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science-fiction - Page 5

  • Le casse du continuum, de Léo Henry

    Le casse du continuum, cosmique fric-frac de Léo Henry est un inédit millésime 2014 de Folio SF. Un thriller de space opera court, conseillé par une libraire et qui entre, ô bonheur, dans le SWW de M. Lhisbei. Plein de bonnes raisons de l'avoir lu cet été, donc.le_Casse_du_continuum.jpg

    Quatrième de couverture : Ils sont sept. Les meilleurs dans leur domaine respectif : maniement d’explosifs, charisme, assassinat, braquage, séduction… Ils n'ont, a priori, rien en commun mais vont devoir mettre de côté leurs rivalités et s’associer pour une mission secrète insolite. En cas de succès, ils pourraient devenir les sauveurs de l’humanité tout entière. En cas d’échec : la mort ou pire encore. L’enjeu? Réussir le casse du continuum.

    Roman court et efficace, Le casse du continuum possède beaucoup de qualités : de l'action, une multiplicité de points de vue, des personnages de monte-en-l'air passionnants, souvent attachants. Avec beaucoup de filles qui envoient du pâté. On voyage, on saute, on castagne, on flingue, on dézingue, on vole, on casse et on se casse. Le tout servi par une écriture visuelle convaincante. Bref, le propos est sympathique. Orienté adeptes de la baston intergalactique tout de même - ce qui est loin de me déplaire.

    Mais ce roman est un peu plus que sympathique : il est intéressant. Léo Henry peaufine son texte, ses personnages et sa narration. Il y a de l'étrange, de l'inattendu, dans ce roman. Le rythme est heurté, par fois lent, parfois rapide. La narration peut être linéaire comme cursive, suivant le narrateur. Les inventions science-fictives, telles que le Noun, sont travaillées et réfléchies.

    Je n'ai pas accroché au final, partiellement incompréhensible pour moi, trop cérébral sans doute. Pas assez de temps pour poser les personnages et leurs motivations, peut-être ?

    Je ne pense pas relire ce roman, mais je le conseillerai à d'autres. Surtout ceux que les jeux de l'esprit, du récit et des allégories de la SF divertissent. Sommes toutes, un livre que je ne regrette pas d'avoir lu.

     

     Genres : science-fiction, space opera

     Gallimard Folio SF, 2014

     Lu aussi par  : Efelle, Mes imaginaires

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  • Le grand vaisseau, de Robert Reed

    Ma première contribution au Summer Star Wars de M. Lhisbei se penche sur Le grand vaisseau, de Robert Reed. Une oeuvre qui s'inspire d'autres grands classiques de science-fiction basés sur la vie et l'oeuvre de l'humanité à l'intérieur d'un très grand vaisseau spatial, tel que Rama, d'Arthur C. Clarke.

    grand vaisseau 2.jpgUn très grand vaisseau, de la taille d'une géante gazeuse comme Jupiter, est découvert par les humains. Creusé de multiples chambres immenses et aménageables, il vient de très loin, est très vieux et va on ne sait où. Qu'importe, les humains l'investissent, défendent cet investissement contre les velléités  de mainmise alien et le transforment en paquebot de luxe ultra rentable pour toutes les espèces de la galaxie. Ils sont les maitres à bord, qu'on se le dise. Les progrès de la science les ont rendu virtuellement immortels : ils ne vieillissent pas et peuvent être réanimés à partir d'un morceau d'ongle, ou peu s'en faut. La grande capitaine est devenue une sorte d'hybride entre un humain et une interface avec le vaisseau. Tous ses capitaines ou presque sont humains.

    Un jour, Miocène, l'une des principales capitaines, est chargée de partir à la découverte d'un territoire inexploré du vaisseau, qui recèle une surprise : une planète ferreuse et torturée par une tectonique explosive de la taille de Mars, baptisée Marrow. Un accident se produit et tous les capitaines (les meilleurs du vaisseau, recrutés pour l'occasion), se retrouvent prisonniers sur Marrow. Prisonniers pour 5000 ans, au bas mot. Ils sont immortels, alors ils prennent leur mal en patience, font des enfants et créent une société industrielle à partir de rien en attendant. En attendant quoi, telle est la question. Car pourront-ils retrouver le reste du grand vaisseau intact après plusieurs millénaires ?

    Il m'a fallu du temps pour lire ce livre, ce qui est rarement bon signe. J'ai même attaqué des romans fantastiques entre temps, c'est dire.

