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science-fiction - Page 4

  • Téméraire (La flotte perdue, tome 2) de Jack Campbell

    Et voilà. Deux jours après avoir fini Indomptable, le premier tome de la série La flotte perdue, je terminai le deuxième tome. Heureusement que mon stock s'arrêtait ici concernant cette série, sinon gageons que j'aurais tout lu en trois coups de cuillères à pot...

    Flotte perdue - Téméraire.jpgNous retrouvons dans ce deuxième opus le capitaine John Geary - revenu d'entre les morts - qui continue de tenter de faire rentrer la flotte au bercail, alors qu'elle se trouve en plein territoire ennemi. Suivant son plan initial, il emprunte un chemin tortueux et inattendu, afin que les forces des Mondes Syndiqués ne puissent piéger ses vaisseaux. Une méthode efficiente mais peu populaire auprès de ses hommes, en raison de sa lenteur et de sa prudence.

    En passant par le système de Sutrah, la flotte découvre des prisonniers de guerre de l'Alliance et lance une opération pour les libérer. Ce faisant, John Geary fait la connaissance avec le capitaine Francesco Falco, une légende militaire et civile en captivité depuis vingt ans. Adulé par beaucoup, Falco incarne l'esprit de vaillance et de combativité qui prévaut depuis de nombreuses décennies dans la flotte de l'Alliance. Au détriment de la profondeur de vue... Autant dire que les méthodes de Geary et de Falco tendent à diverger, voire à s'opposer.

    La trop fraîche assise de Geary sur la flotte est donc d'ores et déjà compromise par un autre héros revenu de nulle part, qui a l'avantage d'une popularité provenant autant de son charisme personnel que de ses tactiques de combat. Une épine dans le flanc de Geary, qui malheureusement se révèle trop vite empoisonnée...

     

    Une nouvelle fois en moins de 400 pages, Jack Campbell développe une ligne d'action et de développement de personnages efficace et sans bavures. Un poil trop efficace, sans doute. Mais rien ne m'a empêché d'aller au bout, et sans souffler un instant, qui plus est. C'est donc bien que la recette fonctionne.

    Le développement des personnages et de leurs interactions perd en revanche en qualité. Des automatismes qui paraissent trop vite indétrônables s'installent dans les rapports entre Geary et certains de ses officiers (Duellos et Desjani en particulier) pour qu'on ne voit pas poindre l'ennui. La relation nouvelle et particulière qu'entretient Geary avec la coprésidente Rione sonne faux et ne m'a pas convaincue. Geary a beau continuer à se poser des questions sur sa légitimité, cela interpelle moins le lecteur que dans le premier tome. Le personnage le plus intéressant développé dans cet opus se révèle être le capitaine Falco lui-même : complexe, contradictoire, égocentrique et pourtant dévoué à l'Alliance, c'est un électron libre qui génère sa propre dynamique. Dommage, dans un certain sens, qu'il soit évincé de la narration pendant la moitié du roman.

    Mon impression, née de la lecture du premier tome, se confirme : nous avons affaire ici à une série développée sur un moyen terme, dont chaque épisode est relativement court et dont la portée reste assez faible. La profondeur de l'univers général semble limitée, bien que des ouvertures se profilent à l'horizon de la simple opposition entre Alliance et Syndic. Je lirai les suites -  la série compte six tomes - mais je sais d'avance que cette série ne m'apportera pas grand-chose d'autre que le divertissement, comparée par exemple à... oui, vous avez deviné, Honor Harrington, mais aussi à la Saga Vorkosigan.

    A recommander donc aux amateurs de space opera militaire, qui comme moi aiment les scènes de bataille et la stratégie, sans beaucoup d'espoir de voir d'autres personnes s'y intéresser...

