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Imaginaire - Page 19

  • La symphonie des siècles, d'Elizabeth Haydon

    symphonie des siècles.jpgLa symphonie des siècles est un cycle de fantasy en trois volumes : Rhapsody, Prophecy et Destiny. Chaque volume ayant été séparé en deux tomes, cela nous fait six livres à lire.

    Après un prologue énigmatique, qui relate la rencontre amoureuse de deux jeunes adolescents, on découvre une jeune femme, Rhapsody, une baptistrelle qui s'est donné pour principe de vie de toujours dire la vérité. Alors qu'elle est poursuivie par des soldats, elle rencontre deux personnages peu recommandables, Grunthor et Achmed le Serpent. Elle les suit pour sauver sa peau, mais les deux comparses l'emmènent bien plus loin qu'elle ne pouvait l'imaginer. S'ensuit une longue, très longue aventure qui mêle leurs trois vies de façon inextricable, et, pendant un bon moment, incompréhensible.

    J'ai trouvé bien des longueurs au début de ce conte, mais je me suis accrochée... Et j'ai bien fait. La symphonie des siècles est une oeuvre longuette et inégale, mais elle apporte une pointe d'originalité qui m'a beaucoup touchée : la musique règne en maîtresse sur le monde de Rhapsody. C'est elle qui donne force de vérité, mais aussi de guérison, de persuasion et de vie à ses paroles. Pour faire pousser une fleur, ou soigner Grunthor, Rhapsody chante ; pour transformer l'âme des choses et des gens, elle les renomme et interprète leur "essence" sur un instrument de musique.

    Ce petit côté naïf (voire nunuche) est parfaitement assumé dans l'histoire d'Elizabeth Haydon : Rhapsody se fait manipuler par tout le monde, amis comme ennemis. Elle est totalement dépourvue de cynisme, contrairement à ses compagnons, qui l'utilisent sans remords. Et ce décalage parfois drôle, et parfois dramatique, introduit du relief dans l'histoire et donne de la profondeur aux personnages.

    Une bonne lecture de détente. Si vous ne savez pas quoi lire pendant les vacances, allez-y sans hésiter.

     

    Editions Pygmalion (2006) et J'ai Lu (2008)

    Genre : fantasy

  • La nef des fous, de Richard Paul Russo

    russo nef des fous.jpgBartolomeo Aguilera est le conseiller du capitaine du vaisseau l'Argonos. C'est un homme à l'intelligence acérée et souvent cynique, car il est orphelin, abandonné à la naissance à cause d'un corps difforme qu'il doit enfermer dans un exosquelette pour pouvoir évoluer parmi les autres. Les autres, ce sont les habitants du vaisseau, qui y vivent depuis des générations. L'Argonos est un monde en soi, fermé sur lui-même, qui navigue sans but précis depuis des milliers d'années.

    Sur une planète baptisée Antioche, les argonautes découvrent un charnier terrifiant, sans l'ombre d'un indice pour l'expliquer. Plus tard, ils tombent sur un vaisseau spatial gigantesque de facture vraisemblablement alien, visiblement abandonné. Ils décident d'explorer le mastodonte.

    Bartoloméo, en narrateur, nous fait découvrir les arcanes compliquées de son monde, divisé entre les hautes castes dirigeantes et les soutiers, ouvriers chargés de la maintenance du vaisseau. Nous découvrons les tensions sociales, religieuses et politiques qui l'habitent. Et surtout, nous tentons de décrypter avec lui les mystères d'Antioche et du vaisseau alien.

    La nef des fous est un roman agaçant ; d'où vient l'Argonos, où va-t-il, comment cela va-t-il finir ? Nous n'en avons jamais la réponse. C'est aussi ce qui fait son charme ; rester sur sa faim laisse place à l'imagination...

    La nef des fous est un bon roman, original et parfois destabilisant.

     

    Le Belial', 2006

    Genre : science-fiction, space opera


  • La Mallorée, de David Eddings

    x1eckrg4.jpgAprès moult tergiversations sur la langue à pratiquer pour l'occasion, j'ai finalement lu La Mallorée en français. C'est moins bien qu'en version originale, mais ces derniers temps je grille mes neurones beaucoup plus rapidement qu'à l'accoutumée, et je suis incapable de lire en anglais.

