Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Valérian et la cité des mille planètes, de Luc Besson

    395704.jpgGenre : space opera coloré

     

    Synopsis : Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers. 

     

    Mon avis : Luc Besson sait réaliser des films. Les imaginer, les tourner, les monter. Et en plus, il adore, en SF, si on s'en réfère à ses deux space-operas (Le Cinquième Élément et Valérian), les univers très colorés. Donc, moi, j'aime quand Luc Besson fait un space-opera.

    Évidemment, c'est du Besson. Donc on a une réalisation virtuose, franchement réjouissante, sur une histoire un peu creuse mais enlevée, directement inspirée de deux des albums des créateurs de la BD éponyme, et dont les personnages font preuve d'une maturité qui s'élève au niveau d'un lycéen de seconde. Environ.

    La scène d'exposition est assez drôle, avec l'ajout successif des peuplades à l'ISS et sa transformation en cité des mille planètes, avec quelques clins d’œils sympathiques à des références bessoniennes ou extérieures. Mais ensuite, il faut passer la trop longue scène de destruction de la planète Mül : les très grandes filles longilignes qui dansent en s'étirant et souriant bêtement pendant 20 minutes, ça me gave. On entre ensuite dans le vif du sujet : la mission confiée à Valérian et Laureline, qui permet de passer au rythme du film d'action.

    Dane DeHaan et Cara Delevingne incarnent les rôles-titres, de façon aussi convaincante que possible, vu la faible complexité des personnages. J'ai vu ici et là des critiques virulentes contre le côté falot et pusillanime de Dane DeHaan, mais pour le coup, je trouve que c'est justement là ce qui est intéressant : le film porte son nom, mais il ne porte pas seul le film. Et d'ailleurs, le personnage original de la BD est sacrément bêta. Pas idiot, mais immature. Donc, Valérian par Dane DeHaan, c'est pas mal du tout, je trouve. Il a de jolis yeux et un beau sourire. Il est amusant. Pour une fois, le héros est mignon et compétent mais inconséquent. Il ne brille pas par son épaisseur. Ce n'est pas grave, ça arrive tout le temps au cinéma, d'avoir de tels personnages ; c'est juste qu'en général, il s'agit des personnages secondaires... ou des personnages féminins principaux.

    Le film est donc au moins autant porté, on l'aura compris, par Laureline / Cara Delevingne. Une fille. Jeune, sexy, engagée, avec un caractère affirmé et de la suite dans les idées. Vous pouvez remplacer par « un mec jeune, avec de belles tablettes de chocolat et des pectoraux, engagé, avec un caractère affirmé et de la suite dans les idées », et vous avez un pitch classique des films de SF/action/aventures. Rien de nouveau sous le soleil, donc, si ce n'est qu'on a changé le sexe du protagoniste. Laureline est un peu plus intéressante que son partenaire.

    Je trouve donc très dommageable qu'à la fin du film, *alerte spoiler !* Laureline succombe au charme de Valérian. Comprenez-moi : on sait depuis le début du film que Valérian convoite sa partenaire. Il tient le rôle classique du dragueur impénitent, ce qui agace Laureline. La transformer en poupée presque romantique à la fin du film est donc maladroit et absolument pas crédible. Il aurait été plus logique soit qu'elle le renvoie gentiment dans ses vingt-deux, en attendant qu'il évolue (dans les prochains films ?), soit qu'elle consente avec plus d'amusement et de distance - et non qu'elle succombe comme une potiche.

    Le personnage joué par Rihanna, plein de promesses lors de la scène d'introduction, est maladroitement approfondi par le scénario afin que le spectateur s'y attache en un temps record. Cela ne marche pas du tout. Dommage pour elle.

    Cela posé, parlons de ce qui est pleinement réussi dans le film : une réalisation échevelée, un univers visuel ultra coloré, des scènes d'action étourdissantes - au sens propre. Il fallait le voir au cinéma pour en profiter. Peut-être même en 3D, mais en 2D, ça passait très bien. Je ne parle pas du scénario, qui contient des trous plutôt visibles, mais bien de ce que le spectateur voit. Et ça envoie. C'était très beau, très enthousiasmant, et malheureusement, assez vain. Dommage que le film manque autant d'épaisseur, il est passé à ça de devenir culte.

    Valérian et la cité des mille planètes est ce qu'il annonce être, un blockbuster divertissant : on peut être déçu, mais il n'y a pas vraiment de promesses non tenues. J'ai fait avec, et j'ai apprécié.

     

    Cette chronique aurait dû rentrer dans le Summer Star Wars de Lhisbei et M. Lhisbei, mais j'ai trois siècles de retard. Et trois millénaires d'avance pour l'épisode de l'été prochain...