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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    Genre : space opera

    Édition : L'Atalante, 2008, collection La dentelle du Cygne

  • Indomptable (La flotte perdue, tome 1) de Jack Campbell

    Je cherchais, depuis quelques temps déjà, de quoi alimenter ma soif de space opera, de préférence militaire au vu de mes goûts plus que douteux en matière de lecture de détente. Honor Harrington s'essouffle, et de toute façon, David Weber ne peut écrire, ni L'Atalante traduire, aussi rapidement que ma vitesse de lecture l'exige.

    space opera,science-fiction,vaisseau spatialPromptement conseillée par, entre autres, M. Lhisbei, je me fis donc offrir pour noël le premier tome de la série La flotte perdue de Jack Campbell, intitulé Indomptable.

    Indomptable est le nom du vaisseau spatial de la flotte de l'Alliance (et non de l'Axe, on notera la référence plus que limpide) sur lequel a échoué John Geary, officier de l'Alliance récupéré dans une capsule de survie après cent années de dérive - et de sommeil. Toujours pas revenu d'être en vie, et choqué par la perte de son époque (en 100 ans, tout son univers connu a disparu), John Geary souffre d'autant plus de décalage qu'il découvre être devenu, bien malgré lui, une légende de la flotte sous le nom de Black Jack Geary.

    Il se retrouve en pleine déroute : la flotte de l'Alliance, battue par son ennemi séculaire le Syndic, veut éviter la destruction et son commandant va, avec son état major, discuter des termes de sa reddition avec les vainqueurs. Avant de partir pour cette rencontre, il confie honorifiquement sa charge à John Geary. Bien lui en prend : il se fait massacrer comme du bétail par le Syndic, laissant à un John Geary dérouté une flotte sur le point de se faire détruire.

    Geary parvient à faire évader sa flotte d'une façon inattendue, car trop ancienne pour ses désormais contemporains, mais ne peut rentrer en droite ligne au sein de l'Alliance. Et alors que la flotte s'échappe par les chemins de traverse, il découvre à quel point elle a changé, et combien son image de héros sans peur et sans reproche lui apporte au moins autant d'ennuis que de notoriété.

    Fragilisé physiquement pas son siècle de sommeil forcé et psychologiquement par le fait de se réveiller dans une époque totalement différente, John Geary lutte avant tout contre lui-même pour parvenir à rester à flot face à des compatriotes qu'il ne comprend pas et qu'il doit pourtant cornaquer - le plus souvent contre leur volonté. Son image légendaire de combattant agressif et désespéré dessert le sauvetage de l'ensemble de la flotte. Il découvre que ses nouveaux contemporains sont téméraires, suicidaires bien souvent, qu'ils n'ont aucune culture militaire et qu'ils sont sans pitié ni humanité pour leurs adversaires. Le résultat d'un siècle d'une guerre ininterrompue et sans espoir de vaincre, alors que lui-même a connu le monde en paix.

    Il passe alors le plus clair de son temps à tenter de convaincre ses compatriotes que la stratégie est plus importante que la bravoure, que l'organisation et le respect des ordres sont plus efficaces que les initiatives personnelles et que traiter l'adversaire humainement n'est pas un signe de faiblesse. Bref, Geary est le parangon des vertus cardinales de l'armée. Ce en quoi il rejoint, à mon sens, Honor Harrington : l'honneur avant tout.

     

    Ce côté simpliste de l'état d'esprit militaire reste toujours pour moi une source d'amusement, mais dans le cas de La flotte perdue, il sert admirablement bien le récit. Car les valeurs surannées de Geary font mouche dans un monde qui a perdu de vue les siennes et ne sait plus pourquoi il se bat.

    Ma découverte de l'univers de la flotte perdue se révèle donc dans l'ensemble plutôt positive. Geary est suffisamment fragile pour être crédible, les officiers supérieurs sont autant des femmes que des hommes (j'apprécie toujours cette équité !), et les scènes de batailles sont assez travaillées, en particulier les décalages temporels et les perceptions relativistes dus à la distance entre les vaisseaux en mouvement et à leurs accélérations respectives.