    Bon, ne tournons pas autour du pot : je ne vois pas en quoi ce roman pourrait nous convaincre d'entrer dans la famille des grands classiques du genre. Je me suis ennuyée de bout en bout. Pas de style, ce qui ne serait pas trop grave si cela avait été le seul défaut du roman. Les personnages manquent cruellement d'humanité, ils sont quasiment inexistants. On ne comprend pas grand chose à leurs motivations et on ne croit pas une seconde à la manière dont ils gèrent de leur immortalité.

    L'histoire semble se résumer à une lutte de pouvoir, même pas intéressante. Je veux dire, pour une bonne lutte de pouvoir bien menée, allez donc voir les tortueuses manipulations du podestat Leonide Ducator dans Gagner la guerre, ou les menées feutrées mais implacables de Mara des Acoma dans la Trilogie de l'empire.

    Les tenants et aboutissants de chaque sursaut scénaristique sont incompréhensibles. Soit l'auteur explique trop de choses, soit il n'en explique pas assez, mais le lecteur a l'impression de ne jamais en savoir assez sur les raisons d'être de chaque évènement. Ce qui rend le fil de la narration inutilement compliqué.

    Des ellipses qui se veulent intelligentes, une flopée de personnages différents mais difficiles à relier et à investir, une contextualisation qui met en avant quelques sociétés aliens qui se révèlent finalement inutiles tant à l'histoire qu'à l'atmosphère du livre...

    Donc, pour ce roman de space opera qui se veut grand mais qui est, à mon sens, un ratage, je dis : amis lecteurs, passez votre chemin.

    space opera, science-fiction, littérature de l'imaginaire, vaisseau spatial

  • La pile à bloguer : procrastination, quand tu nous tiens

    pile de livresJ'ai inventé (ou peut-être pas) la PAB, la pile à bloguer : tout ce que j'ai lu, qui entre dans ma ligne éditoriale*, et que je n'ai toujours pas honoré de ma prose. Oui, honoré. Non mais.

    Ma PAB a développé un volume indécent depuis quatre mois. Même les encouragements du Summer StarWars VI n'ont pas réussi à la faire maigrir significativement.

    Mais il serait terriblement erroné de croire que je ne lis rien. C'est juste que je ne blogue presque pas, sauf en cas d'insomnie. Alors j'ai décidé de vous lister les livres lus depuis le printemps dernier.

    Si vous souhaitez connaître mon avis/opinion/analyse sur l'un des titres, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. J'y répondrai de mon mieux. Et, qui sait, peut-être une chronique sortira-t-elle bientôt de mon chapeau...

    J'ai donc lu...


    De la fantasy qui dépote :

     

    Du fantastique mâtiné de thriller :

     

    De l'anticipation, et de la bonne, bien que les deux titres Young Adult de chez Castlemore ne le laissent a priori pas croire :

     

    Du space opera, du vrai, du beau, du dur de dur, qui aurait dû avoir sa place dans l'épisode VI du SSW :

     

    Quand je vous dis que j'ai du retard dans mes chroniques...


    *Je dis "qui entre dans ma ligne éditoriale", car ce n'est pas le cas de Pipiou dans son oeuf, une jolie oeuvre que j'ai lue et relue presque tous les soirs ces deux derniers mois... Mais elle ne fait définitivement pas partie de ma ligne. Sinon, j'aurais ouvert un blog de littérature jeunesse - Dieu m'en préserve !!

  • La cité de perle, de Karen Traviss (Les guerres Wess'har, tome 1)

    La cité de perle est le premier roman traduit en français de l'auteur anglaise Karen Traviss, connue par ailleurs pour ses nombreux ouvrages de l'univers de Star Wars. Ce n'est donc sans doute pas un hasard que ce billet ouvre - chez moi du moins - le cycle des chroniques consacrées au Challenge Summer StarWars épisode VI de Mr Lhisbei et Lhisbei herself.

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    Karen Traviss, dans ce roman, développe la thématique écologique en prenant pour base une planète, Cavanagh, dont l'écosystème est férocement protégée par un guerrier hors norme, Aras. Les habitants naturels de la planète sont des formes de vie aquatiques, les Berezi. Quelques humains, arrivés il y a plusieurs générations, se sont installés sur la planète Cavanagh selon les conditions drastiques posées par Aras. La communauté est isolée du reste de la planète, confinée dans un espace terraformé pour elle, afin de lui permettre de cultiver les plantes nécessaires à sa survie. Un champ de force sépare leur territoire du reste de la planète, afin d'éviter toute contamination exogène.

    Les colons humains sont parfaitement satisfaits de leurs condition de vie, en accord avec leurs profondes convictions écologiques, politiques et religieuses. Ils ont dans ce sens envoyé un message au reste de l'humanité, signifiant qu'ils pouvaient les oublier et que tout allait bien, merci pour eux.

