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Littérature générale - Page 2

  • Fin août, je sacqueboute

    Du vieux françois, sacquer = tirer et bouter = pousser.

    Outre le fait que la sacqueboute est l'ancêtre du trombone à coulisse, un très joli instrument dont le son est plutôt harmonieux (j'ai regardé La boîte à musique de Jean-François Zygel y a pas longtemps), il porte en soi la substantifique moëlle de ce billet.

    D'un côté, je sacque, je tire à moi dans l'acception originelle, en faisant un petit récapitulatif de LA question intelligente de l'été à laquelle je vous avais demandé de répondre.

    De l'autre je boute, comme d'autres les anglois hors de France, les lectures estivales qui ne méritent pas un billet pour elles toutes seules mais que mon honnêteté intellectuelle, méfiante envers les critiques systématiquement dithyrambiques, me pousse à évoquer en ces pages.


    Sacque

    C'était un vrai pari : lancer une question sérieuse un 15 août à la blogosphère SF, il fallait oser. Et comme je n'ai guère plus de deux neurones... j'ai osé.

    Et bien, ça marche. Enfin, àpeuprè : certains ont jeté l'éponge (je ne ferai pas de délation, les coupables se reconnaîtront eux-mêmes) et d'autres conservent un silence radio absolu, sans doute perdus sur les flancs des montagnes en compagnie des dahus ou dans les profondeurs de la mer, en compagnie des poissons et des pneus (oui, il y a des pneus dans la mer).

    La période n'est pas propice, je peux l'admettre. La prochaine fois que je pose - non, que je relaie - une question intelligente, j'essaierai d'être plus pertinente sur le calendrier. Quoique, le 15 août a son charme...

    Voici la question de Sylvie Denis, pour mémoire (voir l'article ici) :

    "Pour quelle raison bizarre et irrationnelle des êtres humains adultes, responsables et occidentaux, pourvus pour la plupart de conjoints et de progéniture, de métiers, de positions sociales même, enfin bref, des gens comme vous et moi, lisent-ils des histoires d'empires galactiques, de batailles spatiales, d'aventuriers stellaires et autres fariboles situées dans des futurs aussi lointains qu'improbables ?"

    Une question qui, dans le fond comme dans la forme, m'a réjoui au delà de toute expression. C'est bien pour ça que je l'ai relayée.

    Anudar, Gromovar, Val, Lhisbei (et M. Lhisbei !), Alias, Cédric Ferrand et Thom ont répondu en long, en large, pas mal en travers, avec humour, avec sérieux, avec inspiration ou bien sans (en tout cas, c'est ce qu'ils disent). Guillaume le Traqueur a participé également avec une réponse (très) brève mais pertinente dans les commentaires du post d'origine.

    Ils ont répondu, et je les en remercie !!

     

    Boute

    sentiment interdit.jpgUn sentiment interdit, de Nora Roberts, chez Harlequin. Le voilà, cet Harlequin dont j'ai parlé et dont je ne me souvenais plus. J'ai fouiné dans les rayons de la bibliothèque pour retrouver l'objet du délit - enfin, surtout son titre, d'une originalité sans pareille. On dirait du Damasio (Aïe, non! Pas taper !!!). Bon, donc, une fille reprend le ranch de son grand-père, mais c'est pas un métier de femme, d'élever des vaches, c'est bien connu ; le fils du voisin (ennemi intime dudit grand-père) que tout le monde prend pour une lopette parce qu'il a fait des études à la ville (!) revient, décide de se taper la fille, qui veut pas, m'enfin qui en fait veut bien, et tout est bien qui finit bien, dans la bouse de vache et le crottin de cheval. Je ne pensais pas lire pire dans ma vie, mais ma lecture d'un autre Harlequin (sournoisement encouragée par Lhisbei dans le cadre d'un défi débile), me fait comprendre qu'en fait, Nora Roberts, c'est de la littérature, en comparaison de la daube que je lis. Bref. Passons.


    stabat mater.gifStabat Mater, de Tiziano Scarpa, chez Christian Bourgois : Dieu que j'ai été déçue ! Il s'annonçait comme un roman historique évoquant le séjour de Vivaldi à Venise, et je me retrouve à ramer dans un orphelinat pour jeunes filles, où on ne voit jamais - ou presque - Vivaldi, et dans lequel on assiste aux monologues intérieurs d'une gamine asociale et dépressive qui s'adresse à une mère qui l'a abandonné à la naissance. Je me suis emmerdée du début à la fin. Au suivant.


    chirurgien ambulant.jpgLe chirurgien ambulant, de Wolf Serno, chez J'ai lu. Bon, là, ça vaut peut-être pas un très long discours, mais il s'agit d'un assez bon roman historique sur l'Espagne du 16e siècle, dans lequel on suit un jeune chirurgien dans ses périples et ses déboires (particulièrement avec l'Inquisition, la partie la plus intéressante du roman, ainsi que les détails des soins apportés aux malades). C'est trop démonstratif pour être réellement bon, mais ça se lit bien.

