Résumé : Trois ans après la disparition de son illustre mari, Cordelia Naismith Vorkosigan a de nouveaux projets. Oliver Jole, amiral de la flotte de Sergyar, se retrouve mêlé à ceux-ci d'une façon inattendue. Miles, auditeur impérial, se voit alors attribuer une enquête embarrassante sur sa mère.
Mon avis : J'ai une mauvaise nouvelle : pour lire La reine rouge, il faut avoir lu tous les tomes précédents de la saga (à découvrir ici, là et aussi là). Pourquoi ? Parce que la très grande richesse et l'heureuse complexité du personnage Cordelia Vorkosigan, ainsi que son histoire personnelle fertile en rebondissements, sont pleinement exploitées dans ce tome. Et ne pas comprendre une référence ôterait toute sa saveur à ce roman, un récit intime bien plus qu'un roman d'aventures - une fois n'est pas coutume.
Pour qui voudrait retrouver Miles Vorkosigan dans ses habituelles pitreries, qu'il passe son chemin. L'apparition de Miles dans le roman est quasi anecdotique. Non, il s'agit là de Cordelia, son parcours hors-normes, sa responsabilité politique de Vice-Reine de Sergyar, ses questions existentielles, sa recherche du bonheur en dépit du deuil, son âge, sa maternité plus que bousculée.
A travers les actes et les sentiments de Cordelia, Lois McMaster Bujold fait passer quelques messages, comme à son habitude. Celui qui m'a certainement le plus marqué met en lumière l'extrême liberté de Cordelia en matière de mœurs, à des années lumière du puritanisme imprégnant la bonne société américaine. L'autrice démontre que les moeurs libérées ne sont pas synonymes de superficialité, et que la profondeur et la sincérité des sentiments ne sont en rien entamées par celles-ci.
Par ailleurs, on voit Cordelia gouverner au quotidien, un tableau attachant et très intéressant qui parle de politique dans le sens premier du terme, un exercice à la fois noble et pragmatique.
Ce vingtième opus de la saga m'a également permis de comprendre quelques détails qui m'avaient auparavant échappé - comme la nature exacte de la planète Sergyar, qui a une importance fondamentale dans le choix de Cordelia et Aral de s'y installer comme vice-reine et vice-roi.
Ainsi donc, tout comme L'alliance qui s'attardait sur Ivan (espèce de crétin ! Oups, pardon, ça m'a échappé !), La reine rouge est consacrée à Cordelia. On peut y voir l'essoufflement d'une autrice qui peine à alimenter sa longue saga. J'y décèle pour ma part l'immense affection de Lois McMaster pour ses personnages, affection que je partage.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce vingtième opus. Cordelia est certainement un des plus riches personnages de la Saga en dehors de Miles Vorkosigan lui-même, et ce roman lui rend un hommage émouvant.
Ce billet intègre, comme de bien entendu, le Summer Star Wars de M. Lhisbei, avec la participation de Lhisbei et Excel Vador, bénis soient-ils au delà de toutes les galaxies.