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anticipation - Page 2

  • Corpus delicti : un procès, de Juli Zeh

    Résumé de l'éditeur : "Nous sommes en 2057 et tout est propre. Pour le bien et la santé de tous, l'Etat a instauré La Méthode, qui exige de la population qu'elle se conforme à toute une série de règles préventives en vue de l'intérêt général. Mia Holl, une jeune biologiste, ne fait soudain plus de sport et omet d'informer les autorités sur ce qu'elle consomme. On la convoque au tribunal afin qu'elle se justifie."

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    Moritz, le frère de Mia, s'est suicidé en prison, pour  un crime dont il s'est toujours défendu. Depuis Mia déprime, perd pied et se néglige, encourant ainsi les foudres de La Méthode. Elle discute philosophie avec la Fiancée Idéale, un assemblage imaginaire de tuyaux métalliques, ne fait plus de sport et omet de transmettre ses analyses médicales. Elle se met ainsi à dos la justice de son pays, ainsi que le "journaliste" Heinrich Kamer, héraut de La Méthode auprès du public. Mia résiste et se rebelle face aux pressions exercées sur elle. Et plus elle résiste, plus elle s'enfonce. Inexorablement.

    Le lecteur découvre à travers les divagations de Mia un monde qui a renié la démocratie au profit de la santé publique, où la prophylaxie fait office de liberté individuelle. Un monde pas si loin de nous - comme le doit toute bonne anticipation.

    Pour être franche, j'ai failli lâcher ce roman au moins quatre fois, car il est terriblement bavard, un bavardage qui se veut philosophique. Il n'est pourtant pas besoin d'en rajouter : l'univers décrit donne largement assez de grain à moudre au lecteur qui souhaite réfléchir à son avenir. De plus, le découpage en chapitres très court ne donne pas de rythme au récit, contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture. Il le rend plus nébuleux que nerveux.

    Malgré tout, je suis allée au bout. D'abord parce qu'il est court (235 pages), et parce que l'univers créé par Juli Zeh est extrêmement pertinent. Par petites touches, il prend vie sous nos yeux, comme un cauchemar qui n'en finit pas de se développer -  et dont on se se réveille pas.

    Si cette lecture m'a laissé un sentiment mitigé, avec un fond très pertinent et une forme ennuyeuse et redondante, je recommande néanmoins sa lecture aux amateurs d'anticipation.

  • Les derniers hommes, de Pierre Bordage

    derniers hommes.jpgC'est sur le conseil d'un lecteur que j'ai commencé ce roman de Pierre Bordage (voir d'autres billets le concernant ici et ). Voilà un vrai bon roman d'anticipation apocalyptique - meilleur à mon sens que l'un des derniers du même auteur, Le feu de Dieu, que je n'ai pas réussi à finir...

    L'histoire de Solman, l'infirme aux dons prémonitoires, est empreinte de désespoir. Orphelin de père et de mère, difforme de naissance, il est élevé par les anciens de son clan nomade, les Aquariotes. Alors qu'il atteint l'âge d'homme, les peuplades ayant survécu à la troisième guerre mondiale sont confrontés à une menace invisible et dévastatrice. Porté par des visions, Solman tente de sauver ce qui peut l'être. Les crises successives révèlent au grand jour des secrets peu reluisants du clan. Solman cherche à élucider son histoire personnelle tout en affrontant la menace inommée qui atteint ses semblables.

    Avant tout, ce que j'ai apprécié dans cet ouvrage, c'est la qualité d'écriture de Pierre Bordage. Il soigne ses descriptions, ses dialogues, avec un amour de la langue évident. Le monde apocalyptique dans lequel évolue Solman, ayant à peine survécu à une troisième guerre mondiale, nous rappelle à quel point nous sommes capables de nuisance.

    Pierre Bordage livre là un roman qui, s'il développe un thème classique, nous marque par son intensité. Je le recommande.

     

    Plusieurs éditions : J'ai Lu, Le livre de poche, Au diable Vauvert

    Genre : anticipation, apocalypse

  • L'oiseau d'Amérique, de Walter Trevis

    l_oiseau_d_amerique.jpgLes hommes meurent à petit feu dans un monde dirigé par les robots, pourtant  restés au service des humains. Aucun enfant ne naît plus et les suicides collectifs sont légions. Un homme apprend par hasard à lire, un savoir oublié depuis des lustres. La lecture lui permet de prendre conscience de l'existence d'un passé, et donc, d'un avenir, alors que toute la culture commune est tournée vers l'instant présent. Il commence alors un chemin de désobéissance aux règles imposées par les robots, qui le mènera, via bien des épreuves, vers l'espoir et la renaissance.

