Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

corpus delicti

  • Corpus delicti : un procès, de Juli Zeh

    Résumé de l'éditeur : "Nous sommes en 2057 et tout est propre. Pour le bien et la santé de tous, l'Etat a instauré La Méthode, qui exige de la population qu'elle se conforme à toute une série de règles préventives en vue de l'intérêt général. Mia Holl, une jeune biologiste, ne fait soudain plus de sport et omet d'informer les autorités sur ce qu'elle consomme. On la convoque au tribunal afin qu'elle se justifie."

    Corpus-delicti.jpg

    Moritz, le frère de Mia, s'est suicidé en prison, pour  un crime dont il s'est toujours défendu. Depuis Mia déprime, perd pied et se néglige, encourant ainsi les foudres de La Méthode. Elle discute philosophie avec la Fiancée Idéale, un assemblage imaginaire de tuyaux métalliques, ne fait plus de sport et omet de transmettre ses analyses médicales. Elle se met ainsi à dos la justice de son pays, ainsi que le "journaliste" Heinrich Kamer, héraut de La Méthode auprès du public. Mia résiste et se rebelle face aux pressions exercées sur elle. Et plus elle résiste, plus elle s'enfonce. Inexorablement.

    Le lecteur découvre à travers les divagations de Mia un monde qui a renié la démocratie au profit de la santé publique, où la prophylaxie fait office de liberté individuelle. Un monde pas si loin de nous - comme le doit toute bonne anticipation.

    Pour être franche, j'ai failli lâcher ce roman au moins quatre fois, car il est terriblement bavard, un bavardage qui se veut philosophique. Il n'est pourtant pas besoin d'en rajouter : l'univers décrit donne largement assez de grain à moudre au lecteur qui souhaite réfléchir à son avenir. De plus, le découpage en chapitres très court ne donne pas de rythme au récit, contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture. Il le rend plus nébuleux que nerveux.

    Malgré tout, je suis allée au bout. D'abord parce qu'il est court (235 pages), et parce que l'univers créé par Juli Zeh est extrêmement pertinent. Par petites touches, il prend vie sous nos yeux, comme un cauchemar qui n'en finit pas de se développer -  et dont on se se réveille pas.

    Si cette lecture m'a laissé un sentiment mitigé, avec un fond très pertinent et une forme ennuyeuse et redondante, je recommande néanmoins sa lecture aux amateurs d'anticipation.