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vaisseau spatial

  • Passengers, de Morten Tyldum

    Passengers.pngChris Pratt et Jennifer Lawrence. Il n'en fallait pas plus pour me faire courir voir ce film. Je sais, c'est stupide, mais que voulez-vous.

     

    Résumé : Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains… 

     

    Mon avis : Bon. Ça va être court. C'est bien simple  : je suis d'accord avec tout ce que Lhisbei en a dit. Tout.

    Et outre l'histoire d'amour totalement malsaine (voir, donc, la chronique de Lhisbei), ils ont aussi raté les thèmes science-fictifs les plus intéressants. La solitude, le temps, l'humanité... Autant de sujets passionnants à traiter dans une histoire dont le pitch de départ est aussi intéressant. Autant de sujets qui sont à peine, voire pas du tout, abordés dans le film. En cela, on ne peut pas qualifier ce film de science-fiction, mais de bluette de l'espace, digne des romans Harlequin. Attention, j'ai grand respect pour les romans Harlequin : dans le genre sentimental, on ne fait guère mieux. Dans le genre sexiste aussi, le plus souvent. Mais qu'on ne nous vende pas un film de SF alors que ce n'en est pas un.

    Sinon, il est vraiment très beau esthétiquement parlant, ce film. Magnifique, même. Les acteurs, pour commencer sont vraiment très beaux, souvent très bons, même si trop maquillés (les couches de fond de teint de Jennifer Lawrence sont très, très visibles). Jennifer Lawrence produit un festival de tenues vestimentaires à faire pâlir Anna Wintour, Chris Pratt est convenablement recouvert de cambouis et de poils. Les décors sont très beaux, lumineux, ultra-bright. Les sorties dans l'espace donnent le tournis avec l'univers en fond de toile.

    Mais. Il y a des dizaines de « mais ». Rien n'est crédible une seconde au niveau de l'organisation pratique du vaisseau. Il est improbable qu'il n'y ait qu'une infirmerie et un seul scanner pour 5 000 passagers, et que les machines d'animation suspendue ne puissent pas être réparées. C'est totalement débile, même dans le cadre d'une entreprise ultra-capitaliste qui engage le moins de frais possibles sur un voyage aussi coûteux. Il est tout aussi débile que les officiers de navigation ne fassent pas de quarts, même courts, entre chaque mise en sommeil, pour vérifier l'état du vaisseau et de ses passagers.

    Le positionnement politique des protagonistes tient lui aussi du délire : Jim est passager en classe économique, le vaisseau a buggé et l'a réveillé, il mange de la merde parce qu'il n'a pas payé son billet assez cher, mais il défend la cause du voyage vers la nouvelle planète et la politique de la compagnie qui le finance, par la grâce d'un idéalisme qui ne tiendrait certainement pas un mois si on était dans la vraie vie. En revanche, Aurora, qui a un billet de première classe et qui n'est pas victime du vaisseau mais du mec en face d'elle, critique de façon virulente la manière dont la compagnie fait du fric sur le dos des pionniers. Du délire, je vous dit. Et depuis quand les auteurs ont du fric, en plus ?

    Voilà donc un film qui fait passer, sous une apparence alléchante, des idées nauséabondes. C'est une pitié que de si bons techniciens pour les décors numériques et de bons acteurs se soient donné du mal pour un tel étron. Dommage, mille fois.

     

    Ce billet constitue ma cinquième participation à la huitième saison du Summer Star Wars de M. Lhisbei, porté par Lhisbei et Excel Vador, bénis soient leurs noms dans toutes les galaxies connues et inconnues.

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  • Janus, d'Alastair Reynolds

    janus.jpgAux dernières Intergalactiques à Lyon, mon ami Biblioman(u), le super héros des livres, m'a fortement conseillé de lire Janus, d'Alastair Reynolds. Il faut dire que j'avais le monsieur sous la main pour une dédicace, alors bon... Autant en profiter. Et puis ce roman a eu le prix Locus.