    Bien entendu, ils obtiennent le résultat inverse : une mission composée de scientifiques et de marines est envoyée vers eux, un voyage de 75 ans. La mission est dirigée par Shan Frankland, une officier de la police environnementale, et Lindsay, une militaire. Cette mission représente un enjeu énorme pour tous ses membres, puisqu'à leur retour chez eux, si retour il y a, tous leurs proches auront disparu.

    Arrivées sur place, les dirigeantes découvrent rapidement les règles du jeu et les conditions sans appel posées par Aras, payant brutalement le prix du sang pour la désobéissance d'un des membres de l'équipe. Aras appartient au peuple Wess'har, qui habite sur la planète voisine du système. Ce peuple, écologiste convaincu, n'hésite pas à exterminer les colonies polluantes mettant en danger les espèces locales. Aras est un de leurs champions en la matière...

    Une étrange entente s'installe entre Shan Frankland et Aras, les deux solitaires, alors que le Capitaine Lindsay, aux prises à avec des problèmes personnels déstabilisants, se replie sur elle-même. Vient un moment où les explorateurs doivent choisir leur camp ; celui des colons et d'Aras, ou celui du reste de l'humanité, qui vient frapper aux portes de ce lointain système...

    Dépaysement. Voici le maître mot de ce roman. On n'est jamais chez soi. Et c'est bien ! J'ai apprécié ce roman parce qu'il m'emmène ailleurs, en compagnie de gens différents - on découvre progressivement à quel point l'est Aras, tellement différent même qu'il ne ressemble en rien à ce qu'il était initialement.

    Je n'irai pas chercher dans ce roman de profondeur philosophique, à part l'évidente importance du thème écologique ; on y voit les bienfaits, les dérives et tous les dommages collatéraux provoqués par la défense de l'écologie poussée au bout de son raisonnement. Le questionnement est intéressant, et il est dans l'air du temps.

    L'écriture de Karen Treviss a l'avantage de la simplicité : avec un contexte aussi exotique, c'est en effet un atout pour emmener rapidement le lecteur dans son univers. Elle a bien travaillé certains de ses personnages, particulièrement Shan Frankland et Aras, dont les motivations profondes sont singulières et attachantes, mais les autres protagonistes sont plus caricaturaux.

    Je n'ai pas développé une passion ardente pour ce roman, pourtant intelligent. Peut-être est-il tout simplement honnête, manquant un peu de l'ambition d'oeuvres comme celles de Vernor Vinge (Un feu sur l'abîme, Au tréfonds du ciel), qui restent pour l'instant mes références en space et planet opera (hors Honor Harrington, bien entendu).

    Il reste que ce fut une expérience plaisante, et que je lirai avec curiosité d'autres titres de cette auteur.

    Bragelonne, 2006.

    Genre : planet opera, space opera, science-fiction

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  • Jésus vidéo, d'Andreas Eschbach

    Jésus vidéo, L'Atalante, Andreas EschbachAndreas Eschbach est surtout connu pour Des milliards de tapis de cheveux, roman édité en 1995 qui a eu (entre autres) le Grand Prix de l'Imaginaire en France en 2001. Jésus vidéo, plus récent et moins connu, a pourtant reçu lui aussi des récompenses, en Allemagne notamment.

    L'histoire : en Israël, sur un site de fouilles archéologiques, un jeune américain, bénévole de la campagne de fouilles, trouve aux côtés d'un squelette vieux de deux mille ans un sac plastique contenant le mode d'emploi d'une caméra pas encore sortie sur le marché. Immédiatement, toutes les personnes mises au courant de la découverte pensent que la caméra qui va avec le mode d'emploi pourrait porter en mémoire un enregistrement de Jésus Christ. Le tout est de trouver cette caméra ; c'est le point de départ d'une course à travers Israël.

    Entrent alors en jeu divers protagonistes, souvent antagonistes : un magnat de la presse américaine - le mécène du chantier de fouilles -, l'américain bénévole qui se trouve être lui aussi très riche et très capable, un professeur d'archéologie dans la lune, un écrivain allemand de science-fiction, des israéliens dépassés par l'affaire, des moines, des prêtres et des grands pontes de l'Eglise catholique. Car si tous veulent trouver cette caméra, ce n'est pas pour les mêmes raisons. Chacun de ces personnages en aurait une utilisation radicalement différente : diffusion mondiale et libre, vente et profits colossaux, utilisation politique, destruction...