     

     

     

    Très bientôt une nouvelle contribution au Summer StarWars V. See U !

  • La horde du contrevent, d'Alain Damasio

    Horde contrevent.jpgCa y est ! Avec 7 ans de retard sur la sortie du phénomène, je viens enfin de l'enquiller, titillée par les opinions parfois divergentes et souvent tranchées que j'ai pu lire ici et là.

    L'histoire : Ils sont 23 hommes et femmes, qui, leur vie durant, remontent la trace du vent, d'Est en Ouest. Ils ont été enfantés, éduqués, choisis pour former la 34e Horde du Contrevent, celle qui doit faire mieux que les 33 précédentes et parvenir à l'Extrême-Amont. Ils marchent contre le vent, sur cette unique bande de terre vivable de la planète, en formation de goutte ou de diamant, sous les ordres de leur Traceur, le neuvième Golgoth. Le roman raconte leur vie de contreurs, leur doutes, leur talents, et la poésie de leur combat quotidien. Reconnaissables à un idéogramme en début de paragraphe, chacun des contreurs est narrateur à tour de rôle, et leurs multiples témoignages constituent le récit.

    Mon avis : roulement de tambour... Dans quelle catégorie me rangé-je ? Les pour, les contre, les bien au contraire ?

    Les pour. Car j'aime le Contre.

    J'aime assez ne pas être d'accord avec la majorité, histoire de pimenter de temps à autres le quotidien. Or, j'ai aimé cet ouvrage, et en cela je rejoins (au moins partiellement) la cohorte des lecteurs qui ont crié au génie.

    Oui, il y a un véritable génie de l'écriture dans ce roman, une inventivité, une création pure, absolument bluffantes. Tout, des personnages à la planète, de la narration aux dialogues en passant par les notations spécifiques, tout vient du vent, va au vent, est formé en fonction du vent.

    J'ai appris (Allociné, Passion cinéma) qu'un studio a l'intention d'adapter le roman en un film d'animation 3D (jusque là, ça va) entièrement tourné... en langue anglaise. Là, ça ne va plus. Car s'il y a bien une chose extraordinaire dans cette oeuvre, c'est la langue. Comment retraduire en anglais toutes les inventions, toute la créativité d'Alain Damasio en la matière ? Cela me fait un peu penser, dans la richesse et la diversité de la langue, à celle de Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski. En plus inventif encore, pour servir le propos si particulier du roman ; car il faut retranscrire le vent à l'écrit, un exercice des plus difficiles.

    Mais, comme dans L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery, il y a aussi un petit côté "m'as-tu-vu", un soupçon de suffisance, qui sont un peu agaçants. L'auteur, pris dans son tour de force virtuose, finit parfois par se regarder écrire. A l'instar de la série Honor Harrington, peut-être faut-il accepter d'adhérer à un postulat avant de songer à apprécier le contenu de l'oeuvre.

    Si je l'ai accepté pour La Horde du contrevent, c'est parce que la thématique, la sémantique, la passion du vent m'ont immédiatement accroché. J'avais envie, terriblement envie, d'entrer dans ce vent, de le sentir, de le vivre, de me battre contre lui. Je faisais corps avec les contreurs sous Furvent. Le personnage principal du roman est le vent sous toutes ses formes, dans toutes ses acceptions, le vent pourvoyeur de nourriture, de vie, d'intelligence et de mort. La Horde du contrevent, Folio SF

    De plus, la forme chorale et polyphonique du récit m'a plue ; elle donne un poids, une profondeur, au propos.Tous les personnages ne sont pas égaux en narration, certains prennent la parole plus que d'autres ; certains sont sympathiques, d'autres moins, tel Golgoth. Déstabilisant, surtout au début où on n'a pas le temps de repérer les personnages, c'est ce choeur qui donne sa dynamique au récit : en passant d'un individu, d'un point de vue et d'un ton à l'autre, on avance dans l'histoire de façon heurtée, inégale et inattendue. Un vrai régal.

    Bien que j'aie deviné la fin dès le début (rien de bien sorcier, convenons-en), le voyage fut passionnant.

    Une lecture que je recommande chaudement, autant que Gagner la guerre de Jaworski. C'est dire.

