Aux Oniriques du cru 2015, j'ai été pilotée par M. Lhisbei pour mon achat du festival. Il aime le space opera, moi aussi. Je le lui en ai demandé un bon, il m'a conseillé Etoiles mourantes, des comparses Yal Ayerdhal et Jean-Claude Dunyach.
Je l'ai donc acheté dans son édition de luxe chez Mnémos et l'ai fait dédicacer par ses auteurs. Jean-Claude Dunyach insistait dans sa dédicace sur le budget illimité des effets spéciaux (et en effet...), tandis qu'Ayerdhal m'indiquait dans la sienne que le voyage m'était « offert par deux stars finissantes (on admirera la référence au titre de l'oeuvre) qui n'en finissent pas de commettre des inepties ».
J'ai aimé leur complicité, assis l'un à côté de l'autre au stand de signature, et j'espérais la retrouver dans le roman. Voyons donc ce qu'il en fut.
Résumé : Quand les animauxvilles ont surgi dans le système solaire pour héberger les humains, ils leur ont aussi permis le voyage instantané. Alors l'humanité s'est scindée en quatre rameaux : autant de cultures, autant de modes de vie, autant de systèmes politiques. Les Connectés, les Organiques, les Mécanistes, et les Originels se méprisent faute de pouvoir se faire la guerre. Aujourd'hui l'heure des retrouvailles a sonné : les animauxvilles convoient des représentants de chaque rameau pour assister à l'explosion d'une supernova...
Ma première impression de lecture fut d'avoir été incapable de distinguer qui avait écrit quoi dans ce roman. Les quatre mains furent invisibles à mes yeux et c'est tant mieux. La deuxième impression est qu'il a dû falloir un sacré bout de temps pour construire ces cinq univers : ceux de chaque rameau humain, et celui des animauxvilles. C'est un roman riche, très riche, qui propose des potentialités d'univers très approfondies. Chaque rameau humain pourrait être exploité des tomes durant, sans parler des animauxvilles. Il est donc d'autant plus intéressant d'avoir contracté ces potentialités en un seul et même volume - même si je sais que Jean-Claude Dunyach avait par ailleurs écrit Étoiles mortes dans le même univers, quelques années auparavant.
Les quatre rameaux humains sont absolument passionnants, à la fois attachants et repoussants. J'ai une préférence pour les Connectés, sans doute parce qu'ils parlent plus à mon quotidien de blogueuse accro aux réseaux sociaux, mais il faut bien admettre que tous sont absolument fascinants. Leurs retrouvailles organisées, contraintes et forcées par les animauxvilles, sont l'aboutissement d'un chemin étrange et tortueux, où ce sont les éléments les moins emblématiques, voire les plus rebelles, de chaque rameau qui partent assister, volontairement ou non, à l'explosion de la supernova.
Je pourrais écrire bien des lignes pour décrire chaque rameau humain ainsi que les animauxvilles, mais un roman de cette amplitude et de cette finesse mérite qu'on lui laisse un peu d'intimité, et qu'on dise ceci de lui : si vous êtes curieux, allez voir qui sont ces personnages et ces univers. Vous en ressortirez ému, stupéfait ou intrigué, et vous louerez le ciel (ou tout être suprême qui vous convient) que la France compte de tels auteurs de science-fiction. Ils sont de ceux qui ne prennent pas leurs lecteurs pour des imbéciles, et on ne peut que les en remercier.
S'il faut des bémols, en voici : je n'aime pas la couverture de Gilles Francescano sur cette édition de Mnémos - alors qu'elle fait la quasi unanimité chez mes condisciples. Je la trouve... pâlichonne. Je comprends qu'elle reprend la chair des animauxvilles, mais je la trouve étrangement inconsistante par rapport au contenu. Dommage.
Il y a, à la fin (attention, spoiler), un petit aspect de la série TV Game of thrones : « Valar Morghulis ». Oui, non, parce qu'il y en a quand même pas mal qui meurent... Or, j'étais très attachée au personnage de Nadiane, la Connectée. Too bad.
Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.
Genre : space opera
Édition : Mnémos, 2014