Les piliers de la terre est devenu depuis sa sortie en 1990 un classique du roman sur les cathédrales. Je l'ai enfin lu... Et n'en ai pas été déçue. Il s'agit là d'une très jolie fresque familiale et politique autour du prieuré de Kingsbridge, qui voit s'élever une cathédrale en son sein. On est le témoin de toutes les vicissitudes d'une construction aussi ambitieuse, qui dure le temps d'une vie d'homme, et des ambitions qui se cristallisent autour de ce geste architectural à l'importance bien plus que symbolique.
Le roman est réussi, parce qu'il nourrit de nombreux personnages aux caractères affirmés, ainsi que des développements historiques et architecturaux propres à cette période. On y voit entre autres le passage de l'art roman à l'art gothique, et les conflits politiques qui agitent le royaume d'Angleterre lors d'une grave crise de succession.
Les multiples héros de l'histoire sont tous attachants : le prieur Philip, Tom le bâtisseur, Aliéna l'aristocrate déchue, Ellen la femme des bois et son fils Jack, l'artiste. Ken Follett s'est bien documenté, et grâce à son talent de conteur, on se passionne pour les techniques de construction et d'architecture sans avoir l'air d'y toucher. Une lecture captivante.
Stock, 1990 ; Le livre de poche, multiples éditions
Genre : roman historique

Pierre de Siorac est un personnage très attachant, très libre aussi. D'abord catholique, puis protestant, et à nouveau catholique, il incarne toutes les contradictions de son époque, traversée de guerres religieuses incessantes. Pierre est aussi un coureur de jupon assumé, honnête avec tous (et toutes) comme avec lui-même. Cette fraîcheur, cette absence de pruderie et cette distance à la fois respectueuse et critique vis à vis de la question religieuse me plaisent beaucoup.
