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Impromptu - Page 24

  • Citation

    "La grandeur de Mozart, c'est d'avoir su masquer la permanence de l'invention par la grâce de l'expression."

    Jean-François Zygel

  • Corpus delicti : un procès, de Juli Zeh

    Résumé de l'éditeur : "Nous sommes en 2057 et tout est propre. Pour le bien et la santé de tous, l'Etat a instauré La Méthode, qui exige de la population qu'elle se conforme à toute une série de règles préventives en vue de l'intérêt général. Mia Holl, une jeune biologiste, ne fait soudain plus de sport et omet d'informer les autorités sur ce qu'elle consomme. On la convoque au tribunal afin qu'elle se justifie."

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    Moritz, le frère de Mia, s'est suicidé en prison, pour  un crime dont il s'est toujours défendu. Depuis Mia déprime, perd pied et se néglige, encourant ainsi les foudres de La Méthode. Elle discute philosophie avec la Fiancée Idéale, un assemblage imaginaire de tuyaux métalliques, ne fait plus de sport et omet de transmettre ses analyses médicales. Elle se met ainsi à dos la justice de son pays, ainsi que le "journaliste" Heinrich Kamer, héraut de La Méthode auprès du public. Mia résiste et se rebelle face aux pressions exercées sur elle. Et plus elle résiste, plus elle s'enfonce. Inexorablement.

    Le lecteur découvre à travers les divagations de Mia un monde qui a renié la démocratie au profit de la santé publique, où la prophylaxie fait office de liberté individuelle. Un monde pas si loin de nous - comme le doit toute bonne anticipation.

    Pour être franche, j'ai failli lâcher ce roman au moins quatre fois, car il est terriblement bavard, un bavardage qui se veut philosophique. Il n'est pourtant pas besoin d'en rajouter : l'univers décrit donne largement assez de grain à moudre au lecteur qui souhaite réfléchir à son avenir. De plus, le découpage en chapitres très court ne donne pas de rythme au récit, contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture. Il le rend plus nébuleux que nerveux.

    Malgré tout, je suis allée au bout. D'abord parce qu'il est court (235 pages), et parce que l'univers créé par Juli Zeh est extrêmement pertinent. Par petites touches, il prend vie sous nos yeux, comme un cauchemar qui n'en finit pas de se développer -  et dont on se se réveille pas.

    Si cette lecture m'a laissé un sentiment mitigé, avec un fond très pertinent et une forme ennuyeuse et redondante, je recommande néanmoins sa lecture aux amateurs d'anticipation.

  • Fin janvier, ne te gèle pas les pieds

    Seules les très grandes dames savent se faire attendre. Vous pouvez donc supposer au vu de ce que je vous fais attendre, lecteurs bien-aimés, que je suis une girafe....

    Bien, alors, en ces temps de froidure extrême (toute température descendant en dessous de 20°C est de toute façon glaciale), ma PAL a un peu diminué. J'ai fini La stratégie Ender d'Orson Scott Card, le premier tome de Troie de David Gemmell et je suis en train de lire Corpus Delicti de Julie Zeh. J'ai bien l'intention de me finir la série Honor Harrington (voir aussi ici et ) dans l'année 2011... Si j'ai assez de sous pour me l'acheter.

    Ok, ça fait pas des masses, mais bon, moi, la nuit, je dors.

    J'ai aussi assisté récemment à une matinée sur la littérature SFFF rassemblant quelques individus hautement suspects, de type libraire et bibliothécaire, matinée passionnante et qui risque d'agrandir déraisonnablement ma PAL. J'y ai appris que le profil type du lecteur de science-fiction (je dis bien science-fiction, et non fantasy ou fantastique) est un homme jeune féru d'informatique. Bien. J'adore ne pas coller à une étiquette, c'est tellement plus drôle.

    Le libraire m'a même donné envie de réessayer le Damasio (mais si, vous savez, le livre que tout le monde ADOOOOORE, La Horde du contrevent). Ma première lecture en librairie s'était soldée par : "Pfou... Qu'est-ce que ça a l'air chiant à lire...". Et je m'en étais arrêtée là. Et donc, je vais tenter à nouveau l'aventure, des fois que je me fusse jadis fourvoyée.

    Bref, en attendant ma prochaine critique, allez donc lire ce que pense Val du dernier Westerfield, ce que dit Guillaume du Traqueur stellaire de La garde des glaces (ah, un bon vieux planet opera !!!) et enfin, le livre de la rentrée littéraire 2009 à côté duquel je suis lamentablement passée, World War Z, vu par BiblioMan(u).

