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Jupiter : le destin de l'univers, de Lana et Andy Wachowski

Les Wachowski étaient de retour cet hiver. Ces gars - enfin, ce gars et cette fille - sont fous, ridicules et géniaux. On l'a vu avec l'excellent Matrix et ses navrantes suites. On ne sait jamais trop sur quel pied danser avec eux, mais on est toujours sûr d'une chose : leurs films sont toujours visuellement impressionnants. Ce que, je dois avouer, j'avais totalement oublié avant d'aller voir Jupiter ascending (titre en VO).

 

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Le jour de sa sortie, donc, petite privilégiée que j'étais, je profitais d'un jour off pour aller au cinéma le matin, perdue dans une grande salle à peine habitée d'une vingtaine d'âmes, qui, dans leur écrasante majorité, étaient pourvues du chromosome Y. Effet de l'heure, du genre du film, des réalisateurs ? Il faut croire que les films de SF à gros budget restent encore une chasse gardée des messieurs. Je suis ravie d'être de celles qui inversent la tendance (d'autant plus que bon, ce jour là, je valais deux personnes, mais c'est une autre histoire).

Jupiter est donc l'histoire d'une jeune immigrée d'origine anglo-russe aux Etats-Unis, Jupiter Jones, née apatride au milieu de l'atlantique, et qui, arrivée à l'âge adulte, fait le ménage chez les riches américains avec sa mère et sa tante. Spécialiste du nettoyage des commodités, d'ailleurs, c'est plus rigolo ainsi. Parce qu'elle veut s'acheter un télescope pour faire comme feu son papa qui aimait les étoiles (franchement, hein, pour appeler sa fille Jupiter...), elle accepte de vendre ses ovules dans un laboratoire médical.

Le souci, c'est que des vilains extra-terrestres, qui la cherchent, la trouvent dans ce labo et s'apprêtent à la tuer. Un gars avec un bouc et des chaussures flottantes intervient in extremis, dégomme les E.T., et sauve la belle au final d'une course-poursuite dantesque. Ledit gars, baptisé Caine, un transgénique homme-chien, explique alors que l'héritage génétique de Jupiter est à l'origine de l'attaque, et qu'il a été envoyé pour la sauver et la ramener aux commanditaires du sauvetage. Il l'a conduit d'abord auprès d'un de ses potes, Stinger, un ancien collègue militaire déchu. On explique à Jupiter qu'elle est reine, héritière d'une immense fortune intergalactique et que ses trois enfants, qui ont quelques milliers d'années, gèrent cette fortune depuis sa mort. Oui parce que bon, la reine d'origine est morte, et Jupiter est en quelque sorte son clone génétique, ce qui lui donne tous les droits de propriété. Si. Bref.

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Jupiter est enlevée par les vilains E.T. au nez et à la barbe de Caine et Stinger, et amenée auprès de son héritière directe, Kalique. Une entrevue qui ne sert à rien d'autre que de montrer qu'elle est très très riche et qu'il existe une technologie capable de régénérer les cellules humaines à l'infini. Ce dont on se serait douté, vu que ces aristocrates intersidéraux ont tous entre 10 000 et 50 000 ans.

Puis, "délivrée" par Caine, elle est à nouveau kidnappée à cause d'une trahison de Stinger pour être remise au frère de la précédente demoiselle, Titus, qui la persuade de l'épouser pour pouvoir toucher son héritage. Il lui fait croire qu'il pourra ainsi sauver les terriens de la « moisson », l'opération par laquelle les aristos récupèrent la technologie qui permet d'entretenir leur jeunesse éternelle. Oui, Jupiter est une quiche, mais c'est pas grave, hein, elle est jolie dans sa robe rouge et blanche de mariée (ça, c'est la séquence émotion pour toutes les jeunes américaines décérébrées en manque de cliché soit disant romantique)...

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Une nouvelle fois délivrée in extremis du mariage par son toutou préféré, Jupiter fini par se livrer d'elle-même au troisième larron de la famille, Balem (Eddie Redmayne, oscar du meilleur acteur cette année, mais certainement pas pour son rôle dans ce film) contre la libération de sa famille. Balem arrive presque à la convaincre de lui vendre la Terre, mais Jupiter décide finalement que la vie de ses proches vaut moins que celle des 7 milliards d'humains de la Terre. Grandeur d'âme, quand tu nous tiens...

Une ultime fois sauvée in extremis par Caine, avec un bisou en cerise sur le gâteau, elle décide de.. retourner récurer les chiottes avec sa famille. Mais bon, des fois, elle va piquer les chaussures à réaction de Caine pour aller s'amuser entre les gratte-ciels.

 

Bien, vous aurez compris, le scénario est stupide. Divertissant, mais stupide.