    Mon avis : L'idée était si belle... Mais je suis déçue. Autant l'idée de départ et les personnages imaginés par Andreas Eschbach m'ont plu, autant le roman se noie dans les descriptions et les rebondissements inutiles. On a, au cours de la lecture, l'impression de n'arriver à rien... Et c'est exactement ce qui se produit. Les révélations promises par le pitch sont gâchées par un je-ne-sais-quoi qui annule la saveur de leur apparition.

    Le roman est peut-être trop démonstratif. Peut-être que, influencée par des dizaines de romans de SF américains calibrés au millimètre pour plaire au lecteur, je suis incapable d'apprécier une autre approche, plus nuancée. Je veux bien le croire.

    Ou peut-être ne suis-je tout simplement pas faite pour apprécier Andreas Eschbach : attirée par de multiples critiques positives, j'avais lu il y a quelques années Des milliards de tapis de cheveux, son roman le plus connu et le plus primé... Même si, bien sûr, les idées originales et la réflexion socio-politique y étaient présentes (je ne reviendrai pas sur ce qui me pousse à lire de la SF, j'ai répondu abondamment à cette question il y a quelques temps), j'en avais tiré une impression proche de celle-ci : un goût d'inachevé, une fadeur du romanesque qui déçoit mes attentes de lectrice en mal d'évasion.

     

    L'Atalante, 2001

    Genre : anticipation, uchronie

  • La nef des fous, de Richard Paul Russo

    russo nef des fous.jpgBartolomeo Aguilera est le conseiller du capitaine du vaisseau l'Argonos. C'est un homme à l'intelligence acérée et souvent cynique, car il est orphelin, abandonné à la naissance à cause d'un corps difforme qu'il doit enfermer dans un exosquelette pour pouvoir évoluer parmi les autres. Les autres, ce sont les habitants du vaisseau, qui y vivent depuis des générations. L'Argonos est un monde en soi, fermé sur lui-même, qui navigue sans but précis depuis des milliers d'années.

    Sur une planète baptisée Antioche, les argonautes découvrent un charnier terrifiant, sans l'ombre d'un indice pour l'expliquer. Plus tard, ils tombent sur un vaisseau spatial gigantesque de facture vraisemblablement alien, visiblement abandonné. Ils décident d'explorer le mastodonte.

    Bartoloméo, en narrateur, nous fait découvrir les arcanes compliquées de son monde, divisé entre les hautes castes dirigeantes et les soutiers, ouvriers chargés de la maintenance du vaisseau. Nous découvrons les tensions sociales, religieuses et politiques qui l'habitent. Et surtout, nous tentons de décrypter avec lui les mystères d'Antioche et du vaisseau alien.

    La nef des fous est un roman agaçant ; d'où vient l'Argonos, où va-t-il, comment cela va-t-il finir ? Nous n'en avons jamais la réponse. C'est aussi ce qui fait son charme ; rester sur sa faim laisse place à l'imagination...

    La nef des fous est un bon roman, original et parfois destabilisant.

     

    Le Belial', 2006

    Genre : science-fiction, space opera


  • Les abîmes d'Autremer

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    Je viens de faire une découverte. Avant-hier, j'avais pris deux livres à la bibliothèque, des romans pour ados. J'ai lu le premier en une heure et quart. Bof, bof, bof. Un bouquin bâclé, mal écrit, avec une bonne idée mais un style médiocre et une finesse de mammouth.

    Sur cette déception, je commençai le deuxième roman. Pour le même nombre de pages... Il m'a fallu presque trois heures ! Parce que l'écriture était belle, parce que l'histoire me berçait, et que je le savourais à chaque seconde.

    Il s'agit du roman Les Abîmes d'Autremer, de Danielle Martinigol. C'est l'histoire de Sandiane, une jeune fille de 16 ans qui suit son père dans ses reportages. Elle apprend avec lui le métier de journaliste, bien que celui-ci ait des méthodes discutables pour dénicher les scoops. Père et fille ont l'occasion de faire un reportage sur une planète, Autremer, dont les habitants sont extrêmement discrets sur leur mode de vie. Les journalistes tentent sans relâche - ni scrupules - de découvrir leurs secrets. Sandiane cherche en particulier à comprendre comment fonctionnent les étranges vaisseaux spatiaux des autremériens, les Abîmes.

    Les Abîmes d'Autremer est un beau récit écologique, qui propose en outre une réflexion intelligente  sur la place et le rôle des médias dans une société saturée d'information.

    Voir aussi l'avis d'Anudar

    Mango jeunesse, 2001.

    Genre : écologique, science-fiction, space opera, initiatique