     

  • La disparue de l'enfer et Les cendres de la victoire (Honor Harrington, tomes 8 et 9) de David Weber

    La série Honor Harrington est inconnue du grand public et très connue des amateurs de space opera. Dans un cas comme dans l'autre, c'est normal : les amateurs s'y retrouvent, car toutes les règles du genre y sont respectées, utilisées et remaniées avec une belle dose de virtuosité. Les autres ignorent jusqu'à son existence, parce que le space opera n'est pas en odeur de sainteté dans les milieux littéraires.


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    Je viens de lire en peu de temps La disparue de l'enfer et Les cendres de la victoire, soit les tomes 8 et 9 de la série. Autant vous dire que j'étais motivée, car David Weber est coutumier des pavés emplis de descriptions techniques et d'analyses géopolitiques. Mais lorsqu'il s'agit de la femme au chat, je suis toujours motivée.
    Une contrariété fugace mais réelle a quelque peu gâché cette lecture : en effet, j'ai dû lire le tome 9 à la suite immédiate du tome 8. C'est fort dommage... et inhabituel dans cette série, qui s'honore (hi ! hi !) d'une relative indépendance d'un tome à l'autre. Bien qu'il soit énergiquement recommandé de les lire dans l'ordre, on peut habituellement attendre sans impatience le tome suivant.
    Bref, là, ce n'est pas le cas, et c'est pourquoi mon post concerne les deux tomes à la fois. Mais je ne spoilerai pas, rassurez-vous ; je ne suis pas Odieux Connard.

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    Pour comprendre le début, il faut savoir que Honor a été capturée par l'ennemi dans le tome précédent, intitulé fort à propos Aux mains de l'ennemi. La disparue de l'enfer s'ouvre sur un prologue d'une grande intensité dramatique, où les proches d'Honor découvrent son exécution en direct à la télévision - enfin, en direct ne signifie pas en simultané : nous parlons d'un univers s'étendant sur plusieurs millions d'années-lumière, et la transmission des informations y est tout de même assez lente. Bref, Honor meurt pendue sous les yeux effarés de ses parents, son majordome, sa femme de chambre, sa reine et son amiral (en gros). Une très belle scène.
    Sauf que tout le monde se doute, à l'exception notable des personnages suscités, que cette exécution a quelque chose de louche (et c'est un euphémisme), vu que sinon, il n'y aurait pas autant de pages après...

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    Une très longue introduction politique plus tard, nous finissons donc par découvrir - ô surprise ! - Honor (amputée du bras gauche et à moitié aveugle), Nimitz (son chat à 6 pattes empathe et boiteux) et leurs petits camarades en train de s'amuser en Enfer. Oui, oui, en Enfer : la planète-prison officiellement baptisée Hadès, qui appartient au Service de Sécurité de la République Populaire du Havre, soit l'ennemi mortel du Royaume de Manticore au service duquel Honor travaille depuis sa prime jeunesse (une bonne trentaine d'années, quand même). Si vous avez lu le tome précédent, vous savez pourquoi et comment ils se sont retrouvé dans cette situation.  Si non, allez vite lire le tome précédent. Et au trot !
    A partir de là, nous suivons donc simultanément les efforts d'Honor et de ses subordonnés pour sortir de l'Enfer - non seulement à peu près indemnes, mais si possible avec les honneurs -, ceux du Royaume stellaire pour maintenir ses positions en dépit des pressions anti-militaristes internes et enfin, ceux de la République du Havre pour tenter de mettre fin rapidement, et victorieusement de préférence, à cette guerre. Ces opérations sont politiquement et militairement extrêmement complexes, et l'auteur nous le fait savoir. Ca prend du temps, de faire tout ça, et on a tous les détails.

    Dans les quelques mille cinq cents pages que constituent ces deux tomes (soit 4 volumes), ces trois projets sont  donc menés à leur terme avec plus ou moins de bonheur. Non, je ne dirai pas pour qui ça finit mal. Disons qu'il y en a un ou deux qui se font empapaouter.

     

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    Ce qui est intéressant dans l'univers de Weber, c'est que autant les personnages militaires sont plutôt manichéens (le Bien, le Mal, l'Honneur, les Militaires Sont Bons et les Civils Sont Nuls), autant la sphère politique est décrite avec un réalisme tendant au cynisme. Le contraste est assez rafraichissant.
    Honor Harrington, assise entre les deux chaises, apprend et mûrit au contact des nécessités politiques plus encore qu'en situation de combat. Elle gagne en influence ce qu'elle perd en candeur, et même si sa fraîcheur faisait tout son charme dans les premiers tomes, on accepte sa défloration politique sans trop de tristesse.