    Puisque les aventures de John Geary ne peuvent échapper, en ces lieux, à la comparaison avec Honor Harrington, je préciserai que les descriptions techniques et géopolitiques sont beaucoup plus simplistes et moins détaillées que chez ma copine Honor. Mais je ne vois pas bien qui pourrait rivaliser avec David Weber en la matière... Le premier tome de La flotte Perdue est bien plus court qu'un tome des aventures d'Honor, l'action est plus découpée. On sent nettement l'aspect sériel de l'oeuvre, tel un feuilleton télévisé américain divisé en épisodes de 40 minutes - alors qu'Honor Harrington sera plus comparable aux épisodes de 90 minutes de la série britannique Sherlock.

    Bref, La flotte perdue m'a tout l'air d'être une oeuvre plus facile à aborder, plus rapide à lire mais aussi plus facilement oubliable car moins ambitieuse qu'Honor Harrington. Comme je peux me tromper en faisant cette assertion, je vais de ce pas aller lire le deuxième tome de la série, intitulé Téméraire. Et je vous en donne bientôt des nouvelles.

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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    Genre : space opera

    Édition : L'Atalante, 2008, collection La dentelle du Cygne.

  • L'éveil du Léviathan de James S.A. Corey (The Expanse, tome 1)

    Première incursion dans la SF éditée par Actes Sud, j'ai lu L'éveil du Léviathan grâce à un concours organisé par Lhisbei et une bonne dose de curiosité envers ce roman noir qui a toutes les caractéristiques du space opera. Ou l'inverse.

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  • Le Retour du Challenge qui me fait kiffer ma vie : Summer Star Wars

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    Ils reviennent.

    Ils sont plus beaux, plus grands, plus expérimentés, plus redoutables.

    Excel Vador et ses acolytes, M. Lhisbei et Lhisbei, ne vous lâcheront pas, du 21 juin au 23 septembre 2015.

    Le Summer Star Wars est de retour pour la sixième fois, sous le nom de Revanche du Challenge.

     

    Nous en sommes donc à l'épisode III. Et s'il y en a un l'an prochain, ce sera l'épisode VII. Si vous n'avez pas compris, c'est que vous n'êtes pas un fan de Star Wars. Ou que vous êtes vraiment très, très jeune (ce qui n'est grave, hein, vous n'y êtes pour rien).

     

    Vous avez trois mois pour explorer deux genres phares de la SF : le Space Opera et le Planet OPera. Les romans, essais, BD, nouvelles, films, séries, jeux vidéos, compte-rendus d’expositions ou de conférences sont acceptés. Les inscriptions se font en zone de commentaire par là.

     

    J'ai pour ma part quelques chroniques déjà prêtes, ainsi que des lectures en cours et à venir. Mon genre de prédilection retrouve le chemin de ce blog avec plaisir et impatience.

    A très bientôt !

  • Avengers : l'ère d'Ultron, de Joss Whedon

    On reprend les mêmes et on recommence, avec plus d'effets spéciaux, de batailles et de monde à sauver (quoique). Iron Man, Thor, Captain America, Hulk, Black Widow et Hawkeye bossent ensemble, et bon, ça explose dans tous les coins.

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  • L'école des assassins, de Thomas Day et Ugo Bellagamba

    Court roman - ou novella - de 150 pages, L'école des assassins est ma première incursion dans l'oeuvre d'Ugo Bellagamba - j'avais déjà lu du Thomas Day, même si je n'en ai pas forcément fait état ici.

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  • Les âmes envolées, de Nicolas Le Breton

    steampunk,science-fiction,uchronie,belle époqueLes âmes envolées est le premier roman de l'imaginaire de Nicolas Le Breton. Ayant commis auparavant quelques romans historiques et policiers dans le Lyon du Moyen-Âge, Nicolas Le Breton n'est pas un novice en matière d'écriture. Il a même rédigé un essai sur les grands criminels lyonnais.

    Lyon, lyonnais... Autant d'indices, qui, tels des petits cailloux, auront frappé l'esprit observateur de mon auguste lectorat. Un soupçon de chauvinisme régionaliste ne poindrait-il pas à l'horizon de ce blog ? Ne sautons pas trop vite aux conclusions, et allons plutôt voir de quoi il retourne.

