Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Du vice

J'ai dans la vie un vice quasi inavouable, qui me donne l'impression de mériter l'enfer chaque fois que je m'y adonne.

Je parle d'un vice littéraire, bien sûr. Et, par conséquent, de l'enfer littéraire.

Je suis une fan absolue de la série Honor Harrington, de David Weber (oui, il y a bien quelques billets de cet auteur sur ce blog, ici et ). J’ai besoin de lire un nouveau volume au moins deux fois par an, et d'en relire d'autres dans le même temps.

Ma fascination pour Honor Harrington, bien que restant un mystère absolu, est un fait indéniable.

C’est grave.

C’est grave, parce qu’il s’agit quand même d’un space opera hyper technologique, qui contient des descriptions techniques à n’en plus finir. Celles-ci visent à exposer au lecteur dans le menu détail les systèmes de navigation et d’armement de vaisseaux spatiaux de différents états stellaires. Toute personne normalement constituée meure d’ennui avant le 3e chapitre, et moi je m’y accroche – non sans mal, certes, mais je m’y accroche – comme une désespérée.

David Weber se complaît dans l'exposition de stratégies et de tactiques militaires. Cela pourrait passionner des adeptes de jeux de guerre, mais moi ? Pourtant, je dévore les plans stratégiques des généraux comme d’autres les petits pains au chocolat.

Il s'agit également d'une oeuvre au discours militariste affiché, qui expose une apologie de l’armée et de ses bienfaits, dont les membres sont constamment en butte à la bêtise et à l’incompétence des civils pacifistes (sic !).

En outre, l'auteur profite de ses romans pour faire le panégyrique du système ultra libéral anglo-saxon, dont l’efficacité sociale, économique et politique est démontrée à coup de gourdin au détour de chaque page. Pire, ce dernier est comparé à l’inefficacité lénifiante d’un état-providence à la française, prodiguant sans discernement des aides sociales malsaines à ses citoyens (re-sic !).

Comment voulez-vous être considéré comme sain d'esprit alors que vous lisez - non, que vous adorez lire - des choses pareilles ?


Y a-t-il quelqu'un d'autre ? Parce que je ne vous cache pas que je me sens un peu seule...

Commentaires

  • Désolée, je ne connais même pas ;-P

  • Moi ! o/
    Je me suis arrêtée au 13e tome, par contre, petit effet de lassitude... mais comme j'ai contaminé mon frangin au passage, il s'est chargé d'acheté la suite (dont les nouvelles couvertures sont atroces, par contre).
    Petite préférence pour les tomes 1 "Mission Basilic", 7 "Aux mains de l'ennemi" et 8 "La disparue de l'Enfer".
    J'aimais bien le fait que ce soit un personnage fort, sans caractérisation par une "pitié" ou une "compassion" censément apanage des femmes, et de multiples personnages bien développés, même si je trouvais que Weber insistait un peu trop lourdement sur le fait qu'elle était gracieuse tout en s'imaginant être un vilain petit canard (un cliché, pour le coup).
    J'avoue que les passages techniques me laissaient légèrement désemparée, mais je m'accrochais :) D'accord avec toi sur le message militariste et la diabolisation du système français avec la République populaire. Une des raisons pour lesquelles j'ai fini par arrêter de les lire.
    Dans un genre similaire et des thématiques communes, j'ai récemment lu "Héroïne d'un jour" d'Elizabeth Moon, qui était assez plaisant.
    (hum... pardon pour la tartine !)

  • Non non non, ne t'excuse pas. Je suis ravie d'avoir affaire à une connaisseuse !
    Pour ma part, j'aime beaucoup le 2e tome, "Pour l'honneur de la reine". Comme toi, je me lasse petite à petit, surtout parce que les descriptions géopolitiques et militaires, au fil des tomes, prennent tellement de place qu'elles réduisent à peau de chagrin les récits plus personnels des personnages principaux.
    Je ne connais pas le livre d'Elizabeth Moon, merci du tuyau !
    A bientôt !

  • Non Blop, vous n'êtes pas seule, même si j'ai calé il y a quelques temps... Je me suis bien marré en relisant ce billet...Je vais sans doute me relire le premier tome, tiens.
    Je pense qu'en ce qui me concerne, cela doit être lié à mon amour premier pour les petits soldats de plomb et consorts : les scènes de bataille spatiale sont quand même très bien foutues ! En tant que vieux wargamer, j'avais même poussé le vice jusqu'à me procurer sur Ebay une boîte de Saganami Island Tactical Simulator, un jeu à la fois complexe, parfaitement ennuyeux et dépourvu du moindre intérêt tactique ou ludique. Comme ça, pour le côté collector.
    Quant au mélange de droiture et de realpolitik naïve qui imprègne les romans, j'y trouve à peu près le même plaisir que lorsque, gamin, je savourais un bon John Ford à la télé (she wore a yellow ribbon tsointsoin).
    Honor Harrington, une sucrerie masochiste et nostalgique...

  • Je n'aurais pas pensé à qualifier Honor Harrington de sucrerie ! Ce qui, au fond, est un peu vrai. Je ne suis pas connaisseuse de Warhammer, dont j'ai entendu parler ailleurs, mais je crois que je comprends mon goût pour ces univers militaires : rapide comme l'éclair, con comme la mort. Un monde simple, bien ordonné, une sorte de fantasme lorsque la réalité paraît trop compliquée... Tant que ce fantasme ne devient jamais réalité, évidemment !
    C'est toujours un peu dangereux d'aimer la simplicité. Si la vie de nous rappelait pas constamment à quel point elle est complexe, et riche d'enseignements, on pourrait se laisser tenter par des théories simplistes...
    Heureusement, avec Honor Harrington et consort, l'aspect science-fictif est tellement prégnant qu'on ne peut oublier qu'il s'agit d'une fiction.

  • Hello,
    Je le confesse, je suis un fan âgé (une sorte de pote âgé) de sf et fantaisie et je suis aussi tombé très amoureux de HH (mais aussi de la voie des furies et de quelques autres aussi du même auteur). Mais pourquoi ? Car en bon français bien chauvin le modèle Anglo Saxon vs le modèle français révolutionnaire (Quand même Saint Just , il ne manque plus que Danton et Robespierre) porté aux nues me fatigue un peu parfois. Sa romance avec Havre-Blanc m'a fait de la peine, la distance qu'elle prend avec la ligne de front mer navre et ses façons de résoudre certains combats me désolent. Alors suis je maso? Non ^^
    D'abord l’héroïne est attirante dans un genre un peu particulier, l'univers est solidement construit et son évolution, son histoire , ses révélations me plaisent beaucoup , de même les romans de sf ne sont pas légions. J'aime bien la traduction et les personnages et au moment ou mon intérêt faiblissait, les spin off m'ont retenu accroché à la série. Voilà je suis fan quoi!
    Pour ceux en manque de lecture le cycle Vorkosigan est sympa aussi.

  • Bienvenue ici, Pote Âgé ! :D
    Les choses qui me fatiguent chez HH sont peu ou prou les mêmes que toi. Je ne me suis pas lancée dans les spin off, par contre. Un jour, sans doute, mais pas pour l'instant.
    Je te rejoins pour la Saga Vorkosigan que je trouve excellente, pour des raisons bien différentes de celles qui m'accrochent à Honor Harrington.
    Je vais commencer bientôt la série La flotte perdue de Jack Campbell, j'espère que cela me plaira aussi.

Les commentaires sont fermés.