    Walter Trevis livre là un grand roman dystopique, dans la même veine que Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Sa portée philosophique pousse à une réflexion sur nos modes de vie et de pensée. Une lecture recommandée.

     

    Chez Folio SF, 2005.

    Genre : anticipation, cyberpunk

  • Phénix

    Phenix.jpgUn frère et une soeur, jumeaux, grandissent choyés, dans une famille aimante et puissante : leurs parents sont les seigneurs de Syrdahar. Leur cité est entourée par les Terres Bleues, un désert réputé infranchissable. Mais l'impossible se produit : Syrdahar est attaquée par des assaillants qui franchissent les Terres Bleues. La fratrie fuit pour sauver sa vie. Commence alors pour les enfants une vie tumultueuse, où, de surprises en découvertes, ils parviennent peu à peu à comprendre la raison de la destruction de leur cité.

    Bernard Simonay est un type qui ne se pose pas de question. Contrairement aux éditeurs, qui, en refusant son manuscrit, lui avaient répondu que les français ne savaient pas écrire de la Science-Fiction. Ils ont eu tort : une fois édité, le roman a reçu le prix Cosmos 2000 et le prix Julia-Verlanger !

    Le récit, entre la fantasy et l'anticipation, a le mérite notable de développer un aspect peu vu dans les romans. En effet, les jumeaux ne s'aiment pas seulement comme frère et soeur. Un véritable sentiment amoureux, né avec eux, et qui grandit avec eux, devient leur malédiction. Car l'inceste leur est bien évidemment interdit.

    Leur amour contre nature est un levier puissant au récit. Malgré quelques facilités narratives et des personnages parfois stéréotypés, Phénix est un roman de qualité, car son originalité, tant au niveau de l'univers créé que de l'histoire, reste inimitée - et donc, inégalée.

     

    Editions du Rocher 1986, Folio Gallimard 2005.

  • Les hommes protégés

    Les hommes protégés raconte l’histoire du Docteur Martinelli. Médecin américain, il isole l’encéphalite 16, un virus qui touche uniquement les hommes. Alors que l’hécatombe décime la population masculine des Etats-Unis, Martinelli est envoyé à Blueville, une zone protégée, dans laquelle il s’emploie à trouver un vaccin contre le virus.Hommes_protégés.jpg

    Il y prend progressivement conscience des bouleversements sociaux et politiques que subit son pays. Bouleversements inéluctables, qui l’obligent à réviser son comportement : les femmes étant au pouvoir et les hommes en minorité, ces derniers deviennent à la fois précieux et subalternes.

    Dans sa zone protégée, il vit et travaille sous les brimades, dans un climat d’angoisse proche de celui d’un camp de prisonniers. Alors que ses recherches avancent, il découvre que la faction politique à la tête des Etats-Unis ne souhaite pas vraiment voir aboutir le vaccin…

     

    Aaaah !! Robert Merle !! Ce grand monsieur, mort il y a 5 ans à l'âge vénérable de 96 ans, était un écrivain extrêmement éclectique. Il était connu pour son immense saga Fortune de France, qui retrace sous forme de roman l'histoire de la France de 1550 à 1650. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il a aussi eu le prix Goncourt pour Week-end à Zuydcoote, son premier roman.

    Les hommes protégés est facile à lire ; sa trame comprend suffisamment de suspens pour nous tenir en haleine. Mais avant tout, le roman expose une réflexion très intéressante sur le féminisme, ses zones d’ombre et de lumière. Il faut dire que le roman a été écrit en regard des grands mouvements féministes des années 70. Que seraient les Etats-Unis (et le monde) avec les femmes au pouvoir ? Meilleur, pire, différent ? Autant de questions auxquelles Robert Merle donne sa réponse, avec acuité et pertinence.

     

    Un livre à découvrir, quel que soit son âge… et son sexe.

     

    Chez Folio Gallimard.

  • CékoilaSF


    Petite mise au point sur les romans de l’imaginaire

     

    Des tas de gens disent ne pas aimer les littératures de l'imaginaire. Quand on demande pourquoi, les réponses évoquent souvent des films ou des séries télé. Au mieux, ils parlent d’un essai de lecture qui a déplu.