    Résumé : En 2057, Janus, une lune de Saturne, quitte soudain son orbite. Unique vaisseau alentour, le Rockhopper, propriété d'une compagnie minière qui exploite la glace des comètes du système solaire, est le seul véhicule spatial capable d'intercepter la course du satellite avant que ce dernier ne quitte définitivement le système solaire. En acceptant d'interrompre sa mission de routine pour effectuer une courte exploration de Janus, le capitaine et son équipage s'embarquent dans une aventure qui mettra à rude épreuve leur cohésion. Car, en réalité, Janus n'est pas une lune, mais un artefact extraterrestre qui leur réserve bien des surprises. Bella Lind, capitaine du vaisseau et Svetlana Barseghian, son ingénieure en avionique, sont amies intimes. L'interception du satellite Janus crée une fêlure dans cette amitié, lorsque Barseghian découvre que les données de niveau de carburant ont été falsifiées par la compagnie minière et que Lind refuse de faire demi-tour, condamnant ainsi le Rockhopper et son équipage à un aller sans retour à destination de Janus.

    Mon avis : Voilà un roman littéralement cosmique, qui nous emmène très, très loin dans l'espace. Voilà surtout une oeuvre en huis-clos où l'enfer se révèle être, principalement et naturellement, les autres. Barseghian et Lind sont les pivots fixes de ce récit aux multiples tempi, qui fait la part belle aux ellipses temporelles. Leur amitié ne résiste pas aux tensions engendrées par l'inéluctabilité de leur voyage sans retour, et crée de multiples lignes de faille dans la petite société du Rockopper, des failles qui ne tardent pas à tourner au conflit. Une lutte avec ses revers et ses retournements de situation, qui s'étale sur des décennies.

    C'est une lutte intestine doublée d'une lutte contre l'univers entier. C'est une histoire de survie et de résilience, une histoire de l'humain qui se doit de faire face victorieusement à l'impossible : l'immensité vide et glaciale de l'espace, quasiment sans ressources et surtout sans aucun retour en arrière possible. Survivre pour ne pas que leur humanité s'éteigne. Bref, Janus est un roman plein de promesses...

    Des promesses qui ne sont pas complètement tenues. C'est un bon roman, cela aurait pu être un roman extraordinaire. Il y manque une capacité à émerveiller vraiment le lecteur, ainsi qu'une certaine cohérence, lorsque des éléments cruciaux de la ligne narratrice ne sont pas explicités (comme lorsque les machines de Janus se mettent à tuer les humains, sans qu'on n'apprenne jamais réellement pourquoi). Le prologue reste très longtemps incompréhensible, pour être résolu de façon incomplète aux trois quarts du roman, dans un twist surprenant et trop brutal pour moi.

    Pourtant, les héroïnes devenues antagonistes semblent si réalistes, dans leur courage et dans leurs limites. La sauce prend, mais elle est fragile et cassante : il y manque comme un liant. Oui, il y manque de la maïzéna : cette fécule de maïs légère et pourtant extrêmement efficace qui sait se faire oublier tout en étant indispensable.* Il y manque du Anne McCaffrey, du Lois McMaster Bujold ou tout simplement du Jack Campbell.

    Janus est donc un honnête space opera, que j'ai fini sans problème mais qui n'a pas déclenché d'enthousiasme délirant chez moi. Un peu dommage...

     

    * oui, j'admets, ma métaphore culinaire manque peut-être de poésie. Mais elle est efficace.

     

    Cette chronique participe pour la troisième fois au septième épisode du Summer Star Wars de M. Lhisbei, béni soit son nom, ainsi que ceux de Lhisbei et Excel Vador.

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  • Killjoys, de Michelle Lovretta

    Killjoys 1.jpgKilljoys est une série de la chaine canadienne Space, diffusée aussi sur SyFy, mettant en scène des chasseurs de prime dans le Quad, un système planétaire lointain. Ces mercenaires intergalactiques risquent leurs vies pour capturer leurs cibles et tentent de rester impartiaux tandis qu'une guerre des classes est sur le point de débuter.

    Comme dans Dark Matter, Killjoys met en scène des mercenaires. Comme dans Dark Matter, ils vivent dans un vaisseau spatial et voyagent entre les planètes. Et comme dans Dark Matter, c'est une fille badass qui dirige le groupe. Cela fait beaucoup de points communs (sans compter l’esthétique bleue et noire encore plus omniprésente ici...).

    Dutch et John sont chasseurs de prime. Ils sont amis et travaillent ensemble depuis longtemps. Le frère de John, D'avin, ancien soldat, débarque et prend le troisième pied de tabouret dans l'équipe. Dutch sait se battre et porter des talons aiguilles en même temps. John et D'avin sont sexys et costauds. Dutch a une incroyable frange et une noire chevelure luxuriante, des lèvres pulpeuses et un maquillage sombre autour de ses yeux clairs. John et D'avin sont toujours sexys et costauds. Bon, le premier est aussi un excellent technicien, le deuxième un excellent combattant.

