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  • Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire

    fabuleuses aventures indien milliardaire.jpg

    Ram Mohammed Thomas est un orphelin sans le sou et sans racines, qui se bat pour survivre depuis l'enfance. Un jour, il gagne un milliard de roupies à un jeu télévisé de questions-réponses. Cela lui vaut d'être poursuivi par la police, car l'organisateur du jeu soutient qu'il a triché. Une avocate sortie de nulle part prend fait et cause pour Ram ; elle lui demande de lui expliquer comment il a réussi. Ram lui raconte alors les épisodes de sa vie grâce auxquels il a pu répondre aux questions du jeu télévisé.

    L'auteur, Vikas Swarup, prend ce point de départ narratif pour raconter l'Inde, celle des petits et des humbles. Si l'adaptation cinématographique a fait du bruit (Slumdog millionaire), le roman duquel elle découle est un magnifique témoignage sur l'Inde contemporaine. L'histoire ne tombe jamais dans le misérabilisme et nous emmène dans un autre monde. Un monde certes pas enviable, impitoyable pour les plus faibles, mais qui, comme partout, connaît ses moments de grâce.

     

    Chez Belfond, 2006.

  • Abzalon

    abzalon.jpgAbzalon est un roman de science fiction, un vrai. Allergiques, passez votre chemin. Curieux, ou adeptes, restez et lisez la suite.

    Abzalon est l'histoire d'une planète qui meure. C'est l'histoire de ses habitants, qui cherchent un moyen d'échapper à la mort. Et ce que font les hommes pour contrer leur destin n'est pas vraiment admirable. Guerres, trahison de pactes millénaires, annihilation de civilisations... Au nom de leur propre survie, ils ne s'épargnent rien.

    Abzalon est aussi, et surtout, un détenu de la forteresse de Doeq. La planète étant surpeuplée, l'administrateur de la prison reçoit l'ordre de faire diminuer la population carcérale ; il organise alors l'auto-destruction de son contingent de prisonniers, en les privant d'espace et de nourriture. Bientôt il ne reste de place que pour les plus sauvages, les plus impitoyables d'entre eux. Abzalon survit, bien sûr : c'est un monstre, tant physiquement que psychologiquement. Mais cette élimination massive tend vers un but précis, un but qui emmènera Abzalon plus loin qu'il n'aurait pu l'imaginer.

    Pierre Bordage, qui a écrit entre autres Les guerriers du silence (voir la critique ici), démontre son talent, une fois de plus. Abzalon est un roman qui semble suivre une ligne droite mais qui se courbe, surprend et sinue tous les deux ou trois chapitres. Alors que l'on pense l'intrigue pliée, que l'ennui pointe le bout de son nez, l'histoire repart dans un sens inattendu, sans tambours ni trompettes.

    J'ai aimé cette façon de surprendre sans brusquer. Abzalon se termine sur une note d'espérance qui clôt bellement le récit.

     

    Chez l'Atalante, 1998.

  • Le destin

    Ce film de Youssef Chahine a aujourd'hui 12 ans (il était sorti le 15 octobre 1997). Il avait reçu le grand prix du 50e anniversaire du festival de Cannes.

    Je viens de comprendre pourquoi.

    Jamais je n'ai vu plus intelligent plaidoyer contre le fanatisme.

    Contre tous les fanatismes ; alors que le film parle essentiellement de l'Islam en El-Anddestin Chahine.jpgalus, l'Andalousie de l'Espagne médiévale, il s'ouvre sur une scène de bûcher chrétien : un intellectuel est brûlé pour avoir introduit en France un traité sur Aristote (un penseur païen !) écrit par un penseur musulman (! derechef). Bref, ce qui se faisait de pire pour l'église catholique de l'époque (bien qu'aujourd'hui...).

    Averroès, mathématicien, philosophe, théologien et médecin, était un homme à l'ouverture d'esprit extraordinaire. Le destin raconte, de façon romancée, comment Averroès perd peu à peu la confiance d'Al-Mansour, le calife d'El-Andalus, qui finit par le condamner à l'exil et brûler ses livres. Le philosophe est victime d'un campagne de décridibilisation menée par un adversaire politique qui enrôle les âmes perdues dans un mouvement fanatique religieux.

