Andreas Eschbach est surtout connu pour Des milliards de tapis de cheveux, roman édité en 1995 qui a eu (entre autres) le Grand Prix de l'Imaginaire en France en 2001. Jésus vidéo, plus récent et moins connu, a pourtant reçu lui aussi des récompenses, en Allemagne notamment.
L'histoire : en Israël, sur un site de fouilles archéologiques, un jeune américain, bénévole de la campagne de fouilles, trouve aux côtés d'un squelette vieux de deux mille ans un sac plastique contenant le mode d'emploi d'une caméra pas encore sortie sur le marché. Immédiatement, toutes les personnes mises au courant de la découverte pensent que la caméra qui va avec le mode d'emploi pourrait porter en mémoire un enregistrement de Jésus Christ. Le tout est de trouver cette caméra ; c'est le point de départ d'une course à travers Israël.
Entrent alors en jeu divers protagonistes, souvent antagonistes : un magnat de la presse américaine - le mécène du chantier de fouilles -, l'américain bénévole qui se trouve être lui aussi très riche et très capable, un professeur d'archéologie dans la lune, un écrivain allemand de science-fiction, des israéliens dépassés par l'affaire, des moines, des prêtres et des grands pontes de l'Eglise catholique. Car si tous veulent trouver cette caméra, ce n'est pas pour les mêmes raisons. Chacun de ces personnages en aurait une utilisation radicalement différente : diffusion mondiale et libre, vente et profits colossaux, utilisation politique, destruction...
Mon avis : L'idée était si belle... Mais je suis déçue. Autant l'idée de départ et les personnages imaginés par Andreas Eschbach m'ont plu, autant le roman se noie dans les descriptions et les rebondissements inutiles. On a, au cours de la lecture, l'impression de n'arriver à rien... Et c'est exactement ce qui se produit. Les révélations promises par le pitch sont gâchées par un je-ne-sais-quoi qui annule la saveur de leur apparition.
Le roman est peut-être trop démonstratif. Peut-être que, influencée par des dizaines de romans de SF américains calibrés au millimètre pour plaire au lecteur, je suis incapable d'apprécier une autre approche, plus nuancée. Je veux bien le croire.
Ou peut-être ne suis-je tout simplement pas faite pour apprécier Andreas Eschbach : attirée par de multiples critiques positives, j'avais lu il y a quelques années Des milliards de tapis de cheveux, son roman le plus connu et le plus primé... Même si, bien sûr, les idées originales et la réflexion socio-politique y étaient présentes (je ne reviendrai pas sur ce qui me pousse à lire de la SF, j'ai répondu abondamment à cette question il y a quelques temps), j'en avais tiré une impression proche de celle-ci : un goût d'inachevé, une fadeur du romanesque qui déçoit mes attentes de lectrice en mal d'évasion.
L'Atalante, 2001
Genre : anticipation, uchronie