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  • Jupiter : le destin de l'univers, de Lana et Andy Wachowski

    Les Wachowski étaient de retour cet hiver. Ces gars - enfin, ce gars et cette fille - sont fous, ridicules et géniaux. On l'a vu avec l'excellent Matrix et ses navrantes suites. On ne sait jamais trop sur quel pied danser avec eux, mais on est toujours sûr d'une chose : leurs films sont toujours visuellement impressionnants. Ce que, je dois avouer, j'avais totalement oublié avant d'aller voir Jupiter ascending (titre en VO).

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  • Babel 17, de Samuel R. Delany

     

    Publié en 1966, Babel 17 obtint le prix Nebula. Il fut réédité plusieurs fois en français, de 1973 à 2012, la dernière édition en date étant une version numérique chez Bragelonne. Son auteur décrocha par ailleurs 2 prix Nebula et un prix Hugo entre 1966 et 1970. Des indices de qualité engageants...

     

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    Quatrième de couverture : Depuis des mois, la Terre et ses planètes, unies au sein de l'Alliance, subissent les attaques meurtrières d'insaisissables Envahisseurs. Et avant chaque coup de main, les réseaux radio de l'Alliance sont neutralisés par d'inintelligibles messages surnommés Babel 17.Qu'est-ce que Babel 17 ? Un code dont on ne parvient pas à trouver la clef ? La langue d'une civilisation ignorée ? Ou encore un super-langage dépassant tous les modes de pensée connus ? La belle Rydra Wong, une célèbre poétesse qui maîtrise une dizaine de langues — terrestres et extra-terrestres — peut seule sans doute résoudre l'énigme. Elle va partir pour un aventureux voyage dans la Galaxie, à bord de l'astronef Rimbaud... Et si Babel 17 était l'arme absolue ?

     

     

    Très court - il fait environ 200 pages, cet étonnant roman de science-fiction, qui peut être estampillé sans hésitation comme space-opera (pour mon plus grand bonheur) aborde le voyage spatial et la guerre interstellaire sous un angle sacrément original : la linguistique !

    Étant totalement novice en la matière, j'ai été happée dans un système de pensée dont je ne maîtrise pas le moins du monde les codes. Cela participe certainement de mon sentiment de lire là de la SF intelligente, c'est-à-dire celle dont on sort un peu moins bête parce qu'on a appris quelque chose (un peu comme dans l'Exoconférence d'Alexandre Astier - bon, ce n'est pas de la SF, mais le monsieur a la gentillesse de ne pas prendre ses spectateurs pour des cons sous prétexte qu'il les fait rire).

    Il y a un paradoxe étonnant dans le fait de lire un roman de space opera (un truc d'hurluberlus, c'est bien connu) qui prend comme référence un champ d'étude aussi classique, c'est-à-dire digne et convenable, que la linguistique. Si toute la littérature de SF des années 60 ressemble à ça, j'y reviendrai...

    Les personnages de ce roman sont plutôt bien campés, et leurs aventures linguistico-spatiales sont à mes yeux plutôt originales. Ce fameux langage inconnu, Babel 17, possède des propriétés étonnantes et induit des évolutions non seulement dans le déroulé de l'histoire, mais aussi et surtout dans le comportement des personnages qui y sont confrontés. Avec le changement de langue, ces derniers modifient leur mode de pensée, d'appréhension du monde. Un phénomène bien connu de tous les amoureux des langues, mais qui est retranscrit ici avec force et simplicité.

    Voici donc un roman qui me laisse, outre un plaisir de lecture fort divertissante, quelques étincelles d'ouverture d'esprit et d'intelligence, ce dont je lui suis fort reconnaissante.

     

    Cette chronique s'inscrit dans le cadre du Summer StarWars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi qu'Excel Vador, leur fidèle assistant.

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    Edit du 24 juin : suite aux remarques pertinentes de mon voisin Xapur, il se trouve que cet article entre également en lice pour le Challenge Summer Short Stories of SFFF !

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  • Kingsman : services secrets, de Matthew Vaughn

    Une fois n'est pas coutume, le film dont je parle aujourd'hui est un film d'espionnage et d'action, et non un film de SFFF. Kingsman de Matthew Vaughn est une sorte de pastiche de James Bond, décalé et très britanniquement déjanté.

    Kingsman 1.jpgL'histoire du film : Harry Hart, dont le nom de code est Galahad, est un agent secret de Kingsman, un service privé d'espionnage. A la mort d'un des membres de l'équipe, chaque agent restant sélectionne un candidat afin remplacer le disparu. Ces candidats suivent un entraînement sélectif qui désignera l'heureux élu. Harry Hart choisit le fils d'un ancien collègue, Eggsy, petite frappe en perdition, pourtant douée de beaucoup de talents. Pendant ce temps, le milliardaire américain Valentine, doté d'un extraordinaire cheveu sur la langue, complote pour sauver la planète selon des méthodes très personnelles et pas du tout humanitaires.

    Le casting de haut vol de Kingsman laissait espérer, avec pourtant de sérieux doutes, un film parodique de bonne facture. Je craignais pour ma part un de ces films d'espionnage pour enfants où l'invraisemblable côtoie la ténuité du scénario, maquillé comme une voiture volée par la grâce de la présence de ténors de l'écran, Colin Firth, Michael Caine et Samuel L. Jackson.

    Le film vu, je suis heureuse de constater que la bonne surprise était au rendez-vous. Colin Firth en impeccable gentilhomme britannique (jusqu'ici, on a l'habitude) et ultra entrainé pour des opérations d'espionnage et de combat rapproché (là, on tombe des nues) : le mélange est plus que réussi. J'ai entendu l'acteur parler de sa préparation à son premier rôle de baston de sa carrière (à 54 ans !). Il disait regretter de ne pas avoir osé franchir le pas avant tant il s'était amusé. Je reconnais que je le rejoins : il est absolument bluffant de classe et d'efficacité durant ses scènes d'actions. Le voir massacrer des gens en costume sur mesure est véritablement réjouissant.

    Samuel L. Jackson a un rôle plus stéréotypé, un cliché des films de James Bond : le richissime et génial méchant qui tente de détruire le monde. Mais Matthew Vaughn a eu l'intelligence d'insérer un décalage humoristique dans sa prestation. Son épouvantable cheveu sur la langue (même en VO, j'ai été choquée par ce défaut de langage), son horreur absolue de la vue du sang et l'affirmation de sa vulgarité toute américaine face à la distinction britannique font de Valentine un méchant tout à fait acceptable.

    Kingsman 3.jpgMais la palme du film revient sans aucun doute à l'exploitation de l'identité profondément britannique du récit. Les aristos et les prolos sont représentés, le plus souvent caricaturés, et pourtant toujours justes. Le film est émaillé de nombreuses scènes qui oscillent allègrement entre le trash et le loufoque, entre la violence et le rire, afin de ne pas nous faire oublier que nous parlons de ces êtres déjantés, émouvants et parfois grotesques que sont les anglais. Alors certes, les clichés sont servis à la truelle. Mais on les avale sans broncher, tant ils sont bien présentés. Je vous conseille en particulier les tenues à carreau des recrues du programme d’entrainement de chez Kingsman : un délice de ridicule assumé.

    C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes : un réalisateur américain s'emparant du bagage culturel britannique pour mieux le mettre en valeur était un pari risqué, mais un pari réussi. Cette comédie m'a convaincue et je la reverrai avec beaucoup de plaisir.