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    Le Quad est un système solaire de 4 planètes, dont 3 sont réellement habitées. Nos amis les mercenaires passent de l'une à l'autre en trois coups de cuillère à pot, quasi plusieurs fois par jour (ça, ça fait con). Leurs écosystèmes sont d'une simplicité enfantine (la ville sale, le monde agricole et la planète des riches). Le vaisseau spatial est habité par une IA, Lucy, qui a comme qui dirait un faible pour John. Bref, les platitudes et les clichés ont tout l'air de s'enfiler comme des perles au début de cette saison de 10 épisodes.

    Et puis, et puis, une fois passée cette désillusion, on découvre une assez intéressante observation de la lutte des classes. Mais les systèmes politiques et économiques sont plutôt bien pensés et les groupes sociaux sont si distants les uns des autres qu'on dirait pratiquement des castes. De plus, l'interpénétration des intérêts politiques à l'échelle du Quad se révèlent progressivement, complexes et paradoxaux, autorisant une espérance d'ambition pour Killjoys, renouvelée pour une deuxième saison (rôôô, ben comme Dark Matter, dis donc !).

    Une série qui commence comme une purge et révèle quelques promesses alléchantes en fin de saison. A essayer, donc, si on a du temps devant soi.

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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  • Dark Matter, de Joseph Mallozzi et Paul Mullie

    science-fiction,space opera,série tv,vaisseau spatialLa série Dark Matter, diffusée sur SyFy USA et SyFy France à quelques jours d'intervalle, met en scène six membres de l'équipage d'un vaisseau spatial abandonné qui se réveillent après un sommeil forcé, sans aucun souvenir ni de leur identité ni de leur présence à bord. Ils doivent alors s'associer et travailler ensemble pour survivre et faire face aux menaces environnantes, aux vengeances, trahisons et secrets cachés. 13 épisodes de 42 minutes forment la première saison, que j'ai donc eu l'occasion de voir en entier. Cette série est adaptée d'un comic éponyme que je ne connais pas.

    Les protagonistes décident de se nommer par le chiffre de leur ordre de réveil dans le vaisseau, même après avoir découvert (assez vite) leur vraie identité, car leur amnésie les coupe de leur ancienne vie. Les 13 épisodes nous proposent de découvrir la dynamique changeante qui mène cet équipage. Bien que Deux s'impose rapidement comme le leader, les relations entre les membres de l'équipe sont fluctuantes, versatiles et fragiles, en raison de leur amnésie.

    Bien entendu, nous sommes chez SyFy, où le public cible est supposé n'accepter qu'une certaine dose de subtilité au delà de laquelle la chaîne risquerait de le perdre. Les clichés ne nous sont donc pas épargnés : l'asiatique fort en arts martiaux, l'ado paumée mais surdouée, le mercenaire violent et bas du front, le noir pas trop méchant sinon ça fait raciste... Bref. De plus, comme on est en plein space opera, de la SF, de la vraie (demandez aux sad puppies...) et non dans une série fantastique, il ne faut pas trop de filles : trois - dont une dans le rôle plutôt hermaphrodite d'un androïd - pour quatre mecs testostéronés. Ça pourrait être pire, soyons honnête. Et puis, le rôle de leader est dévolu à l'une des femmes (Melissa O'Neil, parfaite dans son rôle), qui en a toutes les caractéristiques : elle sait se battre, elle fait ce qu'elle veut de sa vie sexuelle sans que les hommes ne se permettent de la commenter et elle commande et décide sans plus d'état d'âme qu'un homme dans le même rôle. Tiens, d'ailleurs cela me fait penser que cette série passe sans problème le test de Bechdel.

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    Mon goût pour les vaisseaux spatiaux et les voyages interstellaires m'a attiré comme une mouche sur cette série. Bien que les effets spéciaux soient basiques, je n'ai pas été déçue par l'ambiance. Nous passons presque tout notre temps dans le Raza, le vaisseau de l'équipage amnésique, et en découvrons les secrets au fur et à mesure que les protagonistes l'explorent pour retrouver la mémoire. L'esthétique visuelle ne déroge guère aux règles du genre, dans les tons froids du bleu et du noir.

