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  • Transparences, d'Ayerdhal

    234201.jpgAyerdhal est connu pour ses romans d'anticipation et de science-fiction, mais avec Transparences, il livre un thriller contemporain, étonnant de vivacité et d'originalité. Stephen Bellanger est criminologue à Interpol et suit avec un intérêt croissant l'histoire d'Ann X, une tueuse en série qui a commencé sa carrière à 12 ans, en assassinant ses parents. Elle a pour particularité d'être quasi invisible aux yeux des personnes et des caméras qui l'entourent. Stephen essaie de la comprendre, via les dossiers qu'il étudie, et fait des découvertes surprenantes...

    Pour tout dire, j'ai lu ce roman il y a quelques temps déjà, et j'en garde un souvenir vivace... et impressionné. Le récit est un peu fouilli mais se lit avec beaucoup de plaisir. La psychologie des personnages est très soignée, la narration nous tient en haleine. Ayerdhal digresse sur des sujets tout à fait hors de propos avec virtuosité (il m'a fallu aller chercher un ou deux mots dans le dictionnaire...) et revient à son récit avec une surprenante efficacité. La vie de l'invisible Ann X est ancrée dans l'histoire contemporaine, elle l'éclaire et la rend paradoxalement plus... nette.

    Un roman qu'on ne lâche pas !

     

    Au diable Vauvert, 2004, ou LGF, 2006.

    Genre : thriller politique

  • Du vice

    J'ai dans la vie un vice quasi inavouable, qui me donne l'impression de mériter l'enfer chaque fois que je m'y adonne.

    Je parle d'un vice littéraire, bien sûr. Et, par conséquent, de l'enfer littéraire.

    Je suis une fan absolue de la série Honor Harrington, de David Weber (oui, il y a bien quelques billets de cet auteur sur ce blog, ici et ). J’ai besoin de lire un nouveau volume au moins deux fois par an, et d'en relire d'autres dans le même temps.

    Ma fascination pour Honor Harrington, bien que restant un mystère absolu, est un fait indéniable.

    C’est grave.

    C’est grave, parce qu’il s’agit quand même d’un space opera hyper technologique, qui contient des descriptions techniques à n’en plus finir. Celles-ci visent à exposer au lecteur dans le menu détail les systèmes de navigation et d’armement de vaisseaux spatiaux de différents états stellaires. Toute personne normalement constituée meure d’ennui avant le 3e chapitre, et moi je m’y accroche – non sans mal, certes, mais je m’y accroche – comme une désespérée.

    David Weber se complaît dans l'exposition de stratégies et de tactiques militaires. Cela pourrait passionner des adeptes de jeux de guerre, mais moi ? Pourtant, je dévore les plans stratégiques des généraux comme d’autres les petits pains au chocolat.

    Il s'agit également d'une oeuvre au discours militariste affiché, qui expose une apologie de l’armée et de ses bienfaits, dont les membres sont constamment en butte à la bêtise et à l’incompétence des civils pacifistes (sic !).

    En outre, l'auteur profite de ses romans pour faire le panégyrique du système ultra libéral anglo-saxon, dont l’efficacité sociale, économique et politique est démontrée à coup de gourdin au détour de chaque page. Pire, ce dernier est comparé à l’inefficacité lénifiante d’un état-providence à la française, prodiguant sans discernement des aides sociales malsaines à ses citoyens (re-sic !).

    Comment voulez-vous être considéré comme sain d'esprit alors que vous lisez - non, que vous adorez lire - des choses pareilles ?


    Y a-t-il quelqu'un d'autre ? Parce que je ne vous cache pas que je me sens un peu seule...

  • Le retour du sorcier (La prophétie du royaume de Lur, tome 2) de Karen Miller

    retour du sorcier.jpgLa suite du précédent, qui m'avait beaucoup plu. Morg est piégé dans le corps de Durm, le Maître Magicien, qui est dans le coma. Il tente désespérément d'en sortir et doit dans le même temps maintenir le corps de Durm en vie. Gar perd rapidement ses pouvoirs magiques et fait appel à Asher pour le soutenir physiquement pendant ses séances de climagie. Asher n'accepte qu'à contrecoeur, mais il découvre  qu'il a en lui la magie des Doranen. Il commence alors à remplacer Gar lors des séances de climagie, au risque d'être découvert et de précipiter le royaume de Lur dans le chaos.

    Ce second tome est, il faut bien l'avouer, un peu moins bon. Disons qu'on lit avec intérêt la suite de l'histoire, mais le charme de la découverte des personnages hauts en couleur est passé. A mon grand regret, le dénouement final est beaucoup trop rapide...

    Une saga dont le premier tome est un vrai plaisir de lecture et le deuxième, sans être un navet, une petite déception. Choisis ton camp, camarade !

     

    Fleuve Noir, 2009.

    Genre : fantasy

  • Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

    le-cercle-litteraire-des-amateurs-depluchures-de-patates.jpgCe roman au titre original et à la forme épistolaire surannée fait une carrière très honorable en librairie, grâce à un bouche à oreille efficace. Toutes les critiques de lecteurs que j'avais entendues étaient bonnes, j'étais donc impatiente de m'y mettre.

    Le cercle de littérature et de tourtes aux épluchures de patates de Guernesey est une curiosité locale, née d'un quiproquo avec l'occupant allemand pendant la guerre. A la fin de celle-ci, une écrivain et journaliste de Londres décide de s'y intéresser et demande à ses membres des témoignages sur le cercle proprement dit, mais aussi sur leur quotidien sous l'occupation allemande. Le roman offre donc la parole à de multiples personnages, tournant autour de la journaliste londonienne et du cercle littéraire de Guernesey.

    Il en ressort un récit rythmé par des lettres courtes, des points de vue parfois opposés, parsemés de cet humour anglais capable de tourner n'importe quelle situation en dérision. Le style est soigné, précis et léger, les personnages souvent cocasses, parfois graves et touchants. Le tout est d'une très grande fraîcheur. J'ai pris un plaisir fou à le lire.

    Foncez !!

     

    Chez Nil, 2009

    Genre : roman épistolaire