    La Mallorée est la suite de la Belgariade, où l'on voyait Garion tuer le Dieu Torak et prendre possession de son héritage, le royaume de Riva. Naturellement, on croit que c'est fini (enfin, surtout Garion), et voilà que la Destinée remet le couvert, avec une nouvelle confrontation cosmique pimentée par l'enlèvement du fiston. On reprend donc (presque) les mêmes et on recommence : les prophéties obscures, les compagnons improbables, les escarmouches incessantes et les bonnes parties de rigolade.

    On pourrait s'en lasser... Et bien non. Ce qui me séduit dans l'oeuvre de David Eddings, c'est le voisinage immédiat d'une Mission Prophétique des plus sérieuses avec un humour totalement décalé, ainsi qu'une galerie de personnages extrêmement bien campés. Les héros sont animés par des instincts parfaitement triviaux, les rendant ainsi proches de nous, et férocement drôles. L'amour immodéré de Belgarath pour la bière et le penchant de Silk pour le vol et l'escroquerie sont deux piliers de l'oeuvre, au même titre que les Prophéties. Certains dialogues sont de véritables morceaux d'anthologie, qui provoquent des pouffements incontrôlés.

    On passe un très, très bon moment, et on en redemande !

     

    En cinq tomes, chez Pocket Fantasy :

    1. Les Gardiens du Ponant (Guardians of the West, 1987)
    2. Le Roi des Murgos (King of the Murgos, 1988)
    3. Le Démon Majeur de Karanda (Demon Lord of Karanda, 1988)
    4. La Sorcière de Darshiva (Sorceress of Darshiva, 1989)
    5. La Sibylle de Kell (The Seeress of Kell, 1991)

     

    Genre : fantasy, heroïc fantasy

  • Cap sur l'Armageddon (Sanctuaire, tome 1) de David Weber

    Cap sur l'armageddon.gif

    Lors d'une crise récente de webermania, j'ai acheté le dernier roman de David Weber, appartenant à la série Sanctuaire. J'adore la couverture... =>

    A une époque où l'homme a conquis l'espace, des ennemis apparaissent, attirés par les traces de technologie spatiale, et annihilent la civilisation humaine en un peu moins d'une centaine d'années. Pour sauver quelques milliers de survivants humains, une opération semblable à l'arche de Noé est menée sur une planète éloignée appelée Sanctuaire. Les humains sont manipulés pour oublier toute technologie avancée et le modèle social implanté décourage les avancées techniques, afin de ne pas attirer les prédateurs. Mais ce modèle est dévoyé par des personnages avides de pouvoir, qui créent une théocratie tyrannique en se faisant passer pour des anges.

    Un groupe de résistants parvient à conserver dans un corps de synthèse la personnalité d'une ancienne officier de l'aérospatiale, Nimue Alban. Huit cents ans après l'installation des humains sur Sanctuaire, Nimue Alban se réveille et reprend le combat des résistants pour mener la population vers un niveau technologique qui lui permettra un jour de s'attaquer aux prédateurs. La société qu'elle prend en main est proche de l'Angleterre du XVIIe siècle, avec une économie basée sur le commerce maritime. A elle d'introduire aussi discrètement que possible les avancées techniques qui aideront l'humanité à sortir de sa léthargie forcée...

    Ce roman original mélange le space opera et l'aventure maritime. Comme à son habitude, David Weber ne nous épargne aucune description stratégique et technique, parfois au détriment du rythme narratif. Mais, comme à mon habitude, j'adhère de bon coeur au concept, prenant mon mal en patience et profitant de l'occasion pour élargir ma culture générale à l'histoire des sciences navales. Nimue Alban est attachante et plutôt drôle dans son rôle d'éminence grise. On a vraiment envie de connaître la suite...

     

    Bragelonne, 2010.

    Genre : space opera, science-fiction, aventures maritimes

  • Du vice

    J'ai dans la vie un vice quasi inavouable, qui me donne l'impression de mériter l'enfer chaque fois que je m'y adonne.