    Un essai. Une œuvre. Qui appartient à un genre très précis. On admettra que c’est un peu court, pour se détourner de tout un pan de la littérature…

    Alors, pour encourager ceux qui auraient envie de comprendre et de découvrir ce qu’on appelle (à tort) la SF, voici un petit guide.

    Par souci de lisibilité, la liste des genres n’est pas exhaustive. Elle se concentre sur les plus grands courants littéraires. Sinon, il y aurait de quoi faire un bouquin… Et cela a déjà été fait ! (cf. la bibliographie en bas de page)


    Définition :

    Le terme « littératures de l'imaginaire » désigne les œuvres de fiction dont le récit ne décrit pas un univers réaliste.

    Ce qui rassemble énormément d’ouvrages, finalement…

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    Méthode :

    Cette typologie est basée sur :

    - les lectures d’œuvres (beaucoup, beaucoup de romans lus… je ne les ai pas comptés)

    - les informations glanées dans des ouvrages spécialisés

    - les stages suivis – et oui, il existe des formations aux littératures de l’imaginaire !


    Sommaire :

    1 - La science-fiction :

    1-1 La hard science fiction.

    1-2 Le cyberpunk.

    1-3 Le space opera.

    2 - Le roman d’anticipation.

    3 - L'uchronie.

    4 - La fantasy.

    5 - Le roman fantastique.

    6 - Le roman d’épouvante

    Conclusion


    Bibliographie sélective :

    - Des livres

    - Des sites web

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    1 - La science-fiction

    On appelle souvent "science-fiction" des genres littéraires qui n'en sont pas. La vraie SF comprend plusieurs sous-genres, tous liés d'une façon ou d'une autre au rapport entre l'homme et la science, la conquête de l’espace ou la technologie.

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    1-1 La hard science fiction (science fiction dure), encore appelée hard science. En hard science, les technologies décrites dans le récit sont en harmonie avec l'état des connaissances scientifiques au moment où l'auteur rédige son œuvre. C'est donc une forme de littérature d'anticipation (voir plus loin) attachée aux développements de la science.

    Tout l’intérêt de la hard science est dans sa plausibilité scientifique et politique. Sa difficulté réside dans la cohérence et la précision des détails techniques.

    La hard science est parfois indigeste, car détaillée à l'extrême, mais elle est aussi impressionnante de véracité - il suffit de relire les ouvrages de Jules Verne pour se convaincre de ses capacités visionnaires.

    Avec sa trilogie Mars la rouge, Mars la verte et Mars la bleue, Kim Stanley Robinson est l'un des auteurs les plus marquants du genre.

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    1-2 Le cyberpunk est né au début des années 1980, avec le mouvement punk : no future. C’est un genre dystopique (le contraire de l’utopie), où le monde décrit est très sombre. Le récit se déroule la plupart du temps sur Terre, dans un futur proche, où l’informatique et la cybernétique dominent notre société.

    Le cyberpunk est un peu le roman noir de la science-fiction, avec parfois des antihéros cyniques et pessimistes. Ce n’est pas toujours le cas, mais la dystopie est toujours présente : elle décrit un monde bien souvent lugubre, mécanique et sans âme. Ces ouvrages sont devenus de grands classiques de la littérature :

    · Ubik, Philip K. Dick

    · 1984, George Orwell

    · Le meilleur des mondes, Aldous Huxley

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    1-3 Le space opera (opéra de l'espace) s’est développé dans les années 20 aux Etats-Unis. Il met en scène des histoires se déroulant dans l'espace interstellaire. Le space opera donne souvent prétexte à des batailles homériques, ainsi qu’à des rencontres avec les intelligences extra-terrestres les plus inventives. C’est à ce genre qu’on doit la fameuse La Guerre des étoiles.

    Né dans les pulps, ces magazines populaires américains, le space opera a longtemps souffert d'une réputation de médiocrité. Il a pourtant évolué, pour devenir un terrain d’expérimentation permettant de mener une réflexion sur le devenir de l’humanité à très grande échelle.

    Le premier à avoir donné ses lettres de noblesse à ce genre est Isaac Asimov, dans les années 50, avec le cycle de Fondation, suivi avec génie par Frank Herbert et sa saga inachevée - mais ô combien riche - de Dune.