    Bien que je suis allée au bout de la série, j'ai été relativement déçue par les ficelles grosses comme des câbles de navire utilisées dans les scenarii de chaque épisode. Les rebondissements sont attendus et la fin de la saison (que je ne spoilerai pas) paraît complètement tirée par les cheveux. Cela dit, la série est renouvelée pour une deuxième saison, il ne faut donc pas désespérer. Il faut dire que l’amnésie de l'équipage introduit une forme d'imprédictibilité dans leurs relations qui rattrape, au moins partiellement, les défauts suscités.

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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  • Téméraire (La flotte perdue, tome 2) de Jack Campbell

    Et voilà. Deux jours après avoir fini Indomptable, le premier tome de la série La flotte perdue, je terminai le deuxième tome. Heureusement que mon stock s'arrêtait ici concernant cette série, sinon gageons que j'aurais tout lu en trois coups de cuillères à pot...

    Flotte perdue - Téméraire.jpgNous retrouvons dans ce deuxième opus le capitaine John Geary - revenu d'entre les morts - qui continue de tenter de faire rentrer la flotte au bercail, alors qu'elle se trouve en plein territoire ennemi. Suivant son plan initial, il emprunte un chemin tortueux et inattendu, afin que les forces des Mondes Syndiqués ne puissent piéger ses vaisseaux. Une méthode efficiente mais peu populaire auprès de ses hommes, en raison de sa lenteur et de sa prudence.

    En passant par le système de Sutrah, la flotte découvre des prisonniers de guerre de l'Alliance et lance une opération pour les libérer. Ce faisant, John Geary fait la connaissance avec le capitaine Francesco Falco, une légende militaire et civile en captivité depuis vingt ans. Adulé par beaucoup, Falco incarne l'esprit de vaillance et de combativité qui prévaut depuis de nombreuses décennies dans la flotte de l'Alliance. Au détriment de la profondeur de vue... Autant dire que les méthodes de Geary et de Falco tendent à diverger, voire à s'opposer.

    La trop fraîche assise de Geary sur la flotte est donc d'ores et déjà compromise par un autre héros revenu de nulle part, qui a l'avantage d'une popularité provenant autant de son charisme personnel que de ses tactiques de combat. Une épine dans le flanc de Geary, qui malheureusement se révèle trop vite empoisonnée...

     

    Une nouvelle fois en moins de 400 pages, Jack Campbell développe une ligne d'action et de développement de personnages efficace et sans bavures. Un poil trop efficace, sans doute. Mais rien ne m'a empêché d'aller au bout, et sans souffler un instant, qui plus est. C'est donc bien que la recette fonctionne.

    Le développement des personnages et de leurs interactions perd en revanche en qualité. Des automatismes qui paraissent trop vite indétrônables s'installent dans les rapports entre Geary et certains de ses officiers (Duellos et Desjani en particulier) pour qu'on ne voit pas poindre l'ennui. La relation nouvelle et particulière qu'entretient Geary avec la coprésidente Rione sonne faux et ne m'a pas convaincue. Geary a beau continuer à se poser des questions sur sa légitimité, cela interpelle moins le lecteur que dans le premier tome. Le personnage le plus intéressant développé dans cet opus se révèle être le capitaine Falco lui-même : complexe, contradictoire, égocentrique et pourtant dévoué à l'Alliance, c'est un électron libre qui génère sa propre dynamique. Dommage, dans un certain sens, qu'il soit évincé de la narration pendant la moitié du roman.

    Mon impression, née de la lecture du premier tome, se confirme : nous avons affaire ici à une série développée sur un moyen terme, dont chaque épisode est relativement court et dont la portée reste assez faible. La profondeur de l'univers général semble limitée, bien que des ouvertures se profilent à l'horizon de la simple opposition entre Alliance et Syndic. Je lirai les suites -  la série compte six tomes - mais je sais d'avance que cette série ne m'apportera pas grand-chose d'autre que le divertissement, comparée par exemple à... oui, vous avez deviné, Honor Harrington, mais aussi à la Saga Vorkosigan.

    A recommander donc aux amateurs de space opera militaire, qui comme moi aiment les scènes de bataille et la stratégie, sans beaucoup d'espoir de voir d'autres personnes s'y intéresser...