    Je parle d'un vice littéraire, bien sûr. Et, par conséquent, de l'enfer littéraire.

    Je suis une fan absolue de la série Honor Harrington, de David Weber (oui, il y a bien quelques billets de cet auteur sur ce blog, ici et ). J’ai besoin de lire un nouveau volume au moins deux fois par an, et d'en relire d'autres dans le même temps.

    Ma fascination pour Honor Harrington, bien que restant un mystère absolu, est un fait indéniable.

    C’est grave.

    C’est grave, parce qu’il s’agit quand même d’un space opera hyper technologique, qui contient des descriptions techniques à n’en plus finir. Celles-ci visent à exposer au lecteur dans le menu détail les systèmes de navigation et d’armement de vaisseaux spatiaux de différents états stellaires. Toute personne normalement constituée meure d’ennui avant le 3e chapitre, et moi je m’y accroche – non sans mal, certes, mais je m’y accroche – comme une désespérée.

    David Weber se complaît dans l'exposition de stratégies et de tactiques militaires. Cela pourrait passionner des adeptes de jeux de guerre, mais moi ? Pourtant, je dévore les plans stratégiques des généraux comme d’autres les petits pains au chocolat.

    Il s'agit également d'une oeuvre au discours militariste affiché, qui expose une apologie de l’armée et de ses bienfaits, dont les membres sont constamment en butte à la bêtise et à l’incompétence des civils pacifistes (sic !).

    En outre, l'auteur profite de ses romans pour faire le panégyrique du système ultra libéral anglo-saxon, dont l’efficacité sociale, économique et politique est démontrée à coup de gourdin au détour de chaque page. Pire, ce dernier est comparé à l’inefficacité lénifiante d’un état-providence à la française, prodiguant sans discernement des aides sociales malsaines à ses citoyens (re-sic !).

    Comment voulez-vous être considéré comme sain d'esprit alors que vous lisez - non, que vous adorez lire - des choses pareilles ?


    Y a-t-il quelqu'un d'autre ? Parce que je ne vous cache pas que je me sens un peu seule...

  • Le retour du sorcier (La prophétie du royaume de Lur, tome 2) de Karen Miller

    retour du sorcier.jpgLa suite du précédent, qui m'avait beaucoup plu. Morg est piégé dans le corps de Durm, le Maître Magicien, qui est dans le coma. Il tente désespérément d'en sortir et doit dans le même temps maintenir le corps de Durm en vie. Gar perd rapidement ses pouvoirs magiques et fait appel à Asher pour le soutenir physiquement pendant ses séances de climagie. Asher n'accepte qu'à contrecoeur, mais il découvre  qu'il a en lui la magie des Doranen. Il commence alors à remplacer Gar lors des séances de climagie, au risque d'être découvert et de précipiter le royaume de Lur dans le chaos.

    Ce second tome est, il faut bien l'avouer, un peu moins bon. Disons qu'on lit avec intérêt la suite de l'histoire, mais le charme de la découverte des personnages hauts en couleur est passé. A mon grand regret, le dénouement final est beaucoup trop rapide...

    Une saga dont le premier tome est un vrai plaisir de lecture et le deuxième, sans être un navet, une petite déception. Choisis ton camp, camarade !

     

    Fleuve Noir, 2009.

    Genre : fantasy

  • L'oiseau d'Amérique, de Walter Trevis

    l_oiseau_d_amerique.jpgLes hommes meurent à petit feu dans un monde dirigé par les robots, pourtant  restés au service des humains. Aucun enfant ne naît plus et les suicides collectifs sont légions. Un homme apprend par hasard à lire, un savoir oublié depuis des lustres. La lecture lui permet de prendre conscience de l'existence d'un passé, et donc, d'un avenir, alors que toute la culture commune est tournée vers l'instant présent. Il commence alors un chemin de désobéissance aux règles imposées par les robots, qui le mènera, via bien des épreuves, vers l'espoir et la renaissance.

    Walter Trevis livre là un grand roman dystopique, dans la même veine que Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Sa portée philosophique pousse à une réflexion sur nos modes de vie et de pensée. Une lecture recommandée.

     

    Chez Folio SF, 2005.

    Genre : anticipation, cyberpunk