    Le processus de construction de la pensée fanatique et de déconstruction de la pensée raisonnée est exposé de façon frappante. On comprend comment l'adversaire d'Averroès enrôle ses agents, leur présentant, sous l'apparence d'une pensée élaborée, un dogme d'une extrême sauvagerie et d'une férocité incroyable vis à vis de ce (et ceux) qui dévie(nt) de sa ligne directrice. Parallèlement, on découvre la pensée humaniste d'Averroès, qui par sa profondeur et sa pertinence, démange tel un poil à gratter. C'est bien là le problème : Al-Mansour n'aime pas les détracteurs, et même si ce n'est pas un imbécile, il a trop peur de perdre le contrôle de son pouvoir pour ne pas écouter les sirènes de l'intégrisme.

    Un film édifiant, grave, et pourtant, joyeux et tendre. Un régal pour les yeux et les oreilles (en VO sous-titrée, même si comme moi on ne comprend pas un mot d'arabe), mais aussi une nourriture indispensable à l'âme et à l'esprit.


  • Essèfophile

    Extrait d'une interview de l'écrivain Serge Lehman par le Cafard Cosmique, à propos de la sortie de Retour sur l'horizon, un recueil de nouvelles de science fiction.



    "Cafard Cosmique : Revenons au travail d’anthologiste. Comment présenteriez-vous le recueil ?

    Serge Lehman : Quinze histoires pour utiliser intelligemment son temps de cerveau humain disponible.

    CF : Et comment le vendriez-vous ?

    SL : Quinze machines de troisième espèce pour infiltrer les circuits du métacortex planétaire et déclencher par feed-back une reprogrammation cognitive capable de muter n’importe quel sous-homme en guérillero rétroviral.

    CF : D’accord, ne vous énervez pas."


    ;-D


    Source : http://www.cafardcosmique.com/

     

  • Warchild

    Warchild.jpgKarin Lowachee livre là son tout premier roman. Traduit et édité par Le Belial' (plein de coquilles d'ailleurs, une honte !!), son roman reprend les codes du genre space opera pour nous livrer une très belle histoire de l'enfance.

    Joslyn, 8 ans, sur le vaisseau marchand Mukudori, entend depuis sa cachette les pirates prendre d'assaut le bâtiment. Ses parents morts, il est enlevé par le commandant pirate Falcone. Commence alors pour lui un an "d'éducation", le préparant à devenir le mignon de riches clients. Terrorisé par Falcone, aux intentions opaques et perverses, Joslyn apprend à ne pas le provoquer et à ne rien laisser paraître de ses émotions. Alors que Falcone visite une station orbitale à la recherche de clients pour Jos, celle-ci est attaquée. Jos parvient à échapper aux griffes du pirate, mais il est enlevé par les assaillants de la station... Des aliens, ennemis de l'humanité depuis plusieurs décennies.

    Déraciné, formé à la plus cruelle des écoles, celle qui brise la volonté d'un homme - et a fortiori celle d'un enfant - Jos doit faire face une fois de plus à l'inconnu, s'y adapter pour ne pas mourir.

    En résulte un récit touchant sur la perte de l'innocence, le deuil et l'identité. La justesse des personnages est saisissante, sans complaisance pour aucun d'eux. Un récit désenchanté, mais dans lequel le combat pour la vie reste pourtant le plus puissant levier.

    Un bon roman, que j'ai eu du mal à lâcher.

     

    Le Belial', 2009

     

  • Ramsès

    Ramses.jpg

    Christian Jacq a fait des romans sur l’Egypte ancienne son fond de commerce. Et pour cause, il est égyptologue.

    Sa connaissance du quotidien des anciens égyptiens est proprement fabuleuse, et son roman en cinq volumes sur la vie et l’œuvre de Ramsès II est un tour de force. Il  en est ainsi de tous ses romans, qui nous permettent d’admirer la richesse de cette civilisation et la grandeur de ses rois.

    Las, au fil des oeuvres, les dialogues sont de plus en plus artificiels (ils sonnent faux, pour tout dire), et les intrigues cousues de fil blanc. Les personnages sont des caricatures ; l'auteur nous assène ses opinions sociales et politiques avec un gourdin.

    Pour connaître et aimer l’Egypte ancienne, on ne peut guère faire sans Christian Jacq, mais c’est parfois dommage…


    1996-1999, chez Robert Laffont, puis chez Pocket