    Les âmes envolées est un roman uchronique steampunk dans lequel on peut même croiser des zombies. Dit comme cela, on dirait un joyeux fourre-tout. Mais voyons plutôt le quatrième de couverture :

    « L’automobile n’a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballons, dirigeables et autres aérostats. En cette année 1912 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s’embarque dans une drôle d’affaire. Des morts qui s’animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l’inverse). Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale.

    Dans une course de Paris aux Indes, de l’Himalaya aux champs de bataille d’Ypres, un roman échevelé, qui swingue comme les premières notes d’un jazz endiablé, qui gigue comme le pont du dirigeable dans la tempête, qui siffle de vapeur sous pression et chauffe comme une section de cuivres bien lubrifiée.

    Ah, l’ivresse des altitudes ! Il y a de quoi en perdre son chapeau. »

     

     

    Je dois t'avouer quelque chose, ami lecteur : j'ai commencé ce livre pour des raisons qui, dans l'esprit de certains, pourrait manquer de noblesse, parce que de gratuité d'intention. Je l'ai lu parce que je reçois l'auteur dans ma médiathèque bientôt. Pas pour parler de ce livre là, mais bon, quand on est un bon bibliothécaire, on bosse la biblio de ses invités.

    Ben tu sais quoi ? Je ne regrette tellement pas ma lecture que je crois que je vais même avoir du mal à parler (et d'ailleurs à commencer de lire...) le livre pour lequel je le fais venir.

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    Louis Lépine, sémillant et bondissant retraité, héros de notre roman.

     

    Comme le disait ma blogopote Lhisbei sur quelque réseau social, « je soupçonne l'auteur d'être un authentique romantique ». Oui, Les âmes envolées porte un romantisme effréné, empli de vent, de hauteur d'âme, de vision et de vue (depuis un dirigeable, c'est plus aisé), un romantisme universel aussi, car toutes les amours y ont droit de cité. Roman romantique, roman romanesque dans la plus noble tradition initiée par Alexandre Dumas père, roman d'aventures, roman de science-fiction et roman uchronique : un heureux mélange, porté par une langue élégante, variée, précise comme un scalpel, mais aussi délicate et inspirante - j'ai parfois dû avoir recours à mon dictionnaire...

    La connaissance encyclopédique de l'auteur sur la société de la Belle époque et de la première guerre mondiale est un délice dans le cadre de son uchronie. Tout est tellement précis que le transfert de la réalité des moteurs de voiture à la fiction des dirigeables est parfaitement naturel. Le fait que le récit soit porté essentiellement par le préfet Lépine est un coup de maître, puisque son invention du concours éponyme (bien réel celui-ci) autorise le héros à sortir de son chapeau - souvent littéralement - toutes sortes d'inventions steampunk loufoques et terriblement séduisantes, sifflantes et vibrionnantes. Le roman donne vie à une constellation de machineries à vapeur, de modèles de dirigeables, d'armes inconnues de la plus belle eau steampunk.

    J'ai apprécié les références au mythe le plus célèbre du début du XXe siècle, Shangri-La, un lieu imaginaire décrit dans Les horizons perdus de James Hilton. Mais, tu me connais, ami lecteur, j'ai aussi grandement salué le personnage de la baronne Léontine de Laroche, pilote émérite et téméraire, que ni les corsets ni les convenances n'arrêtent jamais. Les personnages secondaires sont nombreux, souvent issus de l'Histoire, apportant ainsi un piment indéniable à ce récit rocambolesque assumé : la bande à Bonnot, le président Clémenceau, Alexis Carrel et Edmond Locard, tous deux éminents scientifiques lyonnais du début du siècle dernier.

    Bref, une lecture qui m'a emplie de joie et de plaisir, que je recommande à tout amoureux d'aventures et de beau langage.

     

    Visitez le blog de Nicolas Le Breton et découvrez sa passion (très steampunk) pour le musée Testut-Latarjet.

     

    Genre : uchronie, steampunk, science-fiction, policier

    Edition : Les moutons électriques, 2014