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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    Genre : space opera

    Édition : L'Atalante, 2008, collection La dentelle du Cygne

  • Indomptable (La flotte perdue, tome 1) de Jack Campbell

    Je cherchais, depuis quelques temps déjà, de quoi alimenter ma soif de space opera, de préférence militaire au vu de mes goûts plus que douteux en matière de lecture de détente. Honor Harrington s'essouffle, et de toute façon, David Weber ne peut écrire, ni L'Atalante traduire, aussi rapidement que ma vitesse de lecture l'exige.

    space opera,science-fiction,vaisseau spatialPromptement conseillée par, entre autres, M. Lhisbei, je me fis donc offrir pour noël le premier tome de la série La flotte perdue de Jack Campbell, intitulé Indomptable.

    Indomptable est le nom du vaisseau spatial de la flotte de l'Alliance (et non de l'Axe, on notera la référence plus que limpide) sur lequel a échoué John Geary, officier de l'Alliance récupéré dans une capsule de survie après cent années de dérive - et de sommeil. Toujours pas revenu d'être en vie, et choqué par la perte de son époque (en 100 ans, tout son univers connu a disparu), John Geary souffre d'autant plus de décalage qu'il découvre être devenu, bien malgré lui, une légende de la flotte sous le nom de Black Jack Geary.

    Il se retrouve en pleine déroute : la flotte de l'Alliance, battue par son ennemi séculaire le Syndic, veut éviter la destruction et son commandant va, avec son état major, discuter des termes de sa reddition avec les vainqueurs. Avant de partir pour cette rencontre, il confie honorifiquement sa charge à John Geary. Bien lui en prend : il se fait massacrer comme du bétail par le Syndic, laissant à un John Geary dérouté une flotte sur le point de se faire détruire.

    Geary parvient à faire évader sa flotte d'une façon inattendue, car trop ancienne pour ses désormais contemporains, mais ne peut rentrer en droite ligne au sein de l'Alliance. Et alors que la flotte s'échappe par les chemins de traverse, il découvre à quel point elle a changé, et combien son image de héros sans peur et sans reproche lui apporte au moins autant d'ennuis que de notoriété.

    Fragilisé physiquement pas son siècle de sommeil forcé et psychologiquement par le fait de se réveiller dans une époque totalement différente, John Geary lutte avant tout contre lui-même pour parvenir à rester à flot face à des compatriotes qu'il ne comprend pas et qu'il doit pourtant cornaquer - le plus souvent contre leur volonté. Son image légendaire de combattant agressif et désespéré dessert le sauvetage de l'ensemble de la flotte. Il découvre que ses nouveaux contemporains sont téméraires, suicidaires bien souvent, qu'ils n'ont aucune culture militaire et qu'ils sont sans pitié ni humanité pour leurs adversaires. Le résultat d'un siècle d'une guerre ininterrompue et sans espoir de vaincre, alors que lui-même a connu le monde en paix.

    Il passe alors le plus clair de son temps à tenter de convaincre ses compatriotes que la stratégie est plus importante que la bravoure, que l'organisation et le respect des ordres sont plus efficaces que les initiatives personnelles et que traiter l'adversaire humainement n'est pas un signe de faiblesse. Bref, Geary est le parangon des vertus cardinales de l'armée. Ce en quoi il rejoint, à mon sens, Honor Harrington : l'honneur avant tout.

     

    Ce côté simpliste de l'état d'esprit militaire reste toujours pour moi une source d'amusement, mais dans le cas de La flotte perdue, il sert admirablement bien le récit. Car les valeurs surannées de Geary font mouche dans un monde qui a perdu de vue les siennes et ne sait plus pourquoi il se bat.

    Ma découverte de l'univers de la flotte perdue se révèle donc dans l'ensemble plutôt positive. Geary est suffisamment fragile pour être crédible, les officiers supérieurs sont autant des femmes que des hommes (j'apprécie toujours cette équité !), et les scènes de batailles sont assez travaillées, en particulier les décalages temporels et les perceptions relativistes dus à la distance entre les vaisseaux en mouvement et à leurs accélérations respectives.

    Puisque les aventures de John Geary ne peuvent échapper, en ces lieux, à la comparaison avec Honor Harrington, je préciserai que les descriptions techniques et géopolitiques sont beaucoup plus simplistes et moins détaillées que chez ma copine Honor. Mais je ne vois pas bien qui pourrait rivaliser avec David Weber en la matière... Le premier tome de La flotte Perdue est bien plus court qu'un tome des aventures d'Honor, l'action est plus découpée. On sent nettement l'aspect sériel de l'oeuvre, tel un feuilleton télévisé américain divisé en épisodes de 40 minutes - alors qu'Honor Harrington sera plus comparable aux épisodes de 90 minutes de la série britannique Sherlock.

