles. Leur ciel est laiteux. Surpopulation, mort facile, confinement Dosadi, c'est l'enfer. Cerné par le Mur de Dieu. Mais qui joue à Dieu ? Quelle expérience monstrueuse se déroule depuis des générations sur Dosadi ? C'est ce qu'aimerait découvrir Jorj McKie, envoyé extraordinaire du Bureau du Sabotage et ami d'une étoile Calibane. Et aussi Keila Jedrik, native de Dosadi et bien décidée à s'en sortir. 

    Mon avis : Voilà un livre à la fois très intéressant, très déroutant et pas forcément toujours réussi. L'histoire se déroule en réalité sur deux plans : celui de Dosadi elle-même, dans les rouages extrêmement complexes du pouvoir de la ville infernale de Chu, et celui de l'univers en dehors de Dosadi, là où le monde de la sentience ignore superbement l'existence de cet enfer. Les Gowadchins, sorte de crapauds grégaires et intelligents, constituent un antagoniste révélateur pour l'humanité. Le fil du récit se déroule très lentement au départ, se perd dans une foultitude de détails qui n'auront au final pas forcément d'éclairage sur leur utilité. Cela rend la lecture déroutante et parfois ardue. Cependant, comme toujours chez Herbert, la réflexion politique, sociale et juridique, c'est à dire, au final, philosophique, est poussée dans ses retranchements. Herbert joue la carte de la logique jusqu’au-boutiste, en particulier dans le domaine juridique, de façon étonnante. En cela, le récit atteint des limites que je n'imaginais pas (il faut dire que ma culture dans les domaines suscités est plus que balbutiante).

    Je dois donc admettre (sans honte), que je n'ai pas tout compris, mais que j'ai retenu de cette lecture un questionnement tout à fait dérangeant sur l'évolution des sociétés sentientes. Je la recommande.

     

    Ce billet constitue ma deuxième participation à la huitième saison du Summer Star Wars de M. Lhisbei, porté par Lhisbei et Excel Vador, bénis soient leurs noms dans toutes les galaxies connues et inconnues.

    science-fiction, space opera

  • Iron Fist, saison 1

    Iron Fist.jpgIron Fist, série terminée hier soir. Bon. Alors...

    Prenez un joli blanc aux yeux bleus et aux blonds cheveux bouclés. Faites-le débarquer dans la ville du péché (New York) pieds nus, arborant en écharpe de Miss France une candeur de bisounours et des compétences évidentes en Kung Fu. Donnez-lui, ainsi qu'à ses amis, une très grande quantité de problèmes à résoudre en 13 épisodes seulement, et vous obtiendrez Iron Fist : une série pleine de bonnes intentions et de bons acteurs, gâchés tous deux par l'urgence de la production suivante, The Defenders.

    Les personnages sont à peine présentés qu'ils évoluent artificiellement d'étapes improbables en choix impossibles. La série ne laisse pas le temps au spectateur de les comprendre, de les cerner, de les intérioriser. Il en résulte une histoire bondissant d'une révélation à l'autre, qui lasse à force d'être à la fois attendue et trop rapidement dévoilée.

    Les pivots Claire Temple et Jeri Hogarth font bien le job de liaison intersérie, avec le talent que l'on connaît aux actrices, mais rament pour établir leur légitimité dans l'histoire. Elles y arrivent, mais les coups d'aviron du scénario produisent des éclaboussures.

    Les personnages intrinsèques à la série sont plutôt pas mal. Ne connaissant pas les comics à l'origine de l'oeuvre, je n'ai pas de référence à laquelle me rattacher pour crier au scandale et/ou à la trahison. Ward et Joy Meachum, ainsi que leur père Harold (inoubliable Faramir dans le Seigneur des Anneaux) sont bien campés. Colleen Wing est jouée par une actrice très convaincante et charismatique, son personnage est intéressant, je m'y suis attachée. On connaît déjà Madame Gao pour l'avoir vue dans les autres séries, elle est tout à fait à sa place ici. Je n'ai en revanche pas cru une seconde à l'acteur qui joue Bakuto. Trop latin-lover pour croire à son rôle.

    Reste Dany Rand/Iron Fist, joué par Finn Jones. Honnêtement, il a fallu que je lise sa filmographie pour faire le lien avec le Loras Tyrell de la série Game of Thrones. Je ne l'avais pas reconnu, ce qui est plutôt un bon point pour l'acteur vu le gouffre qui sépare ces deux personnages. Je sais que beaucoup n'aiment pas sa prestation, mais je n'ai pour ma part rien à dire là dessus. Il est expressif et charismatique, et son personnage aurait mérité d'être pensé avec plus de nuances et de profondeur. C'est plutôt son physique de jeune premier qui ne colle pas vraiment au personnage. Et encore, le fait qu'il soit fin et délié est un atout, car il est bien plus crédible ainsi que les superhéros bodybuildés qu'on trouve dans d'autres franchises Marvel.

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    On l'accuse aussi de ne pas convaincre dans les scènes de combat. Moi, ce n'est pas son soi-disant manque d'expérience qui m'a gênée mais la qualité très moyenne des chorégraphies et des prises de vue durant ces séquences. De plus, j'ai tendance à croire Finn Jones quand il explique que le timing de tournage était tellement serré qu'il s'est entrainé seulement 3 semaines avant le début du tournage et qu'il devait apprendre en 15mn ses chorégraphies de combat.