    Quelques œuvres de space opera :

    · La saga Honor Harrington, de David Weber

    · Les guerriers du silence, de Pierre Bordage

    . Warchild, de Karin Lowachee

    En bande dessinée :

    · Aquablue, de Cailleteau et Vatine

    · Aldébaran, de Léo

    · Lanfeust des étoiles, d’Arleston et Tarquin

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    Nous quittons maintenant les rivages de la science-fiction pour naviguer vers les autres horizons des littératures de l'imaginaire.



    2 - Le roman d’anticipation est le genre de littérature de l'imaginaire le mieux connu (et reconnu). En se basant sur l’extrapolation des particularités du présent, les auteurs développent une vision « réaliste » de l’avenir.

    Les romans d’anticipation sont le fruit d’une observation et d’une réflexion approfondie de l’auteur, utiles pour mettre en garde le lecteur contre de possibles dérives sociales ou politiques. En cela, ils sont proches du cyberpunk. Mais bien que la science puisse entrer dans le sujet du récit, elle n’en est pas le principal moteur. C’est bien l’analyse sociologique qui prime.

    A lire, entre autres :

    • Les fils de l’homme de P.D. James,
    • Demain les chiens de Clifford D. Simak
    • Les hommes protégés, de Robert Merle
    • Un animal doué de raison, de Robert Merle itou
    • Fahrenheit 451, de Ray Bradbury
    • Demain, une oasis d’Ayerdhal
    • Les nombreuses nouvelles sur les robots, d'Isaac Asimov
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    3 - L'uchronie est un peu le pendant de l’anticipation. Le récit pose le principe suivant : que se serait-il passé si… ? L’uchronie réécrit l’Histoire en partant d’un point du passé et en explorant ce que l’histoire aurait pu être si une altération s’était produite. Elle a l’avantage de n’être pas vue par les habitués de la Littérature (avec la majuscule) comme de la "Science-Fiction"[1]. C'est aussi une réflexion pertinente sur l'Histoire et l'influence que chacun a sur elle.

    Le premier écrivain connu à avoir écrit de l’uchronie est… Tite-Live, qui, dans son Histoire de Rome, imagine Alexandre le Grand lançant sa conquête vers l’Ouest, et non vers l’Est.

    Quelques titres d’uchronie :

    · Le complot contre l’Amérique, de Philip Roth

    · Cryptonomicon, de Neal Stephenson

    · La part de l’autre, d'Eric-Emmanuel Schmitt

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    4 - La fantasy (ou fantasie en bon français, selon le JO du 23 décembre 2007) naît au XIXe siècle. Elle est inspirée du « merveilleux », ces contes de Grimm ou de Perrault qui ont bercé notre enfance. La fantasy se popularise dans les années 1950 avec J.R.R. Tolkien et son œuvre monumentale du Seigneur des anneaux.

    Dans ce genre, le monde décrit par l’auteur est entièrement né de son imagination. Il obéit à des règles propres, sans aucune volonté de réalisme. La magie y est la plupart du temps présente, au contraire de la technologie. C'est dans ce genre que les trolls, elfes, dragons et autres nains apparaissent (bien que pas de façon systématique). La fantasy emprunte des voies variées et pléthoriques, mais elle est bien souvent inspiré du modèle médiéval et des légendes nordiques. On l'appelle alors l'héroic-fantasy.

    Avec la profusion de jeux vidéo et de films, on a tendance à oublier les œuvres littéraires. C’est pourtant un genre très en vogue depuis une dizaine d’année, qui touche un public bien plus large que la science-fiction. Il ne rebute pas les allergiques aux technologies, tout en développant des fresques romanesques de grande ampleur.

    Quelques œuvres de fantasy :

    • Anne McCaffrey avec son « cycle de Pern » (qui flirte parfois avec la science-fiction)
    • L’assassin royal de Robin Hobb,
    • David Eddings et sa Belgariade,
    • la foisonnante Arcane des épées de Tadd Williams
    • Phénix de Bernard Simonay (à la limite de l'anticipation)
    • Le cycle de l’Héritage, de Christopher Paolini
    • Les Annales du disque-monde de Terry Pratchett, une version humour trash de la fantasy

    En bande-dessinée :

    • La quête de l’oiseau du temps, de Le Tendre et Loisel (un précurseur en la matière)
    • Lanfeust de Troy, d’Arleston et Tarquin (et oui… alors que Lanfeust des étoiles est du space opera !)
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    5 - Le roman fantastique se construit autour d’une société humaine banale, dans laquelle interviennent des éléments inexplicables : passages dans une autre dimension, apparitions d’extra-terrestres, de vampires, de loups-garous, usage de magie, existence de mutants ou de superpouvoirs, etc.