     

    Lu aussi par : Tigger Lilly, Val, Guillaume, Efelle, Lhisbei, Lael, Lorhkan

    La Volte, 2004 ; Gallimard Folio SF, 2007

     

     

    Summer StarWars Episode V


  • Du sang sur la soie, d'Anne Perry

    Aujourd'hui, ma chronique sera rapide ; je viens tout juste de finir le roman, dont j'aime beaucoup la première de couverture. Voyez plutôt :

    sang sur soie.jpg

    Mammamia, que de circonvolutions zé de questionnements pour en arriver là !! Voici un roman policier (mais l'est-il vraiment ?) qui nous promet les merveilles byzantines de la fin du moyen-âge, Constantinople, son art, sa société exotique et dérangeante et l'irrésistible tentation d'une héroïne courageuse se faisant passer pour un eunuque afin de sauver son frère.

    Las ! En 750 trop longues pages, on assiste à des tâtonnements sans fin, une enquête qui n'avance pas, des descriptions répétitives (quoique très évocatrices)... J'ai bien failli laisser tomber le roman, parce que vraiment, il est mal fichu. Les deux premiers tiers auraient pu être réduits de moitié (au moins) sans que l'oeuvre ne s'en porte plus mal.

    L'héroïne Anna, l'évêque Palombara, le marin Giuliano Dandolo sont autant de personnages au fort potentiel charismatique, dont le destin est gâché par des atermoiements et des répétitions scnéraristiques inutiles.

    Je suis déçue. La couverture était si belle et si pleine de promesses...

    Genre : policier, historique

    2010, 10/18

  • Opération KillLAL en cours

    Contrairement à ce qu'on pourrait penser au vu de la vacuité intersidérale de mes chroniques durant le mois de juin (voir ici), non, je n'ai pas disparu dans un trou noir pour ne jamais en revenir, et surtout, je n'ai pas arrêté de lire.

    le-trou-noir-stellaire-et-moi2.jpg

    C'est juste que coté chroniques, je suis restée au zéro absolu.

    Adoncques, j'ai lu :

    • Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazzetti
    • Le secret de Ji de Pierre Grimbert,
    • L'alliance des hérétiques de David Weber
    • Coûte que coûte (Honor Harrington, dernière) de David Weber itou
    • La pierre et le sabre d'Eiji Yoshikawa
    • Les anonymes de R. J. Ellory.

    Les deux David Weber feront l'objet d'une chronique, d'autant plus motivée que j'ai un engagement à tenir envers Lhisbei et son Summer StarWars Episode V.

    Pour les autres, on peut faire vite :

    1. On m'avait dit grand bien de Katarina Mazzetti, suédoise comme son nom ne l'indique pas, et plus particulièrement du Mec de la tombe d'à côté. Voilà, je l'ai lu...Bof. C'est sympa, mais ça ne casse pas des briques. Le récit est sensible et intelligent, comme annoncé, mais l'histoire ne m'a pas touchée.
    2. Le secret de Ji de Pierre Grimbert avait été mis en coup de coeur par une collègue de la médiathèque (n'en déplaise à Sylvère Mercier). Donc, j'ai foncé. Bon, ben, en fait... Ca se lit bien, hein, mais pas de quoi fouetter un chat. Ni de quoi faire une chronique ;  j'ai l'impression d'avoir lu cette histoire trop souvent en fantasy.
    3. La pierre et le sabre, d'Eiji Yoshikawa, m'a apporté une information cruciale : je crois bien que je déteste la littérature japonaise. A moins que ce ne soit sa traduction (ce qui n'est pas à exclure). Cette façon lapidaire de raconter les évènements, en exagérant les traits de caractères des personnages sans jamais expliquer leurs motivations... Je l'accepte sans difficulté dans les mangas, mais je ne le supporte pas dans la littérature. J'ai dû tenir 6 ou 7 chapitres avant qu'il ne me tombe des mains.
    4. Les anonymes d'Ellory fut sacrifié sur l'autel de ma course après le temps. J'ai beaucoup aimé le début, mais je n'avais pas le temps, ni la patience, de continuer à suivre l'enquêteur dans ses circonvolutions personnelles et professionnelles. Avec un peu plus de disponibilité de ma part, ce roman policier aurait fait un excellent candidat pour un billet de blog, car j'en ai aimé l'écriture et l'univers.

    Bon, sur ce, je vous laisse et je me prépare, car j'ai des défis (ici et , en plus de celui de Lhisbei) qui m'attendent et une PAL non négligeable sur ma table de nuit.

    A bientôt !

