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Impromptu - Page 28

  • Page blanche

    Le foie gras, le saumon fumé et les petits fours des fêtes de fin d'année ont (provisoirement) fait augmenter mon tour de taille et bloqué mon cerveau.

    Ou tout simplement est-ce parce qu'aucun livre récemment lu ne m'a inspiré.

    Toujours est-il que je rassure mes lecteurs : malgré une petite pause somme toute bien méritée (j'ai tenu au rythme de 2 billets par semaine pendant 10 mois, tout de même !), ce blog ne tombe pas encore en quenouille !

    A très bientôt !

  • Un procès pour les étoiles

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    Des aliens, de la race des Tosoks, débarquent sur terre, en panne de propulseur. Ils demandent l'aide de l'ONU pour les aider à réparer les dégâts. Quelques semaines après leur arrivée, le scientifique qui les avait accueilli, Cletus Calhoun, est retrouvé assassiné dans sa chambre. Tout porte à croire que c'est l'un des Tosoks, nommé Hask, qui a fait le coup. L'Etat de Californie met donc Hask en accusation et le fait comparaître devant un tribunal californien. Pourquoi Hask aurait-il tué Calhoun, alors que les Tosoks ont besoin de l'aide des humains pour repartir chez eux ? C'est ce que devront découvrir l'avocat de Hask, Dale Rice, et le meilleur ami de Calhoun, Frank Nobilio.

    Voilà un étrange OVNI : à la fois récit de science-fiction et roman policier, tendance judiciaire à la John Grisham, l'ouvrage est à la croisée de plusieurs mondes. Robert J. Sawyer dévoile une intrigue moins simpliste qu'elle n'y paraît de prime abord. En filigrane d'un roman somme toute honnête, Sawyer prend un malin plaisir à critiquer la société américaine, avec un petit air de ne pas y toucher tout à fait réjouissant.


    J'ai Lu, 2001, collection millénaires

  • Fortune de France

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    Fortune de France est une oeuvre de Robert Merle, écrite de 1977 à 2004 (année de la mort de l'auteur). La première partie, soit les 6 premiers volumes de la série, sont de loin mes préférés.

    La raison essentielle en est que Robert Merle a eu l'audace d'écrire ses romans dans une langue proche de celle utilisée par les français du XVIe siècle. Le récit se déroule en effet entre 1550 et 1600, sous les règnes successifs de Charles IX, Henri III et Henri IV. Le héros, Pierre de Siorac, est périgourdin ; le roman intègre donc dans son récit de nombreuses expressions en langue d'oc, ainsi que des archaïsmes d'époque propres à la langue d'oïl (le français d'aujourd'hui). La lecture devient savoureuse, aventureuse, vivante, en perpétuel mouvement.

    Fortune de France est un roman historique dans toute sa noblesse : vraiment romanesque et vraiment historique. Les six premiers volumes mêlent habilement la petite histoire et la grande. Ce n'est pas le cas des sept derniers, plus proches du cours d'histoire que du roman, et qui abandonnent la langue colorée de la Renaissance. C'est historiquement justifié, mais, dès lors, l'ennui pointe son nez...

    Fortune de France 6.gifPierre de Siorac est un personnage très attachant, très libre aussi. D'abord catholique, puis protestant, et à nouveau catholique, il incarne toutes les contradictions de son époque, traversée de guerres religieuses incessantes. Pierre est aussi un coureur de jupon assumé, honnête avec tous (et toutes) comme avec lui-même. Cette fraîcheur, cette absence de pruderie et cette distance à la fois respectueuse et critique vis à vis de la question religieuse me plaisent beaucoup.

    Le tout premier tome, éponyme de la série, est sans doute un peu difficile à lire ; c'est le brouillon à partir duquel Robert Merle a tiré les petites merveilles que sont les 5 volumes suivants. Alors, lancez-vous : vous vous évaderez dans l'histoire tumultueuse de notre pays...

     

    Livre de poche, 1977-2004

    1. Fortune de France
    2. En nos vertes années
    3. Paris ma bonne ville
    4. Le prince que voilà
    5. La violente amour
    6. La pique du jour

    Genre : historique

  • Les abîmes d'Autremer

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    Je viens de faire une découverte. Avant-hier, j'avais pris deux livres à la bibliothèque, des romans pour ados. J'ai lu le premier en une heure et quart. Bof, bof, bof. Un bouquin bâclé, mal écrit, avec une bonne idée mais un style médiocre et une finesse de mammouth.

    Sur cette déception, je commençai le deuxième roman. Pour le même nombre de pages... Il m'a fallu presque trois heures ! Parce que l'écriture était belle, parce que l'histoire me berçait, et que je le savourais à chaque seconde.

    Il s'agit du roman Les Abîmes d'Autremer, de Danielle Martinigol. C'est l'histoire de Sandiane, une jeune fille de 16 ans qui suit son père dans ses reportages. Elle apprend avec lui le métier de journaliste, bien que celui-ci ait des méthodes discutables pour dénicher les scoops. Père et fille ont l'occasion de faire un reportage sur une planète, Autremer, dont les habitants sont extrêmement discrets sur leur mode de vie. Les journalistes tentent sans relâche - ni scrupules - de découvrir leurs secrets. Sandiane cherche en particulier à comprendre comment fonctionnent les étranges vaisseaux spatiaux des autremériens, les Abîmes.

