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  • Phénix

    Phenix.jpgUn frère et une soeur, jumeaux, grandissent choyés, dans une famille aimante et puissante : leurs parents sont les seigneurs de Syrdahar. Leur cité est entourée par les Terres Bleues, un désert réputé infranchissable. Mais l'impossible se produit : Syrdahar est attaquée par des assaillants qui franchissent les Terres Bleues. La fratrie fuit pour sauver sa vie. Commence alors pour les enfants une vie tumultueuse, où, de surprises en découvertes, ils parviennent peu à peu à comprendre la raison de la destruction de leur cité.

    Bernard Simonay est un type qui ne se pose pas de question. Contrairement aux éditeurs, qui, en refusant son manuscrit, lui avaient répondu que les français ne savaient pas écrire de la Science-Fiction. Ils ont eu tort : une fois édité, le roman a reçu le prix Cosmos 2000 et le prix Julia-Verlanger !

    Le récit, entre la fantasy et l'anticipation, a le mérite notable de développer un aspect peu vu dans les romans. En effet, les jumeaux ne s'aiment pas seulement comme frère et soeur. Un véritable sentiment amoureux, né avec eux, et qui grandit avec eux, devient leur malédiction. Car l'inceste leur est bien évidemment interdit.

    Leur amour contre nature est un levier puissant au récit. Malgré quelques facilités narratives et des personnages parfois stéréotypés, Phénix est un roman de qualité, car son originalité, tant au niveau de l'univers créé que de l'histoire, reste inimitée - et donc, inégalée.

     

    Editions du Rocher 1986, Folio Gallimard 2005.

  • Les hommes protégés

    Les hommes protégés raconte l’histoire du Docteur Martinelli. Médecin américain, il isole l’encéphalite 16, un virus qui touche uniquement les hommes. Alors que l’hécatombe décime la population masculine des Etats-Unis, Martinelli est envoyé à Blueville, une zone protégée, dans laquelle il s’emploie à trouver un vaccin contre le virus.Hommes_protégés.jpg

    Il y prend progressivement conscience des bouleversements sociaux et politiques que subit son pays. Bouleversements inéluctables, qui l’obligent à réviser son comportement : les femmes étant au pouvoir et les hommes en minorité, ces derniers deviennent à la fois précieux et subalternes.

    Dans sa zone protégée, il vit et travaille sous les brimades, dans un climat d’angoisse proche de celui d’un camp de prisonniers. Alors que ses recherches avancent, il découvre que la faction politique à la tête des Etats-Unis ne souhaite pas vraiment voir aboutir le vaccin…

     

    Aaaah !! Robert Merle !! Ce grand monsieur, mort il y a 5 ans à l'âge vénérable de 96 ans, était un écrivain extrêmement éclectique. Il était connu pour son immense saga Fortune de France, qui retrace sous forme de roman l'histoire de la France de 1550 à 1650. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il a aussi eu le prix Goncourt pour Week-end à Zuydcoote, son premier roman.

    Les hommes protégés est facile à lire ; sa trame comprend suffisamment de suspens pour nous tenir en haleine. Mais avant tout, le roman expose une réflexion très intéressante sur le féminisme, ses zones d’ombre et de lumière. Il faut dire que le roman a été écrit en regard des grands mouvements féministes des années 70. Que seraient les Etats-Unis (et le monde) avec les femmes au pouvoir ? Meilleur, pire, différent ? Autant de questions auxquelles Robert Merle donne sa réponse, avec acuité et pertinence.

     

    Un livre à découvrir, quel que soit son âge… et son sexe.

     

    Chez Folio Gallimard.

  • Pema Ling

    Pema_Ling.jpg

    George Bess nous narre le destin de Pema Ling, enfant tibétaine au destin hors du commun. Traumatisée par l'assassinat de son père commandité par le despote local, elle est recueillie par les moines d'un monastère.

    Pema refuse de parler, et, habillée en garçon, elle grandit en nourrissant des rêves de vengeance.

    5 tomes sont sortis à ce jour, mettant en lumière la société traditionnelle du Tibet avant l’occupation chinoise.

    C’est une œuvre forte, au dessin marqué, qu’on lit avec respect - et passion.


    Chez Dupuis :

    1. De larmes et de sang
    2. Les guerriers de l'éveil
    3. Yamantaka, seigneur de la mort
    4. Naissance d'un légende
    5. Katouk le Tulpa

     

     

  • Le comte de Monte-Cristo

    « Hein ? Mais c'est un vieux tromblon, ça ! »

    Bah, oui.

    N'empêche, ce bouquin, c’est celui qui m’a fait apprécier le style des « vieux » auteurs - ceux qu’on nous oblige à lire à l’école.

    Je n’aime toujours pas Balzac, Mérimée ou Zola, mais Dumas Père, oui. Sans doute parce qu’il écrivait de la littérature populaire.