    Il faut dire qu'elle reste une héroïne de guerre définitivement admirable... Et modeste, avec ça. Si. Et j'y crois dur comme fer. Non mais.

    Bref, ces deux tomes d'Honor Harrington m'ont prodigué un grand plaisir de lecture, et exposent comme toujours un univers qui m'impressionne par sa cohérence absolue. Chapeau bas à Monsieur Weber, qui doit passer ses jours et ses nuits à l'élaborer.

     

    Genre : space opera, militaire

    La disparue de l'enfer (en deux volumes), L'Atalante, 2005

    Les cendres de la victoire (en deux volumes) , L'Atalante, 2007

     

  • Commencer un livre par le milieu, est-ce une hérésie ?

    Ferocias m'a tagguée. Damned, je suis faite !

    Voici la question posée - bien que quelque peu remaniée :

    L'hétérodoxie dans la lecture peut-elle aller jusqu'à l'hérésie lorsqu'on commence un livre par le milieu ?

    Par là même, on pose la question de la pratique cultuelle (oui, oui, sans "r" !) de la lecture. Je suis bien placée pour en causer : le livre est mon métier, comme d'autres la mort.

    Ma réponse, en quatre mots comme en cent, est : ça dépend des générations.

    Et, bien sûr, du livre en question. Un dico, une encyclopédie, ou un manuel, forcément... On ne va pas les commencer au début si on cherche la définition de la zopissa.

    Mais enfin, cela dépend quand même et surtout de l'éducation reçue en notre tendre enfance et dans quelle considération le livre était tenu à cette [lointaine ?] époque.

    Par expérience, j'oserais avancer que les personnes de plus de 70 ans  (environ, hein, ne généralisons pas trop) ont dans l'idée que le livre étant sacré, de par la valeur de son contenu et de son contenant (je rappelle que les livres étaient très chers avant Jack Lang...), il leur est difficilement envisageable de le déflorer ainsi, non plus que d'en perdre une goutte. Question d'éthique économique autant qu'intellectuelle.

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    Pour ce qui est de nos générations consuméristes engluées dans la Toile mondiale... Il faut bien dire qu'on s'en tamponne généralement le coquillard avec une patte d'éléphant femelle. La lecture sur écran incite au grapillage, bien plus qu'un joli petit codex relié cuir pleine peau - ou même qu'un modeste livre de poche collé à la morve de chat.

    Le culte livresque, très peu pour nous, pourvu qu'on y trouve ce qu'on cherche... Parpaillots que nous sommes.

    Et en ce qui me concerne moi, la géniale auteure de ce mirifique blog, me direz-vous* ? Et bien, il ne m'est jamais arrivé de tenter une telle pratique sur autre chose qu'un dico ou assimilé. Tout simplement parce que je n'ai pas encore eu de raison de le faire (non, je n'ai pas lu tous les contes et nouvelles de la Terre du Milieu. Oui, je ferai pénitence avec des orties fraîchement coupées).

    Et puis aussi parce que je suis très, très bon public, et que j'aime me laisser porter passivement, voire lascivement (les orties, sans doute), par le récit qu'on me propose. Quitte à le descendre en flamme dans mes billets par la suite. Comme quoi, ces jeunes, ils ne respectent rien...

     

    * On n'est jamais si bien servie que par soi-même.

  • Cryptonomicon, de Neal Stephenson

    Pour entamer ma participation au challenge Winter Time Travel de Lhisbei, voici donc un premier post uchronique sur le Cryptonomicon de Neal Stephenson.

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    Avouons d'emblée que l'espionnage et l'informatique sont les thèmes importants de l'oeuvre, et l'uchronie un simple outil pour les mettre en valeur. Qu'importe.

    Un OVNI. Voilà ce qu'est ce roman. L'histoire est presque irracontable... Mais on va essayer quand même. ;-)

    Trois récits parallèles narrent la vie de trois hommes : un marin américain pendant la guerre du Pacifique, un décrypteur de génie pendant la seconde guerre mondiale, et son petit-fils, informaticien à la fin des années 1990. Leurs histoires personnelles convergent lentement vers un trésor englouti dans le pacifique. Ceci est la partie émergée de l'iceberg.