    L’intrusion du surnaturel se fait dans un cadre réaliste. Des faits inexpliqués apparaissent dans un contexte connu du lecteur. Il s’agit de le pimenter le monde qui nous entoure d’éléments permettant le rêve et l’évasion. Contrairement à la science-fiction, ces éléments fantastiques restent inexpliqués.

    Quelques titres :

    - L’heure du loup de Robert McCammon,

    - Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde,

    - Fascination, de Stephenie Meyer

    - J.K. Rowling et son fabuleux petit sorcier anglais, Harry Potter.

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    6 - Le roman d’épouvante s’est fait un nom à part entière avec le Frankenstein de Mary Shelley. Le but avoué est de provoquer cauchemars, frissons d’angoisse et sueurs froides, en partant de situation proches du roman fantastique. On parle aussi de romans gothiques.

    Les ressorts de l’horreur ont évolué au fil des générations : des vampires et fantômes, nous sommes passés à des astuces plus psychologiques. Aujourd’hui, il suffit au maître de l’épouvante contemporain, Stephen King, de jouer sur les pulsions incontrôlées de ses protagonistes pour créer ses si célèbres climats de terreur.

    Quelques titres :

    • Dracula, de Bram Stoker
    • les nouvelles d’Edgard Allan Poe
    • Shining, de Stephen king
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    Conclusion


    Voilà. C'est fini.

    Je souhaitais expliquer que la littérature de l'imaginaire est un vecteur de réflexion sur l'Homme. Pas les machines, l'espace ou les extraterrestres. Non, c'est l'humain qui importe.

    D'autre part, dans les romans de l'imaginaire, le contenu de l'histoire est aussi important que la forme littéraire qui l'exprime. Actuellement, on récompense les auteurs "de style", sans vraiment se soucier de ce qu'ils racontent. Je trouve cela dommage : fond et forme, style et contenu ne sont pas incompatibles ; au contraire, ils se complètent.

    Si vous pensiez ne pas aimer ce genre, j'espère au moins avoir éveillé votre curiosité. Essayez, car si décidément vous n'aimez pas, vous saurez précisément pourquoi, et vous aurez sans doute saisi l'intérêt de ce type de littérature pour les autres lecteurs.

    Il faut bien dire qu'il y a de très mauvais romans en littérature de l'imaginaire - comme dans tous les autres genres. De plus, l'édition française ne fait rien pour améliorer cela : trop souvent encore, les éditions de poche sont truffées de fautes et de coquilles, et les traductions des ouvrages les plus anciens (à l'époque où les romans de l'imaginaire étaient considérés comme la lie de la littérature) sont de mauvaise qualité. A tel point que les amateurs se résolvent à lire en version originale !

    Selon les éternels débats sur la question, la Sf, la fantasy ou l'anticipation sont-elles des littératures populaires (ou "de gare") ? La réponse est oui, pour des tas de bonnes et de mauvaises raisons.

    Alors, vive la littérature populaire !!


    Blopromptu - http://impromptu.hautetfort.com - 16 août 2009





    Bibliographie sélective

    Des livres :


    ***     La S-F : la science-fiction à l'usage de ceux qui ne l'aiment pas / Christian Grenier.  - Paris : Sorbier, 2003.

    Si vous détestez la SF, lisez ce livre !! Il est vraiment fait pour vous. Il explique en termes clair d’où vient la SF, quels sont les thèmes qu’elle aborde et quel est son intérêt littéraire et pédagogique. L’ouvrage donne une bibliographie commentée orientée vers la jeunesse, mais pas uniquement. Parfait pour aborder le sujet lorsqu’on est débutant.


    ***     La Science fiction aux frontières de l'homme / Stéphane Manfrédo.  - Paris : Gallimard, 2000.

    Une petite merveille de la collection Découvertes Gallimard. Un visuel festif et attrayant, un texte complet et clair sur le sujet : ce livre est à mettre en toutes les mains !


    ***     La science-fiction / Jacques Baudou. – Paris : Presses Universitaires de France, 2003.

    Un Que Sais-je sur la science-fiction, que rêver de mieux ? Concis, complet, et compréhensible par tous. Pas d’illustrations, certes, mais un propos intéressant. De plus, il ne s’arrête pas aux grands classiques datés et donne des références récentes.