    Tout dans cette série respire la précipitation, du scénario au montage. Les scènes de combat ne font malheureusement pas exception. Le générique de début manque totalement d'inspiration : il est d'un ennui mortel. Les dialogues "philosophiques" empruntent aux clichés les plus éculés sur le bouddhisme.

    Voici un sacré gâchis, surtout si on compare cette série aux exceptionnels Daredevil et Jessica Jones. Bref, Iron Fist est bâclée, alors qu'elle avait de sérieux atouts pour être au moins honnête. Mais la raison marchande a prévalu, laissant Iron Fist aux mains de professionnels qui ne sont peut-être pas forcément incompétents, mais qui n'ont pas eu le temps nécessaire pour réaliser une bonne série.

    Je redoute désormais Les Defenders... Hélas.

     

    Iron Fist, série Marvel disponible sur la plateforme Netlix.

     

  • Concours !

    Noël approche, et la barbe blanche me pousse au menton...

    Pour la première fois, je te propose, ami lecteur, un petit concours afin de gagner l'ouvrage suivant :

    Redshirts.jpg

    Redshirts, de John Scalzi, aux éditions de l'Atalante

     

    Si tu remplis avec exactitude et/ou bonne humeur le questionnaire ci-dessous, tu pourras gagner un exemplaire flambant neuf de cet excellent roman, empaqueté par mes soins.

     

     

     

     

  • Pourquoi je montrerai « Supergirl » à ma descendance

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    Supergirl est une série américaine commencée en 2015 sur CBS et continué en 2016 sur CW.

    Elle met en scène Kara Zor-El, cousine de Kal-El, alias Superman. Kara enfant était initialement supposée prendre soin de son très jeune cousin (un bébé) lors de leur arrivée sur Terre, mais son vaisseau s'est perdu en route. Lorsqu'elle arrive à bon port, après des années de sommeil cryogénique, Superman est déjà adulte et bien installé dans sa cape.

    Kara se retrouve donc plus jeune que son petit cousin, et confiée à une famille d'accueil aimante. Devenue jeune adulte, elle enfile elle aussi la cape rouge et le "S" de la famille El pour protéger Central City des forces du mal, terrestres et extra-terrestres. Et comme dans toutes les séries DC Comics (Arrow, The Flash, Legends of Tomorrow), elle le fait accompagnée d'un aréopage d'amis aux talents variés.

    Disons-le immédiatement : la série Supergirl dégouline de guimauve. Elle est totalement niaise. D'une mièvrerie à tomber. Les protagonistes sont aussi fades que des poires, leurs déboires personnels prévisibles et à la fin, c'est toujours Supergirl et/ou ses amis qui gagnent. Le personnage principal est une gentille blanche/blonde/yeux bleux/candide/propre sur elle/pleines de bonnes intentions. Bref, on est très loin d'une Jessica Jones, par exemple. Supergirl est une série pour ado bien élevés des banlieues WASP des Etats-Unis.

    Et pourtant, je la regarde, cette série. Et en plus, je compte la montrer à ma progéniture lorsqu'elle sera en âge.

    Pourquoi, me direz-vous ? Suis-je inconsciente ? Ou peut-être détesté-je mes enfants ?

    Non.

    Quoique...  ;)

    La série Supergirl possède un gros avantage à mes yeux, en comparaison de toutes celles que j'ai pu regarder : la majorité des postes de pouvoir, chef de très grande entreprise de média, POTUS (President Of The United States), officier de l'armée, grand méchant et j'en passe, sont tenus par... des femmes. Un détail qui n'est absolument pas anecdotique.

    Je l'évoquais dans un billet précédent à propos de l'image de l'Afrique aux yeux du reste du monde : lorsqu'une oeuvre, d'autant plus grand public, véhicule une image plausible de ce que pourrait être notre quotidien, il est beaucoup plus facile à tout un chacun d'envisager ce fait comme une réelle possibilité. C'est vrai pour l'image de l'Afrique dans La terre bleue de nos souvenirs d'Alastair Reynolds. C'est tout aussi vrai pour la promotion du rôle social des femmes dans Supergirl.

    Le côté sirupeux de Supergirl, son public-cible ado-adulte féminin n'échappera évidemment à personne. Mais c'est justement là que l'intérêt du discours féministe de la série réside : il s'agit de montrer littéralement au plus grand nombre, dans une histoire banale, que tous les avenirs sont possibles pour les femmes. Sans surligner le discours, sans démonstration ni explicitement. Juste en donnant à voir au détour de l'intrigue une femme dans un rôle qui, dans d'autres séries ou films, est presque toujours occupé par un homme.

    C'est donc, à mon sens, une série à montrer à des préados ou ados, filles et garçons, afin de contrecarrer, ne serait-ce qu'un tout petit peu, la masculinité prégnante de toutes les autres. Car dans notre société, et particulièrement dans la culture et la langue française, l'incarnation de la neutralité de genre est toujours... masculine.