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    La partie immergée, qui est le thème central du roman, c'est l'information : dans quel but on l'utilise et quel moyen on emploie pour la manier. En l'occurence, ce moyen est la cryptographie (la protection de l'information par des codes). Mais que les allergiques aux chiffres se rassurent : bien que les théories crytographiques soient expliquées dans le roman, le fait de ne pas les comprendre dans le détail ne les handicapera pas. Je le sais, puisque je n'ai rien compris aux équations mais tout à l'histoire (enfin, je crois...).

    L'uchronie intervient au niveau de l'histoire de la bataille crytographique entre les Alliés et l'Axe pendant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement sur le déchiffrement d'Enigma, la boîte à crypter les messages des nazis. Petite divergence historique, qui n'apporte de réelles modifications de la réalité qu'au niveau de la vie des personnages principaux.

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    Les sages disent : "l'important, c'est le chemin". Cet adage s'applique à merveille à l'ouvrage de Neal Stephenson. La finalité de l'histoire n'a pas grande importance. Non, ce qui est intéressant dans ce livre, c'est comment on arrive au bout. Roman fleuve en trois volumes, il part dans des directions totalement inattendues à chaque détour de page.

    Il donne d'ailleurs lieu à quelques scènes d'anthologie : Alan Turing et sa bicyclette qui déraille, Randy Waterhouse et le partage de l'héritage sur le parking du supermarché sont autant de passages digressifs aussi réjouissants qu'inutiles.

    Cette narration à trois voix reste obscure durant un long moment. Quand je dis que les histoires des trois personnages convergent lentement, c'est qu'elles convergent vraiment lentement. On n'y comprend goutte pendant un temps certain, et le lecteur doit se laisser porter par le récit sans chercher trop vite à saisir les tenants et les aboutissants de la trame principale.

    Et pourtant, ce roman a beau nous excéder par ses circonvolutions, on y revient toujours, comme à sa dose d'héroïne - ou sa tablette de chocolat (!).

     

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    Sorti en 3 volumes, chez Payot et au Livre de Poche :

    * Le code Enigma
    * Le réseau Kinakuta
    * Golgotha

     

  • Caveutdirequoi "se faire tagger" ?

    Bon, voilà, je me dis que je ne suis sans doute pas la seule à tomber des nues presque chaque jour lors de mes errances dans la blogosphère, tout particulièrement en ce qui concerne le jargon du bloggeur.

     

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    Or, cela fait des bosses et des bleus, de tomber des nues. Alors autant éviter ces blessures à autrui et expliquer à mes fidèles lecteurs (ceux qui n'ont guère l'habitude de la Toile et qui ne laissent jamais de commentaires - je sais qu'ils existent) ce que je découvre presque quotidiennement de l'univers mystérieux du Web 2.0 - et non pas ":zéro", comme je l'ai déjà vu écrire... Mais je digresse.

    Je crée donc une nouvelle série de billets "Caveutdirequoi", série qui débute aujourd'hui même.

    Ma bonté me perdra.

     

    Se faire tagger : un concept  grammaticalement et linguistiquement incertain, puisque le terme a, on peut le dire, le cul entre deux chaises : tiré de l'anglais et conjugué à la française. Une spécialité de nos cousins québécois, pourtant par ailleurs grands défenseurs de notre belle langue (chez eux, on chècke, on cancèle et on schedule à tout va...). Mais je digresse encore.

    Le terme indique donc une pratique répandue parmi les bloggeurs, qui consiste tout simplement à recevoir une invitation (parfois se voir intimer l'ordre) à/de répondre à une question, élaborer une réflexion ou rédiger une critique sur un thème donné. Cela peut être un challenge de lecture avec critique à la clé, ou une simple série de questions auxquelles donner sa réponse.

    La démonstration par l'exemple, ici ou encore .

    L'intérêt de l'exercice, qui peut paraître puéril, est bien réel et même, multiple :

    • proposer un débat par billets interposés et ainsi ouvrir des perspectives inattendues par la multiplicité des points de vues sur le même sujet,
    • mais aussi se faire des potes dans sa blogosphère et participer à son développement,
    • et, the last but not the least, avoir un sujet tout prêt pour son prochain post lorsqu'on est en panne d'inspiration...

     

    Une précision utile : cette pratique n'a rien à voir avec celle qui, sous le même nom, désigne le fait d'associer le nom d'une personne à une photo de lui sur les réseaux sociaux tels que Facebook. Pratique d'autant plus déplorable que contrairement au tag des bloggers, elle se fait en dépit de la personne concernée. A l'insu de son plein gré, oserais-je dire.