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Film - Page 4

  • Robin des bois, de Ridley Scott

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    Un hasard horaire a voulu que j'aille voir Robin des bois à la place d'un autre film. Que tous les dieux en soient remerciés !

    Voilà un très bon film d'action servi par un scénario solide, tel que Ridley Scott est capable d'en produire de temps à autre. Une fois accepté le fait qu'il s'agit d'un blockbuster destiné à rapporter des millions à ses producteurs, on ne peut que se réjouir du produit fini.

    Robin Longstride rentre de croisade avec son souverain Richard Coeur de Lion. Ce dernier se fait tuer en France lors du siège d'un château. Simple archer dans les rangs anglais, Robin prend la fuite avant que la déroute de l'armée ne devienne ingérable. Il saisit l'opportunité d'usurper l'identité de l'ami du roi, Robert de Loxley, pour rentrer rapidement en Angleterre.

    Il découvre un pays en proie aux plus vives dissensions internes et menacé sur ses frontières par le roi Philippe de France. Robin, homme égoïste et solitaire qui a appris trop jeune à ne compter que sur lui-même, se retrouve impliqué au coeur de cette tourmente politique à cause de sa fausse identité. Ce qui ne lui plaît pas du tout. Mais confronté à la misère des populations qu'il côtoit, il n'a guère le choix.

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    Nous sommes loin du héros altruiste sans peur et sans reproche de nos images d'épinal. Nous sommes même bien loin de camping bucolique dans la forêt de Sherwood. Non : le film est planté dans un contexte historique défini, qui se veut réaliste. Les personnages sont avant tout des humains, avec leurs forces et leurs faiblesses.

    Russell Crowe en Robin et Cate Blanchett en Lady Marianne endossent avec talent leurs rôles respectifs. Cette Marianne-là n'a rien d'une jeune fille en détresse ; elle est le pendant féminin de Robin : forte, mûre, indépendante et peu encline aux concessions.  L'alchimie entre les deux personnages fonctionne immédiatement. La qualité de jeu des acteurs principaux est excellente, tout comme le rythme de la narration et le rendu des scènes de la vie quotidienne. Enfin, j'ai pris un petit plaisir particulier à savourer l'accent britannique de la distribution, si rare dans les productions hollywoodiennes...

    Ne vous privez pas du plaisir d'aller le voir.


    Genre : film de guerre, film historique

  • Le destin

    Ce film de Youssef Chahine a aujourd'hui 12 ans (il était sorti le 15 octobre 1997). Il avait reçu le grand prix du 50e anniversaire du festival de Cannes.

    Je viens de comprendre pourquoi.

    Jamais je n'ai vu plus intelligent plaidoyer contre le fanatisme.

    Contre tous les fanatismes ; alors que le film parle essentiellement de l'Islam en El-Anddestin Chahine.jpgalus, l'Andalousie de l'Espagne médiévale, il s'ouvre sur une scène de bûcher chrétien : un intellectuel est brûlé pour avoir introduit en France un traité sur Aristote (un penseur païen !) écrit par un penseur musulman (! derechef). Bref, ce qui se faisait de pire pour l'église catholique de l'époque (bien qu'aujourd'hui...).

    Averroès, mathématicien, philosophe, théologien et médecin, était un homme à l'ouverture d'esprit extraordinaire. Le destin raconte, de façon romancée, comment Averroès perd peu à peu la confiance d'Al-Mansour, le calife d'El-Andalus, qui finit par le condamner à l'exil et brûler ses livres. Le philosophe est victime d'un campagne de décridibilisation menée par un adversaire politique qui enrôle les âmes perdues dans un mouvement fanatique religieux.

    Le processus de construction de la pensée fanatique et de déconstruction de la pensée raisonnée est exposé de façon frappante. On comprend comment l'adversaire d'Averroès enrôle ses agents, leur présentant, sous l'apparence d'une pensée élaborée, un dogme d'une extrême sauvagerie et d'une férocité incroyable vis à vis de ce (et ceux) qui dévie(nt) de sa ligne directrice. Parallèlement, on découvre la pensée humaniste d'Averroès, qui par sa profondeur et sa pertinence, démange tel un poil à gratter. C'est bien là le problème : Al-Mansour n'aime pas les détracteurs, et même si ce n'est pas un imbécile, il a trop peur de perdre le contrôle de son pouvoir pour ne pas écouter les sirènes de l'intégrisme.

    Un film édifiant, grave, et pourtant, joyeux et tendre. Un régal pour les yeux et les oreilles (en VO sous-titrée, même si comme moi on ne comprend pas un mot d'arabe), mais aussi une nourriture indispensable à l'âme et à l'esprit.


  • Inglorious basterds

    Dans la France occupée, Shosanna Dreyfus échappe de justesse au colonel nazi Hans Landa. Elle s'enfuit à Paris où elle reprend un cinéma. Ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains, les bâtards, pour mener des actions punitives contre les nazis. Tout ce petit monde se retrouve à l'entrée du cinéma parisien où Shosanna veut mettre à exécution une vengeance très personnelle.