En revanche, j'ai totalement pris mon pied du côté du spectacle. J'en ai eu plein les mirettes. C'est très coloré, dynamique, étourdissant. Cela m'a rappelé Le cinquième élément de Luc Besson, en nettement moins drôle évidemment car Jupiter ascending, c'est du premier degré de bout en bout [sauf peut-être la scène où Jupiter dit à Caine que malheureusement pour elle, elle aime les mauvais garçons et qu'il est un mauvais garçon, qu'il lui répond que génétiquement il tient autant du chien que de l'humain, et qu'elle répond « j'adore les chiens »]. J'ai lu ailleurs que beaucoup n'aimaient pas l'esthétique du film. Pour ma part, elle m'a transportée et m'a faite rêver. J'aime le space opera, c'est mon péché mignon depuis de nombreuses années, et même si je préfère des scénarios un peu plus travaillés, je ne boude jamais mon plaisir face à un tel spectacle.

Autre bonus du film : Sean Bean, le Stinger du film, ne meurt pas. Il aide son pote Caine, il trahit son pote Caine, il se rachète, et surtout, il ne meurt pas. Ca change, et ça fait du bien.

Le plupart des acteurs ne convainquent personne, mais étonnamment, c'est bien Channing Tatum, avec ses oreilles de Spock, qui émeut (un peu) et ébouriffe (beaucoup) dans son rôle pourtant improbable. Pour un peu, on en redemanderait. Enfin, peut-être. Mais plus certainement... on en mangerait ! Miam Miam !

 

Cette chronique entre dans le cadre du Summer Star Wars de M. Lhisbei, béni soit son nom, celui de Lhisbei, ainsi que leur fidèle allié, Excel Vador.

Commentaires

  • Ce film est foireux, trop long, trop ample pour ses deux heures, avec univers pas assez exploré ni exploité alors qu'il est clairement plus vaste que ce qu'on nous montre, bref, il est sans doute un peu raté.

    Et pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver sympathique. Parce que ça change de tous ces blockbusters sans surprise calibrés au millimètre. Ici l'esthétique est tellement différente qu'elle donne un réel plus à ce film, une réelle identité et une belle originalité. Même si bien sûr ça ne fait pas tout...

  • Le fait d'être passablement raté lui donne une aura, quoi. Oui, je crois que je suis d'accord avec toi. Et l'esthétique improbable (celle du personnage de Channing Tatum en particulier) lui donne un vrai charme.

  • C'est un gros CTRL+C/CTRL+v de Dune quand même leur histoire. Même le produitqu'ils vendent pour allonger la durée de vie ressemble à l'épice..

  • "Matrix" est le prototype du film SF que j'adore détester. Les Wachowski ont eu le tort, dans leur carrière, de séduire un certain public un peu versatile et de l'avoir fait à un moment un peu particulier de l'Histoire du monde, quelque part avant la fin de l'époque de transition qui s'est terminée un certain 11 Septembre. En toute logique, toutes les fois que leurs nouveaux films lorgnent vers "Matrix", ils se plantent, et au contraire de l'excellent "Cloud Atlas", ce navrant "Jupiter Ascending" tente avec une insupportable lourdeur d'en revenir au même schéma d'un monde truqué où évolue un (une) élu(e). L'échec de cette infecte guimauverie était donc écrit dans son scénario.

  • Je trouve que Matrix était super bien ancré dans son époque, et je l'avais bien apprécié. Mais comme toi, le côté messianique des suites de Matrix et de Jupiter me laisse plus que dubitative. Sur la touche. En fait, je m'en fous, et donc, ça passe à côté. Reste, comme je le disais dans ma chronique, le spectacle, qui m'a plu, et ce petit côté nanar qui lui donne du charme.
    Faudra vraiment que je regarde Cloud Atlas un jour...

  • Bientôt prévu au rattrapage pour moi. Malheureusement ... sur la télé.

  • Ca dépend de la taille de la télé, quoi. C'est vrai que si elle est toute petite, tu vas passer à côté du spectacle... Mais bon, tu avais un mot du médecin au moment de la sortie !

  • Pour répondre à PeaceAndLove, je n'avais pas du tout fait le rapprochement avec Dune. Et je ne le fais d'ailleurs toujours pas. Il manque tout l'aspect sociopolitique qu'incarnent les Femen, les Bene Gesserit... Ou alors les Wacho ont bien caché leur jeu et nous préparent un développement contextuel de malade dans un prochain film, ou un jeu vidéo, ou une série TV, ou un bouquin, que sais-je...

  • Tout à fait d'accord, le scénario est ridicule mais j'y ai jamais pensé pendant la séance, j'avais presque l'impression d'être devant Star Wars niveau émerveillement (mais tout à fait quand même, faut pas déconner non plus avec ça :D)

  • Comme quoi, le Sense Of Wonder fonctionne encore et toujours... Et c'est tant mieux pour nous.
    Je suis sûre que le personnage de Caine pourrait avoir une seconde vie dans la culture geek.
    StarWars, de toute façon, c'est de l'indéboulonnable. J'attends le mois de décembre avec impatience !

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