L'alliance des hérétiques est le deuxième tome de la série Sanctuaire, de David Weber. J'avais fort bien accroché au premier tome. Un peu surprise, tout de même, que ce ne soit pas L'Atalante, mais Bragelonne, qui édite la série en version française. Mais je ne suis pas Bragelonnophobe. :)
David Weber, pour ceux qui ne suivraient pas ce blog ni la littérature de SF en général, est l'auteur de la célèbre série Honor Harrington, un space opera militariste de la plus belle eau, dont je parle abondamment, de-ci, de-là et même par là. Sanctuaire est une série de pure SF également, oscillant entre le space opera, au début du premier tome, et le planet opera (tout le reste des deux tomes). C'est pourquoi il entre de plein droit dans le Summer StarWars V de Lhisbei.
Résumé du premier volume : Les humains ont failli disparaître sous la pression d'extra-terrestres repérant leurs proies en fonction de leur niveau technologique. Les survivants se sont réfugiés sur une planète ignorée de leurs ennemis, Sanctuaire. Pour éviter que l'histoire ne se répète, les colons sont frappés d'amnésie et toute innovation technologique est sévèrement réprimée sur Sanctuaire par l'Eglise du Dieu du Jour Espéré. Mais le royaume de Charis résiste à l'oppression de l'Eglise, persuadé que le progrès technique est au contraire une bénédiction. Il est aidé en cela par Merlin Athrawes, un conseiller combattant issu de l'ancienne civilisation humaine - ce que les charisiens ignorent.
Dans ce deuxième opus, l'Eglise est décidée à anéantir le royaume de Charis, quitte à provoquer une guerre totale et risquer de compromettre l'aura de sainteté et donc, de crédibilité, de ses dirigeants. Le roi charisien Cayleb et son ami(e) Merlin, la mort dans l'âme, se résignent à accepter ce conflit meurtrier pour le bien de l'humanité (c'est bô, hein ? C'est très Weberien...). Ils doivent donc trouver des alliés, obligeant Cayleb à contracter un mariage d'Etat, et renforcer leurs techniques de combat naval - car Sanctuaire est une planète essentiellement aquatique. L'occasion (irrésistible) pour David Weber de se lancer dans les grandes explications géo-militaro-politiques dont il est si friand. Il faut dire en toute honnêteté qu'il est doué pour l'exercice.
Le roman déroule quelques évènements attendus : Charis n'a plus l'effet de surprise et se fait laminer dans quelques batailles, les pontes de l'Eglise sont passablement idiots dans leur colère et commencent à se tirer des balles dans le pied, et le mariage d'état se révèle être un mariage d'amour (Rôôôôôôô ! Sans dec' ?).
Mais ça promettait de devenir un tantinet longuet, voire ennuyeux, cette histoire, vu qu'il ne s'agit sommes toutes que de la suite linéaire du précédent opus. On sait pourtant que Merlin-Nimue doit amener toute une civilisation à un niveau technologique très avancé pour combattre les extra-terrestres. Ne constatant aucune ellipse temporelle, j'ai donc eu peur que l'histoire ne fasse du sur place.
Heureusement, Weber n'est pas un auteur populaire pour rien, il sait nous réserver quelques surprises scénaristiques, qui accrochent notre temps de cerveau disponible pour nous tracter sans effort jusqu'à la fin du tome, et au-delà.
En effet, Cayleb découvre qui est en réalité Merlin. Et ça change la donne. Et c'est bien. Et non, je ne spoile toujours pas !
Je veux en revanche savoir la suite. Qui sera pour l'année prochaine : c'est trop long, beaucoup trop long !
Bragelonne, 2011
Genre : space-opera, planet opera, science-fiction, aventure maritime