    D'abord et avant tout : il FAUT aller voir ce film en V.O. (sous-titrée, évidemment). Le sel des dialogues réside, entre autres, dans les accents des différents protagonistes.

    Si vous aimez les films de Tarantino, allez le voir. Si vous n'aimez pas, faites un effort. Et si vous ne le connaissez pas, foncez !

    Le petit Quentin T. est un virtuose du pastiche, un génie de la reprise. Si vous arrivez à déceler toutes les références cinématographiques dont il truffe ses films, c'est que vous êtes inglorious_basterds.jpgun martien. Si cela vous indiffère, aucun problème : on n'en a aucunement besoin pour apprécier ce film.

    La réalisation est très, très tarantinesque : découpage en chapitres, présentation cartoonesque de certains personnages, utilisation de la "variété" (rock, jazz, blues) en musique de fond et brusques flambées de violence - j'ai dû fermer les yeux une fois ou deux, parce que les scènes de scalp, c'était au dessus de mes forces. Les personnages incarnent le courage et la bêtise, ; ils sont parfois admirables ou effrayants, souvent ridicules.

    Brad Pitt est impeccable en plouc primaire à la mâchoire prognate. En anglais, il a un accent péquenaud incroyable (mais où est-il allé le chercher ?). Christoph Waltz, qui joue l'ignoble Hans Landa, est proprement hallucinant. Sa performance d'acteur rappelle celle de Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes : décalée, ironique, presque féminine dans sa perversité. Il sort tellement du lot (pourtant déjà très bon) qu'on a l'impression qu'il va s'extirper de la pellicule et venir s'asseoir sur nos genoux... pour nous torturer.

    Enfin, le tout est d'une irrésistible drôlerie. Quelques scènes sont totalement burlesques : ne manquez pas la conversation entre le colonel allemand et les soi-disant journalistes italiens... 80% des répliques sont déjà cultes.

    Alors, bien sûr, l'histoire est à prendre au 13 ou 14e degré, car c'est avant tout un pastiche. Les scènes de violence sont très... violentes, gratuites, exposées dans le même élan jubilatoire que les scènes comiques. Il faut donc être capable de recul pour adhérer au propos du film sans le prendre au pied de la lettre.

    Mais rien ne me convaincra de ne pas vous encourager à aller le voir - sauf si vous pensez qu'Hitler est mort dans un attentat à Paris et que le scalp est une coutume normale chez les soldats juifs américains. Là, évidemment, il y aurait un peu de travail préparatoire...



  • Star Trek

    Une fois n'est pas coutume, voici un billet cinématographique.

    Star Trek, de J.J. Abrams  : une énième incursion du cinéma dans un univers télévisuel rebattu ? Oui, certes.

    Un blockbuster mécanique et sans âme ? Absolument pas !

    Ce film léger, étourdissant et lumineux (au sens propre : L'Enterprise nous éblouit) est un véritable festival : du rythme (la série originelle et les films précédents en manquaient cruellement), du punch, de l'énergie, le tout portant la patte du réalisateur (voir Mission Impossible III). L'affiche est d'ailleurs bien sombre en regard des ambiances saturées du film.

    L'histoire prend la forme d'un préquel, racontant l'enfance et le début de carrière des personnages principaux (Kirk et Spok). En raison d'un décalage temporel, un affreux revient du futur pour se venger de l'alliance interplanétaire en général et des vulcains en particulier, à cause d'une erreur survenue 130 ans...  plus tard. L'insubordination de James Kirk rend considérablement plus difficile la tâche de Starfleet face au méchant (Néro). Et pour couronner le tout, Spok ne supporte pas Kirk, qui le lui rend bien. Star trek.jpg

    Chris Pine a le rôle de James Kirk (parfait) et Zachary Quinto celui de Spok - une réussite, il fait plus vrai que nature. Mention spéciale à Karl Urban dans le rôle du toubib, même s'il n'a qu'un rôle de faire-valoir : c'est un acteur néozélandais comme on en voit trop rarement au cinéma. Le personnage de Pavel Checkov est hilarant, celui de Nero (Eric Bana) sombre à souhait. Tous les personnages ont un petit plus d'âme et de vie, ce qui manquaient cruellement aux séries télévisées et dans les précédents films. Ils nous touchent, tout simplement.

    Les gros plans sur les visages et les travellings sont pris sous des angles originaux et "vivants". Lors des scènes de combats, on a vraiment l'impression d'être dans l'espace, avec un jeu sur les dimensions (le haut et le bas se mélangent, ce qui est finalement plus crédible dans un environnement sans gravité). Spok, qui vole la vedette à Kirk dans ce film, est particulièrement bien filmé lorsque sa froide logique entre en conflit avec ses émotions, surtout dans les scènes avec Uhura. On se croirait dans sa peau.

    Bref, un vrai spectacle, réjouissant et enthousiasmant, même s'il revient à un certain manichéisme après les années sombres et plus nuancées des Dark Knight et consort ; après Bush, Obama, disent avec raison les Inrockuptibles. Mais qui s'en plaindra...