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  • Chute libre, de Loïs McMaster Bujold

    saga-vorkosigan-integrale-1.jpgAvant propos

    Loïs McMaster Bujold était pour moi une parfaite inconnue jusqu'à il y a environ deux mois. Au cours d'une sortie en librairie (car les bibliothécaires ne sortent de leur trou à araignées qu'à l'occasion d'achats en librairie - quand ils ne font pas de commandes en ligne...), mon oeil a été attiré par une jolie couverture de J'ai Lu, qui annonçait : Saga Vorkosigan, Intégrale, tome 1. Et il y avait le tome 2 à côté.

    Saga Vorkosigan ? Jamais entendu parler. Puis je vois la mention "prix Hugo" plusieurs fois répétée. Plusieurs des romans de la saga l'ont reçu ?! Connaissant le génie d'un Vernor Vinge, deux fois lauréat de ce prix, je me dis que là, j'ai un trou dans ma culture SF. Bref, le marketing (belle couv + indication des prix littéraires) a fonctionné sur mon pauvre esprit avide de space opera. Et l'auteur est une femme, ce qui en matière de space opera justement, reste assez rare. J'ai donc acheté les deux tomes de l'intégrale.

    Ceux-ci regroupent plusieurs romans et nouvelles. Chute libre, aussi intitulé ailleurs Opération cay, est le premier roman de la première intégrale, et n'a pas de rapport direct avec le héros éponyme, Miles Vorkosigan. Il a obtenu le prix Nebula en 1988.


    chute libre.jpgChute libre / Operation Cay

    Leo Graf, spécialiste des soudures en milieu spatial, est envoyé par sa compagnie dans une station orbitale pour y enseigner son art aux ingénieurs qui y vivent. Il découvre sur place une réalité déconcertante : ses élèves sont des Quaddies, des êtres dotés de quatre bras, produits de l'ingéniérie génétique destinés à pallier les inconvénients du travail en apesanteur. Issus de la recherche, les plus âgés forment une génération de jeunes gens d'environ 20 ans, tous les autres étant encore des enfants.

    Bien que leur humanité ne fasse aucun doute pour qui les côtoie, Léo Graf le premier, ils sont le produit de la recherche, des objets bien plus que des sujets, soumis à la loi de l'offre et de la demande. Les améliorations génétiques et le cadre strict de leur éducation les ont rendu dociles, soumis aux impératifs de productivité. Cet état de fait crée un malaise chez Léo, qui pressent le pire pour les Quaddies...

    Ce court roman (une novella, peut-être, selon les standards américains) bénéficie d'une solide construction narrative, au service d'une histoire sympathique et divertissante. Le tout déborde un peu d'optimisme et pas assez d'originalité, mais cela ne m'a pas empêché de l'apprécier. Les Quaddies sont suffisamment attachants pour qu'on s'y intéresse, bien que leur naïveté puisse être fatigante, en résonnance avec celle du propos global.

    J'ai par ailleurs apprécié la belle cohérence de l'univers créé par Lois McMaster Bujold, qu'on retrouve plus tard dans l'intégrale avec le "vrai" commencement de la saga Vorkosigan. Les résultats physiques et sociaux de l'ingéniérie génétique sont exposés avec assez de vraisemblance pour me convaincre (certes, ce n'est pas difficile, car je ne suis pas scientifique) et les enjeux de la création et de l'exploitation des Quaddies plutôt bien trouvés.

    Une lecture agréable, sans génie, mais charmante.

    Genre : space opera

    Editions J'ai Lu, 2011

     

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  • Blogueuse en vacances

    Je pars en vacances loin de toute connexion Internet pendant deux semaines. Je reviendrai avec des  chroniques de space opera pour le Summer StarWars, c'est promis !

    A très bientôt, et bonnes vacances pour ceux qui en ont  !