    Dumas_MonteCristo.jpg

    Le comte de Monte-Cristo, c’est l’histoire d’une vengeance. Edmond Dantès, un jeune marin marseillais, est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et enfermé au château d’If durant de longues années. Lorsqu’il s’échappe enfin, il a eu le temps d’élaborer ses plans contre ceux qui sont responsables de son emprisonnement. Il mène sa vengeance lentement, avec moult raffinements sadiques. Parallèlement, il récompense ceux qui se sont montré bons.

    Le style feuilletonesque du roman est perceptible (il paraissait en épisode dans un journal avant d’être éditer en un seul volume). Certains rebondissements sont littéralement incroyables (c’est-à-dire on n’y croit pas une seconde) et Dumas, pour gagner quelques sous, a largement délayé la sauce de son récit. Il faut donc être un lecteur à la fois complaisant et patient.

    Pourtant, je lis et relis ce roman depuis plusieurs années, sans jamais m’en lasser. Monte-Cristo est un personnage poignant, mi-ange, mi-démon, qui, au fond, cherche la rédemption. Les principaux protagonistes sont bien campés. On découvre dans ce roman tout l’exotisme de l’Orient, celui rêvé par les européens au début du XIXe siècle. Quelques scènes sont extrêmement touchantes, comme celle de Valentine de Villefort avec son grand-père paralysé. Le français est magnifique…


    Comment, vous n’êtes pas encore dedans ? ;-)

     

     

    Multiples éditions. Trouvable absolument partout, même gratuitement sur Internet (et c’est légal !!)

  • Inglorious basterds

    Dans la France occupée, Shosanna Dreyfus échappe de justesse au colonel nazi Hans Landa. Elle s'enfuit à Paris où elle reprend un cinéma. Ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains, les bâtards, pour mener des actions punitives contre les nazis. Tout ce petit monde se retrouve à l'entrée du cinéma parisien où Shosanna veut mettre à exécution une vengeance très personnelle.

    D'abord et avant tout : il FAUT aller voir ce film en V.O. (sous-titrée, évidemment). Le sel des dialogues réside, entre autres, dans les accents des différents protagonistes.

    Si vous aimez les films de Tarantino, allez le voir. Si vous n'aimez pas, faites un effort. Et si vous ne le connaissez pas, foncez !

    Le petit Quentin T. est un virtuose du pastiche, un génie de la reprise. Si vous arrivez à déceler toutes les références cinématographiques dont il truffe ses films, c'est que vous êtes inglorious_basterds.jpgun martien. Si cela vous indiffère, aucun problème : on n'en a aucunement besoin pour apprécier ce film.

    La réalisation est très, très tarantinesque : découpage en chapitres, présentation cartoonesque de certains personnages, utilisation de la "variété" (rock, jazz, blues) en musique de fond et brusques flambées de violence - j'ai dû fermer les yeux une fois ou deux, parce que les scènes de scalp, c'était au dessus de mes forces. Les personnages incarnent le courage et la bêtise, ; ils sont parfois admirables ou effrayants, souvent ridicules.

    Brad Pitt est impeccable en plouc primaire à la mâchoire prognate. En anglais, il a un accent péquenaud incroyable (mais où est-il allé le chercher ?). Christoph Waltz, qui joue l'ignoble Hans Landa, est proprement hallucinant. Sa performance d'acteur rappelle celle de Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes : décalée, ironique, presque féminine dans sa perversité. Il sort tellement du lot (pourtant déjà très bon) qu'on a l'impression qu'il va s'extirper de la pellicule et venir s'asseoir sur nos genoux... pour nous torturer.

    Enfin, le tout est d'une irrésistible drôlerie. Quelques scènes sont totalement burlesques : ne manquez pas la conversation entre le colonel allemand et les soi-disant journalistes italiens... 80% des répliques sont déjà cultes.

    Alors, bien sûr, l'histoire est à prendre au 13 ou 14e degré, car c'est avant tout un pastiche. Les scènes de violence sont très... violentes, gratuites, exposées dans le même élan jubilatoire que les scènes comiques. Il faut donc être capable de recul pour adhérer au propos du film sans le prendre au pied de la lettre.

    Mais rien ne me convaincra de ne pas vous encourager à aller le voir - sauf si vous pensez qu'Hitler est mort dans un attentat à Paris et que le scalp est une coutume normale chez les soldats juifs américains. Là, évidemment, il y aurait un peu de travail préparatoire...



  • Un lieu incertain

    lieu_incertain.jpgC’est reparti pour une nouvelle (et délicieuse !) aventure du commissaire Adamsberg et de ses séides.

    Fred Vargas nous promène à Londres, Paris, et jusqu'en Serbie avec un égal bonheur. Nous divaguons littéralement en compagnie d'Adamsberg, au gré d’une enquête très bien ficelée, inattendue, souvent drôle. Nous en apprenons de bien belles sur les cimetières anglais et les vampires européens.

    Un excellent Vargas, à lire comme on déguste un bon cru.

    Plog !

     


    Chez Viviane Hamy, 2008