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La terre bleue de nos souvenirs (Les enfants de Poséidon, tome 1), d'Alastair Reynolds

 Mon préambule est court : j'adore ce titre. Sa poésie me touche immensément.

1506-poseidon1_org.jpgRésumé : XXIIe siècle. Alors que le Mécanisme sait absolument tout des actions et des pensées des hommes, Geoffrey Akinya travaille sur l'intelligence des éléphants autour du Kilimandjaro. Sa soeur Sunday mène une carrière artistique sur la Lune, à l'abri du Mécanisme. Avant de mourir, leur grand-mère leur révèle un secret. Le préserver peut s'avérer très dangereux.

 

Mon avis : Ce livre m'intriguait depuis quelques temps. Et puis, il est entré dans la short list pour le Prix Planète SF 2016. Alors, pour continuer dans la veine Alastair Reynolds, après Janus, je me suis lancée. 

Le récit suit les péripéties de Geoffrey et Sunday Akinya dans la découverte de l'héritage et de la personnalité de leur énigmatique grand-mère Eunice. Un héritage en forme de jeu de piste, qui les envoie se balader dans tout le système solaire. De quoi les occuper (et nous avec) un bon moment.

Le futur imaginé par l'auteur est plutôt positif : le bouleversement climatique attendu a eu lieu, entraînant des changements politiques, économiques et sociaux de taille, mais l'humain s'est adapté, a limité autant que possible les dégâts environnementaux, a conquis l'espace immédiat (Lune, Mars...) et le continent africain tient une place désormais prépondérante dans le développement du monde. Ce dernier fait constitue sans aucun doute l'élément le plus attractif du roman à mes yeux : enfin ! Enfin, l'Afrique cesse d'être le continent des laissés-pour-compte.

Rien que pour ce fait, que je n'ai quasiment jamais croisé dans mes lectures, ce livre vaut le détour ; il permet au lecteur de changer l'image mentale qu'il a du continent africain, au moins le temps du récit. Il en est de cela comme du reste : imaginer, de temps à autres, que le monde pourrait évoluer dans une certaine direction rend l'improbable ou l'impensé possible et envisageable. Et cela n'a pas de prix.

De nombreuses inventions technologiques, ainsi qu'un transhumanisme très développé, apparaissent tour à tour bénéfiques et terrifiants. Le progrès dans toute son humaine ambiguïté. La technologie qui régit la vie humaine et prévient tout conflit ou flambée de violence, le fameux Mécanisme, est peu explicité mais je l'ai trouvé, pour ma part, assez plausible. En revanche, j'ai bien peur qu'il ne rende la vie humaine d'un ennui mortel...

La terre bleue de nos souvenirs est un roman long et complexe ; de nombreux lieux, de nombreux personnages, et des relations entre eux qui ne sont pas toujours évidentes à comprendre. Les équipées de plus en plus lointaines s'enchaînent, mais elles manquent d'un souffle épique ou poétique, tel celui que j'avais trouvé dans La danse des étoiles.

J'ai apprécié ce roman, il est porteur de bonnes idées, mais il m'a manqué un peu la même chose que dans Janus : du liant, une narration qui porte le lecteur (celle-ci est très linéaire, à la limite de l'ennui) et une réelle empathie pour les personnages. Comme La terre bleue de nos souvenirs constitue le premier tome d'un série, j'hésite : soit l'introduction nécessitait d'être très longue et la suite sera plus intéressante, soit elle annonce un prochain texte aussi digeste que le livre des Nombres dans le Pentateuque (ne cliquez pas sur le lien si vous n'en avez rien à carrer de la Bible, mais croyez-moi sur parole, c'est d'un ennui mortel).

Prions, mes frères et soeurs, pour que ce ne soit pas le cas. ;p

Cette chronique participe pour la quatrième fois au septième épisode du Summer Star Wars de M. Lhisbei, béni soit son nom, ainsi que ceux de Lhisbei et Excel Vador.

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Commentaires

  • Lu (et toujours pas chroniqué) et je me retrouve un peu dans ton billet, quand tu parles de narration "très linéaire, à la limite de l'ennui". Et l'aspect jeu de piste, pour moi, est très artificiel.

  • Oui, tu mets le doigt sur ce que j'ai ressenti sans pouvoir le nommer : l'artificialité du jeu de piste. Dommage, car il y a de très belles choses dans ce roman.

  • Bien aimé pour ma part, je dois être bon public :D

  • Par contre je suis comme toi, je trouve le titre superbe (encore plus que la VO)

  • Oh, je suis bon public moi aussi d'habitude, surtout en space opera. Mais j'ai des difficultés à lire depuis environ un an, en raison d'une forte diminution de ma capacité de concentration (corrélée à l'augmentation exponentielle de mes fonctions maternelles) , alors dès qu'un roman s'approche du point Bovary (car, oui, Madame Bovary m'a mortellement ennuyée), je tique.
    Je suis heureuse de n'être pas la seule à aimer le titre. Il est vraiment génial !

  • Moi j'ai adoré ! Effectivement ça part doucement, mais j'ai vraiment ressenti un vertige à ces voyages dans l'espace, ça m'a soufflée !
    Je suis en train de lire le second, plus rythmé il est vrai.

  • Je sais que tu l'as aimé. Je suppose que s'il se retrouve dans les finalistes du Prix des Blogueurs, ce n'est pas un hasard... ;)
    Je comprends ton enthousiasme, vu que j'ai très souvent cet élan en lisant du space op', mais bon, pour une fois, la sauce n'a pas pris. Reynolds est super bon en prospective, mais il est un peu trop froid pour moi.
    Merci de l'info pour le second tome, ce me sera utile !

  • Il m'est tombé des mains celui-ci, et pourtant l'histoire me disait bien.

  • Je comprends parfaitement.

  • Même ressenti que toi sur le livre un peu de déception malgré le foisonnement de bonnes idées.

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