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  • LA PAB s'agrandit...

    Pendant que je lis, je ne blogue pas. Et donc, personne ne sait ce que je lis. Donc si ma Pile à Lire diminue, ma Pile à Bloguer, elle, prend des proportions gargantuesques.

    En conséquence, je vous présente ici un petit tour d'horizon de mes lectures des derniers mois :

    Durant l'été dernier, j'ai relu :

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    Le vol du dragon, d'Anne McCaffrey pour la sixième fois. J'aime toujours l'histoire et je reste émerveillée devant la capacité de feu Anne McCaffrey d'emmener son lecteur avec elle en peu de mots, même si à chaque relecture je peste contre les trop nombreuses coquilles de ma vieille édition.

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    Les sept tomes d'Harry Potter en version française. C'est mieux en anglais, mais je ne pouvais pas faire mieux, en raison d'un impondérable de 3,5kg à gérer nuit et jour. C'était très plaisant à re-re-lire. J'attends avec impatience que Mini-Blop puisse s'y coller.

     

    A partir du novembre, j'ai recommencé à lire pour de vrai :

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    La ménagerie de papier de Ken Liu. J'ai adoré. J'ai même partiellement converti ma mère à la SF grâce à ce livre. Je suis enchantée d'avoir découvert cet auteur, et tout le mérite en revient à Lune, qui m'a fait la surprise de me l'envoyer avec tout un tas de petites choses à l'occasion de l'arrivée de l'impondérable.

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    Les quatre derniers tomes de la série La flotte perdue de Jack Campbell (Courageux, Vaillant, Acharné, Victorieux): j'avais lu et chroniqué le premier et le deuxième tome pour le dernier Summer StarWars de Lhisbei et M. Lhisbei. J'ai donc enchaîné les quatre tomes sans pouvoir m'arrêter. Il m'arrive souvent de comparer mon goût pour le space opera militaire à une drogue. En voilà une nouvelle preuve !

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    Point Zéro d'Antoine Tracqui, que j'ai autant aimé que La ménagerie de papier, dans un genre toutefois entièrement différent. Sacré premier roman, très abouti, dans un genre aux codes pourtant très exigeants (le techno-thriller). J'attends avec impatience de pouvoir lire la suite, Mausolée.

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    La voie des Oracles : Thya, d'Estelle Faye : ma première incursion dans l'univers de l'auteure, un roman jeune adulte réussi mais sans doute trop... jeune pour moi (dit la fille qui a relu tout Harry Potter il y a quelques mois). En revanche je suis très heureuse qu'elle ait investi la fin de l'Empire Romain comme cadre historique, ce qui est plutôt rare et vraiment intéressant. Et la couverture est à tomber par terre.

     

  • Sense8, de Lana Wachowski, Lilly Wachowski et J. Michael Straczynski

    carte.jpgL'histoire : partout dans le monde, des hommes et des femmes prennent conscience qu'ils voient, entendent et ressentent des choses qu'ils ne devraient pas voir, entendre ou ressentir. Et ces personnes comprennent progressivement qu'elles ne sont pas folles, mais qu'elles sont connectées à d'autres personnes, de parfaits inconnus, qui vivent à des milliers de kilomètres de chez eux. Une coréenne, une indienne, une islandaise, un allemand, un kenyan, un mexicain et deux américains vivent chacun dans leur pays mais vivent et sentent ce qui se passe chez les huit autres. Ce sont des sensitifs.

    Mon avis : J'ai mis du temps à regarder cette série de Netflix. Pour les 12 épisodes, il m'a fallu presque deux mois. Pourquoi ? Pour la raison que vous retrouvez partout sur le net dans les articles critiquant Sense8 : le début est très lent. Extrêmement lent. Et en plus, il est quasi incompréhensible. Mais on s'accroche car on sent comme une promesse. On prie très fort pour ne pas être une nouvelle fois déçu par les Wacho... Et la promesse est tenue !

    D'abord, la mise en scène : certains personnages prennent "possession" du corps d'un autre pour un court instant, en général dans un moment de crise, ce qui nécessite un jeu de caméra diablement malin. Il parvient à escamoter un acteur au profit de l'autre de façon totalement invisible pour le spectateur. C'est très bien fait et carrément jouissif pour celui qui regarde.

    Ensuite, la nuance. La subtilité. La complexité. La valeur du non-dit. Toutes ces choses que l'on trouve habituellement très difficilement dans les productions à destination du public américain sont ici déployées avec intelligence et avec une grande sensibilité. Les personnages partagent leurs émotions avec leurs alter ego, et ce partage est un pur moment de magie, chaque fois qu'il se produit.

    Rien n'est ce qu'il paraît au premier abord, et chacun des huit sensitifs possède une personnalité profonde, complexe, parfois contradictoire. Bref, ils sont humains, au lieu d'être des outils au service d'un scénario. Ils ne sont pas démonstratifs, ils se contentent d'être. Leurs émotions sont aussi visibles que leurs actes ; les liens qu'ils tissent entre eux et avec leurs proches prennent une intensité parfois sidérante. Vous avez vu ou verrez sur le web des évocations de la scène de sexe, qui est l'une des illustrations de cette sidération que l'on ressent parfois dans Sense8.

    sense8.png

    Enfin, l'altérité est bien évidemment au coeur du propos de Sense8 : l'autre est différent, il est de culture, de sexe, de langue, de genre, de sexualité différente de la mienne, mais pendant quelques secondes, il est moi - et je suis lui. Cette coexistence littérale induit une expérience intime de l'autre, de sa façon d'être, de penser, de se comporter, de bouger. Elle amène le personnage, et de là, celui qui le regarde (moi, la spectatrice) à accepter ce qu'il voit. Il n'y a pas de latitude, de recul suffisant pour laisser à l'analyse, ni, a fortiori, au préjugé, le temps de s'installer. On se prend l'autre en pleine face. On fait avec. Et on en conclut qu'on y survit sans vraiment de mal. C'est une des meilleures leçons que j'aie jamais reçue sur l'acceptation de l'autre.

    Sense8 a révélé une chose : c'est que les Wacho sont fait pour le format série, et non pour le format cinéma (un article d'Allociné évoque la question). Ils ont tellement de choses à raconter que leurs films finissent toujours par être à la limite du ridicule, ou mauvais, ou alors, s'ils sont assez bons, ils font un four. Matrix est l'exception qui confirme cette malheureuse règle.

     

    Sense8 est mon gros coup de coeur en série télé pour l'année 2015. Je vous la recommande, avec un conseil en prime : soyez patient, ne cherchez pas à comprendre. Vous ne l'apprécierez que mieux.

    Le feu vert a été donné aux soeurs Wachowski (oui, cette fois, les deux ont changé de sexe) et J. Michael Straczynski pour une deuxième saison. Espérons qu'elle me procure autant de plaisir que la première...