    Bref, La flotte perdue m'a tout l'air d'être une oeuvre plus facile à aborder, plus rapide à lire mais aussi plus facilement oubliable car moins ambitieuse qu'Honor Harrington. Comme je peux me tromper en faisant cette assertion, je vais de ce pas aller lire le deuxième tome de la série, intitulé Téméraire. Et je vous en donne bientôt des nouvelles.

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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    Genre : space opera

    Édition : L'Atalante, 2008, collection La dentelle du Cygne.

  • Le grand vaisseau, de Robert Reed

    Ma première contribution au Summer Star Wars de M. Lhisbei se penche sur Le grand vaisseau, de Robert Reed. Une oeuvre qui s'inspire d'autres grands classiques de science-fiction basés sur la vie et l'oeuvre de l'humanité à l'intérieur d'un très grand vaisseau spatial, tel que Rama, d'Arthur C. Clarke.

    grand vaisseau 2.jpgUn très grand vaisseau, de la taille d'une géante gazeuse comme Jupiter, est découvert par les humains. Creusé de multiples chambres immenses et aménageables, il vient de très loin, est très vieux et va on ne sait où. Qu'importe, les humains l'investissent, défendent cet investissement contre les velléités  de mainmise alien et le transforment en paquebot de luxe ultra rentable pour toutes les espèces de la galaxie. Ils sont les maitres à bord, qu'on se le dise. Les progrès de la science les ont rendu virtuellement immortels : ils ne vieillissent pas et peuvent être réanimés à partir d'un morceau d'ongle, ou peu s'en faut. La grande capitaine est devenue une sorte d'hybride entre un humain et une interface avec le vaisseau. Tous ses capitaines ou presque sont humains.

    Un jour, Miocène, l'une des principales capitaines, est chargée de partir à la découverte d'un territoire inexploré du vaisseau, qui recèle une surprise : une planète ferreuse et torturée par une tectonique explosive de la taille de Mars, baptisée Marrow. Un accident se produit et tous les capitaines (les meilleurs du vaisseau, recrutés pour l'occasion), se retrouvent prisonniers sur Marrow. Prisonniers pour 5000 ans, au bas mot. Ils sont immortels, alors ils prennent leur mal en patience, font des enfants et créent une société industrielle à partir de rien en attendant. En attendant quoi, telle est la question. Car pourront-ils retrouver le reste du grand vaisseau intact après plusieurs millénaires ?

    Il m'a fallu du temps pour lire ce livre, ce qui est rarement bon signe. J'ai même attaqué des romans fantastiques entre temps, c'est dire.

    Bon, ne tournons pas autour du pot : je ne vois pas en quoi ce roman pourrait nous convaincre d'entrer dans la famille des grands classiques du genre. Je me suis ennuyée de bout en bout. Pas de style, ce qui ne serait pas trop grave si cela avait été le seul défaut du roman. Les personnages manquent cruellement d'humanité, ils sont quasiment inexistants. On ne comprend pas grand chose à leurs motivations et on ne croit pas une seconde à la manière dont ils gèrent de leur immortalité.

    L'histoire semble se résumer à une lutte de pouvoir, même pas intéressante. Je veux dire, pour une bonne lutte de pouvoir bien menée, allez donc voir les tortueuses manipulations du podestat Leonide Ducator dans Gagner la guerre, ou les menées feutrées mais implacables de Mara des Acoma dans la Trilogie de l'empire.

    Les tenants et aboutissants de chaque sursaut scénaristique sont incompréhensibles. Soit l'auteur explique trop de choses, soit il n'en explique pas assez, mais le lecteur a l'impression de ne jamais en savoir assez sur les raisons d'être de chaque évènement. Ce qui rend le fil de la narration inutilement compliqué.

    Des ellipses qui se veulent intelligentes, une flopée de personnages différents mais difficiles à relier et à investir, une contextualisation qui met en avant quelques sociétés aliens qui se révèlent finalement inutiles tant à l'histoire qu'à l'atmosphère du livre...

    Donc, pour ce roman de space opera qui se veut grand mais qui est, à mon sens, un ratage, je dis : amis lecteurs, passez votre chemin.

    space opera, science-fiction, littérature de l'imaginaire, vaisseau spatial