    Les Abîmes d'Autremer est un beau récit écologique, qui propose en outre une réflexion intelligente  sur la place et le rôle des médias dans une société saturée d'information.

    Voir aussi l'avis d'Anudar

    Mango jeunesse, 2001.

    Genre : écologique, science-fiction, space opera, initiatique

  • Ca vous rappelle quelqu'un ?

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    Hana Attori est une bande-dessinée pour la jeunesse, dont l'auteur est un jeune français (né le même jour que moi, mais tout le monde s'en fout...), Tony Valente. Comme souvent les oeuvres pour tous les publics, cette BD offre plusieurs niveaux de lectures : un premier degré pour les enfants, et des références appréciées par les plus grands.

    Hana découvre lors d'un voyage en forêt un petit panda roux, une espèce extrêmement rare. Après quelques passes d'armes où chacun mord l'autre (!), celui-ci l'adopte.

    Hana : " Faut te trouver un nom ! Voyons voir...

    ... un regard gentil mais pas très futé...

    peur des filles...

    poils roux et noirs...

    Je vais t'appeler Lanfeust !"

     

    ("Panda roux", en anglais, se dit "firefox" ; à bon entendeur...)

  • Les dents de l'amour

    dents de l'amour.jpgJe suis tombée par hasard, ou plutôt par la grâce de mon libraire, sur un roman policier follement drôle et franchement réjouissant.

    Bien que sorti récemment en France, son auteur, Christopher Moore, l'avait édité aux Etats-Unis dès 1995. Il est utile de le préciser, parce qu'il y a des vampires dans l'histoire. Le livre ne surfe donc pas du tout sur la vague vampirico-sentimentale née avec la saga de Stephenie Meyer (éditée à partir de 2005). Entendons-nous bien : j'aime beaucoup Fascination, mais les produits dérivés que l'on trouve sur le marché depuis quelques temps m'ont l'air de ne pas valoir un pet de lapin.

    Revenons aux Dents de l'amour : un jeune couillon débarque du fin fond du Midwest à San Francisco. Il découvre tous les jours des fleurs sur son lit, dans une chambre partagée cinq chinois en mal de naturalisation. Manque de bol, il tombe amoureux d'une vampire fraîchement transformée. Un clochard se prenant pour l'empereur de San Francisco a l'air de connaître beaucoup, beaucoup trop de choses. Enfin, les cadavres pleuvent autour de ce jeune homme dans un rayon trop serré pour qu'il s'en sorte indemne...

    Le premier quart de ce roman est tellement drôle que, à potron-minet dans les transports en commun, vous avez l'air d'un fou échappé de l'asile. La suite est toujours réjouissante, mais se concentre plus sur l'enquête qui anime l'intrigue.

    Une suite vient de sortir, sous le titre alléchant D'amour et de sang frais. Je me le réserve pour les soirs de déprime, par temps humide et froid... Et je vous tiendrai au courant.


    Calmann-Lévy, 2008

  • Le testament syriaque

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    "C'est le Da Vinci Code en mieux !" m'a assené Erik, mon libraire. Par curiosité, je l'ai donc lu.

    Paul Mesure est journaliste. Au cours d'un reportage à Tombouctou, il trouve un vieux livre en papyrus rédigé dans un alphabet rare, le syriaque. La nouvelle de cette découverte se répand, ainsi que l'information principale qui y est associée : ce livre serait le testament du prophète Mahomet. Or, cela est un blasphème pour les musulmans traditionnalistes, qui considèrent le Coran comme le seul et unique testament du Prophète. Un tas de gens plus ou moins bien intentionnés tombent alors sur le dos de Paul. Mais le commissaire Sarfaty, enquêteur hors pair et orientaliste reconnu, veille au grain...

    Barouk Salamé profite de l'intrigue policière pour exposer sa connaissance encyclopédique de la religion musulmane. Pour qui n'y connait rien, cela est parfois ardu. Pour les autres, c'est franchement intéressant ; moi, j'ai bien aimé (ou comment se faire mousser sans avoir l'air d'y toucher...).

    Concernant la construction du récit, le découpage en chapitres courts rappelle en effet le Da Vinci Code. Le style est en revanche très différent, plus littéraire, sans doute trop pour s'adapter à la brièveté des chapitres. Cela rend donc le découpage du récit un peu artificiel. Mais bon, on pardonne à l'auteur ses maladresses, car le roman permet plusieurs niveaux de lecture : une intrigue policière, une analyse historique et distanciée sur la genèse de l'islam qui risque de faire grincer quelques dents traditionnalistes (braves gens, n'oubliez pas que c'est un ROMAN, c'est à dire une oeuvre de FICTION : pas la peine de s'étriper), un certain humanisme, et une réflexion sociologique sur la place de l'islam dans notre monde actuel.

    Bref, Le testament syriaque est un roman à la fois instructif et divertissant, comme je les aime.


    Rivages Thriller, 2009.