    ***     Le Monde légendaire de Tolkien / Marc-Louis Questin ; Philippe Kerforne.  - Paris : Trajectoire, 2001.

    Un ouvrage clair, aéré, doté d'une typographie confortable. Il explique la symbolique et les grands thèmes abordés dans l’œuvre de Tolkien. Une lecture agréable et aisée, qui permet de comprendre l’univers créé par l’auteur du Seigneur des anneaux sans se casser la tête.


    **      Dictionnaire de la science-fiction / Denis Guiot ; Alain Laurie.  - Paris : Livre de poche, 1998.

    Ce dictionnaire est très intéressant, écrit dans une typographie lisible (ce que son format de poche n'annonce pas). Il a malheureusement un peu vieilli, particulièrement l'iconographie et la mise en page. Dommage. Mais le fond est de bonne qualité.


    **      Introduction à la littérature fantastique / Tzvetan Todorov.  - Paris : Seuil, 1976.

    Une bible sur la littérature fantastique. C'est du costaud. Malheureusement, comme d'habitude dans la collection Points, le petit format, la petitesse de la police de caractère et la mise en page serrée appellent un public motivé.




    Des sites web :


    *** Le cafard cosmique : http://www.cafardcosmique.com/

    Un site totalement indispensable, qui propose de façon simple et claire critiques, fiches auteurs et suivi des nouveautés. En plus, il fournit une Bibliothèque Idéale de l’Imaginaire. Je l’adore.

    **         Sci-Fi Universe : http://www.scifi-universe.com/

    Dans la mouvance actuelle des sites qui rassemblent tous les supports : livres, cinéma, séries télé, musique, Bd et mangas sur la SF. Il est donc complet, et utile si on veut suivre les adaptations de livres en film, par exemple. Il est très animé, mais un peu fouilli. Pas facile d’y retrouver ses petits.

    **         NooSFere, article La Science-fiction, c'est de la fantasy avec des boulons (ou pas...) : http://www.noosfere.fr/icarus/articles/article.asp?numarticle=779

    Un article éclairant et assez développé sur la différence entre la science-fiction et la fantasy. Le site Web qui l'héberge est lui-même une excellente source d'informations sur les littératures de l'imaginaire.

     

    *           Quarante-deux : http://www.quarante-deux.org/

    Dédié à la science fiction française. Intéressant, avec des infos qu’on ne trouve pas ailleurs, mais malheureusement un peu austère et pas très ergonomique. J’ai du mal à bien l’exploiter.

    *            Actu SF : http://www.actusf.com/spip/

    Du point de vue de la forme, il est construit comme Sci-Fi Universe. L’actualité des littératures de l’imaginaire est bien mise en valeur mais la recherche de références précises est difficile.



    [1] L’expression étant prononcée avec le petit air pincé de celui qui hume le fumet d'une poubelle en décomposition

  • Planètes

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    Makoto Yukimura livre ici une oeuvre qui nous interpelle par son réalisme. L'action se déroule dans un futur proche ; tout y est plausible. Les préocupations des hommes sont celles d'aujourd'hui : la pollution, la course aux nouvelles énergies, le terrorisme...

    L'équipe d'astronautes dont Yukimura nous raconte la vie travaille dans un vaisseau récupérateur de débris. Leur tâche est essentielle, car la survie de milliers de personnes dépend de leur efficacité : le moindre écrou qui traîne en orbite peut creuser des trous grands comme des portes de hangar sur la coque d'un vaisseau spatial, en raison de sa vitesse. La pollution de l'espace est devenue un problème vital. D'autres thèmes sont développés dans cette oeuvre : la difficulté de devenir astronaute, les maladies professionnelles et la relation psychologique et philosophique que l'homme entretient avec l'univers.

    Les éboueurs de l'espace : un concept futuriste qui nous pend au nez, puisque les programmes spatiaux internationaux se préoccupent de cette pollution depuis plus de 15 ans. Un excellent manga, donc, qui mérite une lecture attentive.

     

    Planètes est sorti en France chez Génération Comics en 2004, en 4 tomes. Malheureusement, il est épuisé chez bien des libraires. Alors allez dans votre bibliothèque de quartier : toute bonne bibliothèque a ce manga dans ses rayons !

    Genre : anticipation, science-fiction