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Impromptu - Page 26

  • Vango, de Timothée de Fombelle

    Je l'attendais, l'oeil humide, la truffe aux aguets : le deuxième roman de Timothée de Fombelle. J'avais tant aimé Tobie Lolness que, bien qu'impatiente, j'avais terriblement peur d'être déçue.

    Un dimanche de 1934, devant Notre-Dame-de-Paris, quarante séminaristes s'apprêtant à recevoir l'ordination méditent, couchés sur le parvis. Alors que l'évêque s'approche pour initier la cérémonie, la police surgit. L'un des postulants se lève alors et s'enfuit par les toits de Notre-Dame, manquant de se faire tuer par un tireur embusqué.vango.JPG

    Ainsi commence la cavale de Vango Romano, un jeune homme poursuivi par un passé nébuleux -  et des assassins qui ne le sont pas moins. Le lecteur le suit dans toute l'europe, l'accompagnant dans les flashbacks qui éclairent son enfance. Vango est à la recherche de son identité, et comme lui, nous la découvrons au fur et à mesure que se déploie l'intrigue. L'histoire n'est pas finie, car le roman devrait être édité, comme Tobie Lolness, sous forme de dilogie.

    Vango tient toutes ses promesses : on retrouve le style aérien, souvent humoristique, de l'auteur, au service d'une histoire bien construite. Les protagonistes ont des personnalités originales et attachantes, et sont parfois de véritables personnages historiques. Un grand plaisir de lecture pour un roman qui se lit trop vite...

  • Les derniers hommes, de Pierre Bordage

    derniers hommes.jpgC'est sur le conseil d'un lecteur que j'ai commencé ce roman de Pierre Bordage (voir d'autres billets le concernant ici et ). Voilà un vrai bon roman d'anticipation apocalyptique - meilleur à mon sens que l'un des derniers du même auteur, Le feu de Dieu, que je n'ai pas réussi à finir...

    L'histoire de Solman, l'infirme aux dons prémonitoires, est empreinte de désespoir. Orphelin de père et de mère, difforme de naissance, il est élevé par les anciens de son clan nomade, les Aquariotes. Alors qu'il atteint l'âge d'homme, les peuplades ayant survécu à la troisième guerre mondiale sont confrontés à une menace invisible et dévastatrice. Porté par des visions, Solman tente de sauver ce qui peut l'être. Les crises successives révèlent au grand jour des secrets peu reluisants du clan. Solman cherche à élucider son histoire personnelle tout en affrontant la menace inommée qui atteint ses semblables.

    Avant tout, ce que j'ai apprécié dans cet ouvrage, c'est la qualité d'écriture de Pierre Bordage. Il soigne ses descriptions, ses dialogues, avec un amour de la langue évident. Le monde apocalyptique dans lequel évolue Solman, ayant à peine survécu à une troisième guerre mondiale, nous rappelle à quel point nous sommes capables de nuisance.

    Pierre Bordage livre là un roman qui, s'il développe un thème classique, nous marque par son intensité. Je le recommande.

     

    Plusieurs éditions : J'ai Lu, Le livre de poche, Au diable Vauvert

    Genre : anticipation, apocalypse

  • La symphonie des siècles, d'Elizabeth Haydon

    symphonie des siècles.jpgLa symphonie des siècles est un cycle de fantasy en trois volumes : Rhapsody, Prophecy et Destiny. Chaque volume ayant été séparé en deux tomes, cela nous fait six livres à lire.

    Après un prologue énigmatique, qui relate la rencontre amoureuse de deux jeunes adolescents, on découvre une jeune femme, Rhapsody, une baptistrelle qui s'est donné pour principe de vie de toujours dire la vérité. Alors qu'elle est poursuivie par des soldats, elle rencontre deux personnages peu recommandables, Grunthor et Achmed le Serpent. Elle les suit pour sauver sa peau, mais les deux comparses l'emmènent bien plus loin qu'elle ne pouvait l'imaginer. S'ensuit une longue, très longue aventure qui mêle leurs trois vies de façon inextricable, et, pendant un bon moment, incompréhensible.