  • La nuit des enfants rois, de Bernard Lenteric

    nuit enfants rois.gifAlors qu'une adaptation cinématographique sortira bientôt sur nos écrans sous la forme animée, la mémoire me revient. Bien, sûr, je l'ai lu, il y a longtemps. La nuit des enfants rois m'avait profondément impressionnée.

    L'histoire :  

    A une époque où l'informatique en est à ses balbutiements, Jimbo, un surdoué qui travaille pour une entreprise d'informatique, détecte les enfants précoces grâce à un programme élaboré sur demande de ses patrons. Son travaille ne le passionne guère jusqu'à ce qu'il tombe sept enfants qui sortent très nettement du lot.

    Soupçonnant leur isolement psychologique, il va les voir les uns après les autres pour leur transmettre le message suivant : "tu n'es pas seul" et les faire patienter... Car les employeurs de Jimbo ont l'intention de réunir les surdoués détectés durant le programme quelques années plus tard, à l'adolescence, pour leur proposer des bourses d'étude.

    Alors que la réunion attendue a enfin lieu, les sept prodiges se reconnaissent et se rejoignent. A peine réunis, ils sont victimes d'une violente agression sexuelle, qui provoque chez eux une spirale de démence meurtrière, aux fins de vengeance. Une folie d'autant plus dangereuse qu'ils sont extraordinairement intelligents... Jimbo tente désespérément de les protéger, à la fois des autres et d'eux-même.

    Mon avis :

     La nuit des enfants rois est un roman court, qui se lit à une vitesse ahurissante. Entendez par là que lorsque c'est fini, on en voudrait encore. Le récit est tellement dense qu'on croirait lire une nouvelle. Je l'ai lu jeune, j'étais impressionnable, et comme dit plus haut, j'ai été impressionnée. Avec une relecture plus récente, l'impression de force demeure. L'intrigue est assez simple, mais elle est puissante. En revanche, le roman manque un peu de développement ; il aurait mérité un traitement plus poussé dans la psychologie de chacun des personnages pour être réellement réussi.

    Pour autant, il reste pour moi un roman à lire, quel que soit son âge ou ses goûts littéraires.


    Lu aussi par : personne... Non, je suis peut-être aveugle, mais je n'ai trouvé personne qui l'ait critiqué. Vous pouvez m'insulter si je vous ai zappé, mais surtout, donnez le lien vers votre billet (comme dirait Arutha).

    Edition 1 - Olivier Orban, 1992, 1997 ; Le livre de poche, 1982

  • Tout est sous contrôle, de Hugh Laurie

    hugh_laurie-tout_est_sous_controle.jpgDr House écrit. L'éditeur nous l'a assené avec assez de conviction lors de la sortie en France en 2009 du roman de Hugh Laurie, Tout est sous contrôle. Sauf que, et ceux qui l'ont lu l'auront immédiatement remarqué, ce livre a été édité en Angleterre il y a plus de 15 ans, bien avant la création de la série Dr House. L'argument commercial est donc quelque peu faussé, de quoi dégoûter un peu plus les personnes systématiquement allergiques aux vedettes qui se posent en écrivain (j'en connais - des allergiques, pas des vedettes).

    Mais, maismaismais, l'éditeur est Sonatine. Et Sonatine est plutôt bon spécialiste du polar, comptant dans son catalogue Les visages de Jesse Kellerman ou encore l'écrivain anglais à la mode, R.J. Ellory.  Et puis, le personnage de Greg House est terrriblement sexy, même si ça n'a aucun rapport avec le fait de savoir si oui ou non l'acteur sait écrire. Bref, une curiosité plus ou moins bien placée m'a poussée à emprunter Tout est sous contrôle vendredi dernier à la bibliothèque.

    Je l'ai dévoré en 3 jours (parce qu'entre temps, c'était le week-end de Pâques et que je ne pouvais décemment pas ignorer les festivités familiales d'usage). C'est la première fois depuis plusieurs années que je lis un polar jusqu'au bout !

    Bien, donc, pour le pitch : Thomas Lang, un ancien militaire, refuse d'exécuter un gars malgré les 100 000 dollars qu'on lui propose pour ce faire, et tente même, l'inconscient, de le prévenir de la menace. Là commence des ennuis sans fin, une recette assez complexe dans la composition de laquelle entrent les services de police de Sa Majesté, la CIA, un groupe de terroristes et des marchands d'arme. Thomas Lang est un gars qui ne manque pas d'humour, et qui, en bon anglais, arrive à le garder dans des situations improbables. Il a aussi quelques problèmes avec les femmes et un ami policier juif en imper marron qui l'appelle "Monsieur" à tout bout de champ.

