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  • Les âmes envolées, de Nicolas Le Breton

    steampunk,science-fiction,uchronie,belle époqueLes âmes envolées est le premier roman de l'imaginaire de Nicolas Le Breton. Ayant commis auparavant quelques romans historiques et policiers dans le Lyon du Moyen-Âge, Nicolas Le Breton n'est pas un novice en matière d'écriture. Il a même rédigé un essai sur les grands criminels lyonnais.

    Lyon, lyonnais... Autant d'indices, qui, tels des petits cailloux, auront frappé l'esprit observateur de mon auguste lectorat. Un soupçon de chauvinisme régionaliste ne poindrait-il pas à l'horizon de ce blog ? Ne sautons pas trop vite aux conclusions, et allons plutôt voir de quoi il retourne.

    Les âmes envolées est un roman uchronique steampunk dans lequel on peut même croiser des zombies. Dit comme cela, on dirait un joyeux fourre-tout. Mais voyons plutôt le quatrième de couverture :

    « L’automobile n’a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballons, dirigeables et autres aérostats. En cette année 1912 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s’embarque dans une drôle d’affaire. Des morts qui s’animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l’inverse). Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale.

    Dans une course de Paris aux Indes, de l’Himalaya aux champs de bataille d’Ypres, un roman échevelé, qui swingue comme les premières notes d’un jazz endiablé, qui gigue comme le pont du dirigeable dans la tempête, qui siffle de vapeur sous pression et chauffe comme une section de cuivres bien lubrifiée.

    Ah, l’ivresse des altitudes ! Il y a de quoi en perdre son chapeau. »

     

     

    Je dois t'avouer quelque chose, ami lecteur : j'ai commencé ce livre pour des raisons qui, dans l'esprit de certains, pourrait manquer de noblesse, parce que de gratuité d'intention. Je l'ai lu parce que je reçois l'auteur dans ma médiathèque bientôt. Pas pour parler de ce livre là, mais bon, quand on est un bon bibliothécaire, on bosse la biblio de ses invités.

    Ben tu sais quoi ? Je ne regrette tellement pas ma lecture que je crois que je vais même avoir du mal à parler (et d'ailleurs à commencer de lire...) le livre pour lequel je le fais venir.

    steampunk,science-fiction,uchronie,belle époque

    Louis Lépine, sémillant et bondissant retraité, héros de notre roman.

     

    Comme le disait ma blogopote Lhisbei sur quelque réseau social, « je soupçonne l'auteur d'être un authentique romantique ». Oui, Les âmes envolées porte un romantisme effréné, empli de vent, de hauteur d'âme, de vision et de vue (depuis un dirigeable, c'est plus aisé), un romantisme universel aussi, car toutes les amours y ont droit de cité. Roman romantique, roman romanesque dans la plus noble tradition initiée par Alexandre Dumas père, roman d'aventures, roman de science-fiction et roman uchronique : un heureux mélange, porté par une langue élégante, variée, précise comme un scalpel, mais aussi délicate et inspirante - j'ai parfois dû avoir recours à mon dictionnaire...

    La connaissance encyclopédique de l'auteur sur la société de la Belle époque et de la première guerre mondiale est un délice dans le cadre de son uchronie. Tout est tellement précis que le transfert de la réalité des moteurs de voiture à la fiction des dirigeables est parfaitement naturel. Le fait que le récit soit porté essentiellement par le préfet Lépine est un coup de maître, puisque son invention du concours éponyme (bien réel celui-ci) autorise le héros à sortir de son chapeau - souvent littéralement - toutes sortes d'inventions steampunk loufoques et terriblement séduisantes, sifflantes et vibrionnantes. Le roman donne vie à une constellation de machineries à vapeur, de modèles de dirigeables, d'armes inconnues de la plus belle eau steampunk.

    J'ai apprécié les références au mythe le plus célèbre du début du XXe siècle, Shangri-La, un lieu imaginaire décrit dans Les horizons perdus de James Hilton. Mais, tu me connais, ami lecteur, j'ai aussi grandement salué le personnage de la baronne Léontine de Laroche, pilote émérite et téméraire, que ni les corsets ni les convenances n'arrêtent jamais. Les personnages secondaires sont nombreux, souvent issus de l'Histoire, apportant ainsi un piment indéniable à ce récit rocambolesque assumé : la bande à Bonnot, le président Clémenceau, Alexis Carrel et Edmond Locard, tous deux éminents scientifiques lyonnais du début du siècle dernier.

    Bref, une lecture qui m'a emplie de joie et de plaisir, que je recommande à tout amoureux d'aventures et de beau langage.

     

    Visitez le blog de Nicolas Le Breton et découvrez sa passion (très steampunk) pour le musée Testut-Latarjet.

     

    Genre : uchronie, steampunk, science-fiction, policier

    Edition : Les moutons électriques, 2014

     

  • Le seigneur de l'arc d'argent (Troie, tome 1) de David Gemmell

    Voilà ce que j'appelle une bonne surprise. Troie, de David Gemmell, est un roman uchronique qui relate des évènements se déroulant dans le monde méditerranéen grec ancien. Rien de très surprenant là dedans, me direz-vous, étant donné le titre.

    Sauf que ma précédente expérience Gemmellienne s'était soldée par une déception. J'avais lu l'histoire d'Alexandre revue et corrigée par le même auteur, Le lion de Macédoine. Histoire qui m'a été, au mieux, indifférente, au pire, insupportable, avec des ficelles grosses comme des câbles de navire et une indigence tant au niveau des dialogues que des personnages - ou de l'intrigue.

     

     

    David Gemmel TROIE.jpg

     

    Bref, je commençai Troie à reculons. Mais au fur et à mesure que se déroulait l'histoire d'Hélicon, le héros, je prenais plaisir à la lecture. J'ai lu le premier tome, pour un cycle qui en compte trois.

    Hélicon est prince de Dardanie, marchand sillonnant la méditerranée, ami d'Ulysse, épris de justice et traumatisé par une enfance difficile. Il est ami avec Hector de Troie, un des grands noms de son époque. Troie raconte, en tout cas ce premier opus, comment le chemin d'Hélicon croise celui d'Andromaque, prêtresse promise à Hector, et d'Argurios, un guerrier mycénien de légende, fidèle à Agamemnon, grand ennemi d'Hélicon. Bien évidemment, Hélicon tombe amoureux d'Andromaque, qui doit épouser son meilleur ami (la ficelle est un peu grosse, mais enfin...). Ils se retrouvent à Troie, la ville qui attire les convoitises politiques et économiques de tous ses voisins, grecs comme perses, et dont les dissenssions internes menacent l'avenir. Il faut dire que le roi Priam n'a rien d'un enfant de choeur, et que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas très aimé.

    Grâce à ce premier tome, nous découvrons donc progressivement la grande fresque de l'histoire de Troie, revue et corrigée par David Gemmell. Bien que ce roman utilise toutes les ficelles classiques du genre romanesque, on prend un certain plaisir à le lire. Rien de nouveau, ni de particulièrement décoiffant, mais les personnages sont bien campés. Il faut dire qu'ils ne ressemblent en rien à ce que l'Iliade et l'Odyssée nous en disaient. Le personnage d'Ulysse y est particulièrement savoureux. Un bon roman de détente.

     


    Genre : uchronie, historique

    Cycle Troie :

    1. Le Seigneur de l’arc d’argent, éd. Bragelonne, 2008
    2. Le Bouclier du tonnerre, éd. Bragelonne, 2008
    3. La Chute des rois, éd. Bragelonne, 2009