    J'ai trouvé bien des longueurs au début de ce conte, mais je me suis accrochée... Et j'ai bien fait. La symphonie des siècles est une oeuvre longuette et inégale, mais elle apporte une pointe d'originalité qui m'a beaucoup touchée : la musique règne en maîtresse sur le monde de Rhapsody. C'est elle qui donne force de vérité, mais aussi de guérison, de persuasion et de vie à ses paroles. Pour faire pousser une fleur, ou soigner Grunthor, Rhapsody chante ; pour transformer l'âme des choses et des gens, elle les renomme et interprète leur "essence" sur un instrument de musique.

    Ce petit côté naïf (voire nunuche) est parfaitement assumé dans l'histoire d'Elizabeth Haydon : Rhapsody se fait manipuler par tout le monde, amis comme ennemis. Elle est totalement dépourvue de cynisme, contrairement à ses compagnons, qui l'utilisent sans remords. Et ce décalage parfois drôle, et parfois dramatique, introduit du relief dans l'histoire et donne de la profondeur aux personnages.

    Une bonne lecture de détente. Si vous ne savez pas quoi lire pendant les vacances, allez-y sans hésiter.

     

    Editions Pygmalion (2006) et J'ai Lu (2008)

    Genre : fantasy

  • La nef des fous, de Richard Paul Russo

    russo nef des fous.jpgBartolomeo Aguilera est le conseiller du capitaine du vaisseau l'Argonos. C'est un homme à l'intelligence acérée et souvent cynique, car il est orphelin, abandonné à la naissance à cause d'un corps difforme qu'il doit enfermer dans un exosquelette pour pouvoir évoluer parmi les autres. Les autres, ce sont les habitants du vaisseau, qui y vivent depuis des générations. L'Argonos est un monde en soi, fermé sur lui-même, qui navigue sans but précis depuis des milliers d'années.

    Sur une planète baptisée Antioche, les argonautes découvrent un charnier terrifiant, sans l'ombre d'un indice pour l'expliquer. Plus tard, ils tombent sur un vaisseau spatial gigantesque de facture vraisemblablement alien, visiblement abandonné. Ils décident d'explorer le mastodonte.

    Bartoloméo, en narrateur, nous fait découvrir les arcanes compliquées de son monde, divisé entre les hautes castes dirigeantes et les soutiers, ouvriers chargés de la maintenance du vaisseau. Nous découvrons les tensions sociales, religieuses et politiques qui l'habitent. Et surtout, nous tentons de décrypter avec lui les mystères d'Antioche et du vaisseau alien.

    La nef des fous est un roman agaçant ; d'où vient l'Argonos, où va-t-il, comment cela va-t-il finir ? Nous n'en avons jamais la réponse. C'est aussi ce qui fait son charme ; rester sur sa faim laisse place à l'imagination...

    La nef des fous est un bon roman, original et parfois destabilisant.

     

    Le Belial', 2006

    Genre : science-fiction, space opera


  • Robin des bois, de Ridley Scott

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    Un hasard horaire a voulu que j'aille voir Robin des bois à la place d'un autre film. Que tous les dieux en soient remerciés !

    Voilà un très bon film d'action servi par un scénario solide, tel que Ridley Scott est capable d'en produire de temps à autre. Une fois accepté le fait qu'il s'agit d'un blockbuster destiné à rapporter des millions à ses producteurs, on ne peut que se réjouir du produit fini.

    Robin Longstride rentre de croisade avec son souverain Richard Coeur de Lion. Ce dernier se fait tuer en France lors du siège d'un château. Simple archer dans les rangs anglais, Robin prend la fuite avant que la déroute de l'armée ne devienne ingérable. Il saisit l'opportunité d'usurper l'identité de l'ami du roi, Robert de Loxley, pour rentrer rapidement en Angleterre.

    Il découvre un pays en proie aux plus vives dissensions internes et menacé sur ses frontières par le roi Philippe de France. Robin, homme égoïste et solitaire qui a appris trop jeune à ne compter que sur lui-même, se retrouve impliqué au coeur de cette tourmente politique à cause de sa fausse identité. Ce qui ne lui plaît pas du tout. Mais confronté à la misère des populations qu'il côtoit, il n'a guère le choix.

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    Nous sommes loin du héros altruiste sans peur et sans reproche de nos images d'épinal. Nous sommes même bien loin de camping bucolique dans la forêt de Sherwood. Non : le film est planté dans un contexte historique défini, qui se veut réaliste. Les personnages sont avant tout des humains, avec leurs forces et leurs faiblesses.