    Nous avons donc là de bons ingrédients de départ, quoique sans originalité, pour un roman entre espionnage et polar. Sauf que pour le côté polar, on repassera : c'est beaucoup trop drôle pour être noir. Car en effet, dans ce roman, on se marre. On se surprend à pouffer de rire toutes les trois pages. Le narrateur, Thomas Lang, est parfois véritablement impayable. Il prend un malin plaisir à dérouter ses interlocuteurs et possède une capacité hors du commun à faire des choses parfaitement inattendues. Son sarcasme est un plaisir de chaque instant.

    Il s'agit donc d'un roman très anglais, écrit par un gars qui, à moins d'avoir embauché un nègre, sait écrire, et qui a mis son humour et sa verve  au service d'un scénario d'espionnage assez réussi (n'oublions pas que Hugh Laurie a  fait ses classes avec des gens comme Stephen Fry et Emma Thompson, qu'on ne peut guère accuser d'être du menu fretin).

    Il y a quelques facilités et je trouve le dernier quart beaucoup moins drôle et moins réussi que le début. Le scénario est un chouïa compliqué, et on n'a plus l'habitude de cette approche quelque peu "légère" du terrorisme. Hugh Laurie l'a écrit et publié bien avant les attentats du 11 septembre, il faut le rappeler. Mais l'auteur a aussi l'élégance de ne pas se sentir obligé de tout nous expliquer par le menu, ce que j'apprécie au plus haut point.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, j'ai ri de bon coeur et finalement, je me fiche complètement de savoir ce que l'auteur a fait de sa vie après (et même avant) d'avoir publié ce roman. Je vous invite donc à en faire autant.


    Egalement lu par : Hugin et Munin, Valunivers

    Sonatine, 2009 ; Points, 2010

    Genre : policier, espionnage, comédie

  • Le seigneur de l'arc d'argent (Troie, tome 1) de David Gemmell

    Voilà ce que j'appelle une bonne surprise. Troie, de David Gemmell, est un roman uchronique qui relate des évènements se déroulant dans le monde méditerranéen grec ancien. Rien de très surprenant là dedans, me direz-vous, étant donné le titre.

    Sauf que ma précédente expérience Gemmellienne s'était soldée par une déception. J'avais lu l'histoire d'Alexandre revue et corrigée par le même auteur, Le lion de Macédoine. Histoire qui m'a été, au mieux, indifférente, au pire, insupportable, avec des ficelles grosses comme des câbles de navire et une indigence tant au niveau des dialogues que des personnages - ou de l'intrigue.

     

     

    David Gemmel TROIE.jpg

     

    Bref, je commençai Troie à reculons. Mais au fur et à mesure que se déroulait l'histoire d'Hélicon, le héros, je prenais plaisir à la lecture. J'ai lu le premier tome, pour un cycle qui en compte trois.

    Hélicon est prince de Dardanie, marchand sillonnant la méditerranée, ami d'Ulysse, épris de justice et traumatisé par une enfance difficile. Il est ami avec Hector de Troie, un des grands noms de son époque. Troie raconte, en tout cas ce premier opus, comment le chemin d'Hélicon croise celui d'Andromaque, prêtresse promise à Hector, et d'Argurios, un guerrier mycénien de légende, fidèle à Agamemnon, grand ennemi d'Hélicon. Bien évidemment, Hélicon tombe amoureux d'Andromaque, qui doit épouser son meilleur ami (la ficelle est un peu grosse, mais enfin...). Ils se retrouvent à Troie, la ville qui attire les convoitises politiques et économiques de tous ses voisins, grecs comme perses, et dont les dissenssions internes menacent l'avenir. Il faut dire que le roi Priam n'a rien d'un enfant de choeur, et que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas très aimé.

    Grâce à ce premier tome, nous découvrons donc progressivement la grande fresque de l'histoire de Troie, revue et corrigée par David Gemmell. Bien que ce roman utilise toutes les ficelles classiques du genre romanesque, on prend un certain plaisir à le lire. Rien de nouveau, ni de particulièrement décoiffant, mais les personnages sont bien campés. Il faut dire qu'ils ne ressemblent en rien à ce que l'Iliade et l'Odyssée nous en disaient. Le personnage d'Ulysse y est particulièrement savoureux. Un bon roman de détente.

     


    Genre : uchronie, historique

    Cycle Troie :

    1. Le Seigneur de l’arc d’argent, éd. Bragelonne, 2008
    2. Le Bouclier du tonnerre, éd. Bragelonne, 2008
    3. La Chute des rois, éd. Bragelonne, 2009