  • La cité de perle, de Karen Traviss (Les guerres Wess'har, tome 1)

    La cité de perle est le premier roman traduit en français de l'auteur anglaise Karen Traviss, connue par ailleurs pour ses nombreux ouvrages de l'univers de Star Wars. Ce n'est donc sans doute pas un hasard que ce billet ouvre - chez moi du moins - le cycle des chroniques consacrées au Challenge Summer StarWars épisode VI de Mr Lhisbei et Lhisbei herself.

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    Karen Traviss, dans ce roman, développe la thématique écologique en prenant pour base une planète, Cavanagh, dont l'écosystème est férocement protégée par un guerrier hors norme, Aras. Les habitants naturels de la planète sont des formes de vie aquatiques, les Berezi. Quelques humains, arrivés il y a plusieurs générations, se sont installés sur la planète Cavanagh selon les conditions drastiques posées par Aras. La communauté est isolée du reste de la planète, confinée dans un espace terraformé pour elle, afin de lui permettre de cultiver les plantes nécessaires à sa survie. Un champ de force sépare leur territoire du reste de la planète, afin d'éviter toute contamination exogène.

    Les colons humains sont parfaitement satisfaits de leurs condition de vie, en accord avec leurs profondes convictions écologiques, politiques et religieuses. Ils ont dans ce sens envoyé un message au reste de l'humanité, signifiant qu'ils pouvaient les oublier et que tout allait bien, merci pour eux.

    Bien entendu, ils obtiennent le résultat inverse : une mission composée de scientifiques et de marines est envoyée vers eux, un voyage de 75 ans. La mission est dirigée par Shan Frankland, une officier de la police environnementale, et Lindsay, une militaire. Cette mission représente un enjeu énorme pour tous ses membres, puisqu'à leur retour chez eux, si retour il y a, tous leurs proches auront disparu.

    Arrivées sur place, les dirigeantes découvrent rapidement les règles du jeu et les conditions sans appel posées par Aras, payant brutalement le prix du sang pour la désobéissance d'un des membres de l'équipe. Aras appartient au peuple Wess'har, qui habite sur la planète voisine du système. Ce peuple, écologiste convaincu, n'hésite pas à exterminer les colonies polluantes mettant en danger les espèces locales. Aras est un de leurs champions en la matière...

    Une étrange entente s'installe entre Shan Frankland et Aras, les deux solitaires, alors que le Capitaine Lindsay, aux prises à avec des problèmes personnels déstabilisants, se replie sur elle-même. Vient un moment où les explorateurs doivent choisir leur camp ; celui des colons et d'Aras, ou celui du reste de l'humanité, qui vient frapper aux portes de ce lointain système...

    Dépaysement. Voici le maître mot de ce roman. On n'est jamais chez soi. Et c'est bien ! J'ai apprécié ce roman parce qu'il m'emmène ailleurs, en compagnie de gens différents - on découvre progressivement à quel point l'est Aras, tellement différent même qu'il ne ressemble en rien à ce qu'il était initialement.

    Je n'irai pas chercher dans ce roman de profondeur philosophique, à part l'évidente importance du thème écologique ; on y voit les bienfaits, les dérives et tous les dommages collatéraux provoqués par la défense de l'écologie poussée au bout de son raisonnement. Le questionnement est intéressant, et il est dans l'air du temps.

    L'écriture de Karen Treviss a l'avantage de la simplicité : avec un contexte aussi exotique, c'est en effet un atout pour emmener rapidement le lecteur dans son univers. Elle a bien travaillé certains de ses personnages, particulièrement Shan Frankland et Aras, dont les motivations profondes sont singulières et attachantes, mais les autres protagonistes sont plus caricaturaux.

    Je n'ai pas développé une passion ardente pour ce roman, pourtant intelligent. Peut-être est-il tout simplement honnête, manquant un peu de l'ambition d'oeuvres comme celles de Vernor Vinge (Un feu sur l'abîme, Au tréfonds du ciel), qui restent pour l'instant mes références en space et planet opera (hors Honor Harrington, bien entendu).

    Il reste que ce fut une expérience plaisante, et que je lirai avec curiosité d'autres titres de cette auteur.

    Bragelonne, 2006.

    Genre : planet opera, space opera, science-fiction

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