    Russell Crowe en Robin et Cate Blanchett en Lady Marianne endossent avec talent leurs rôles respectifs. Cette Marianne-là n'a rien d'une jeune fille en détresse ; elle est le pendant féminin de Robin : forte, mûre, indépendante et peu encline aux concessions.  L'alchimie entre les deux personnages fonctionne immédiatement. La qualité de jeu des acteurs principaux est excellente, tout comme le rythme de la narration et le rendu des scènes de la vie quotidienne. Enfin, j'ai pris un petit plaisir particulier à savourer l'accent britannique de la distribution, si rare dans les productions hollywoodiennes...

    Ne vous privez pas du plaisir d'aller le voir.


    Genre : film de guerre, film historique

  • Les piliers de la terre, de Ken Follett

    piliers de la terre.jpgLes piliers de la terre est devenu depuis sa sortie en 1990 un classique du roman sur les cathédrales. Je l'ai enfin lu... Et n'en ai pas été déçue. Il s'agit là d'une très jolie fresque familiale et politique autour du prieuré de Kingsbridge, qui voit s'élever une cathédrale en son sein.  On est le témoin de toutes les vicissitudes d'une construction aussi ambitieuse, qui dure le temps d'une vie d'homme, et des ambitions qui se cristallisent autour de ce geste architectural à l'importance bien plus que symbolique.

    Le roman est réussi, parce qu'il nourrit de nombreux personnages aux caractères affirmés, ainsi que des développements historiques et architecturaux propres à cette période. On y voit entre autres le passage de l'art roman à l'art gothique, et les conflits politiques qui agitent le royaume d'Angleterre lors d'une grave crise de succession.

    Les multiples héros de l'histoire sont tous attachants : le prieur Philip, Tom le bâtisseur, Aliéna l'aristocrate déchue, Ellen la femme des bois et son fils Jack, l'artiste. Ken Follett s'est bien documenté, et grâce à son talent de conteur, on se passionne pour les techniques de construction et d'architecture sans avoir l'air d'y toucher. Une lecture captivante.

     

    Stock, 1990 ; Le livre de poche, multiples éditions

    Genre : roman historique

  • La Mallorée, de David Eddings

    x1eckrg4.jpgAprès moult tergiversations sur la langue à pratiquer pour l'occasion, j'ai finalement lu La Mallorée en français. C'est moins bien qu'en version originale, mais ces derniers temps je grille mes neurones beaucoup plus rapidement qu'à l'accoutumée, et je suis incapable de lire en anglais.

    La Mallorée est la suite de la Belgariade, où l'on voyait Garion tuer le Dieu Torak et prendre possession de son héritage, le royaume de Riva. Naturellement, on croit que c'est fini (enfin, surtout Garion), et voilà que la Destinée remet le couvert, avec une nouvelle confrontation cosmique pimentée par l'enlèvement du fiston. On reprend donc (presque) les mêmes et on recommence : les prophéties obscures, les compagnons improbables, les escarmouches incessantes et les bonnes parties de rigolade.

    On pourrait s'en lasser... Et bien non. Ce qui me séduit dans l'oeuvre de David Eddings, c'est le voisinage immédiat d'une Mission Prophétique des plus sérieuses avec un humour totalement décalé, ainsi qu'une galerie de personnages extrêmement bien campés. Les héros sont animés par des instincts parfaitement triviaux, les rendant ainsi proches de nous, et férocement drôles. L'amour immodéré de Belgarath pour la bière et le penchant de Silk pour le vol et l'escroquerie sont deux piliers de l'oeuvre, au même titre que les Prophéties. Certains dialogues sont de véritables morceaux d'anthologie, qui provoquent des pouffements incontrôlés.

    On passe un très, très bon moment, et on en redemande !

     

    En cinq tomes, chez Pocket Fantasy :

    1. Les Gardiens du Ponant (Guardians of the West, 1987)
    2. Le Roi des Murgos (King of the Murgos, 1988)
    3. Le Démon Majeur de Karanda (Demon Lord of Karanda, 1988)
    4. La Sorcière de Darshiva (Sorceress of Darshiva, 1989)
    5. La Sibylle de Kell (The Seeress of Kell, 1991)

     

    Genre : fantasy, heroïc fantasy