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En octobre, je suis sobre

Pourquoi ce titre ? Parce que j'ai lu deux livres, et que j'ai décidé de faire rapide et, donc, sobre (je ne parle bien évidemment pas des boissons alcoolisées ; hier matin j'étais à un salon des vins, et ma foi... C'était bien).


Du domaine des murmures, de Carole Martinez

domaine murmures.jpgUne fois n'est pas coutume, j'ai lu un roman de la célèbre maison aux deux bandes rouges. Du domaine des murmures raconte l'histoire d'Esclarmonde, une jeune fille bourguignonne du 12e siècle qui refuse d'épouser le promis imposé par son père et décide de se faire emmurer à vie plutôt que d'aller au couvent (nice choice !). Elle priera pour ses contemporains toute sa vie, tel est son engagement.

Son père fait construire la chapelle et la tour où sera murée sa fille sans barguigner, mais ne lui adresse plus un mot. Deux ans après le début des travaux, Esclarmonde entre dans sa tour, quelques jours après avoir vécu une expérience traumatisante, mais dont elle ne souffle mot à personne. Les relations entre le père et la fille évoluent mais restent difficiles, à tel point que le père finit par partir aux croisades avec l'empereur Frédéric II. Esclarmonde prie, écoute, et rêve : dès qu'elle s'endort, elle voit son père dans sa misérable marche vers Jérusalem (pour mémoire, la croisade de Frédéric II, dont fait partie son père, s'est transformée en déroute lorsque le souverain allemand s'est noyé en passant un gué).

Mon avis : Ma foi, j'ai pris plaisir à lire ce roman. Pas trop long, pas trop alambiqué, une belle histoire et une écriture élégante et fluide. Le propos est original, les aventures emmurées d'Esclarmonde vraiment réussies. Je n'aurais jamais cru pouvoir m'intéresser à l'histoire d'une jeune bigote idéaliste, mais j'ai vraiment aimé ce livre. Sans doute parce que l'histoire est moins simple qu'elle n'y paraît de premier abord - et beaucoup axées sur les relations entre les personnages, vraies, sans fard, charnelles et parfois violentes.

 

 

L'armée furieuse, de Fred Vargas

armée furieuse.jpgLe commissaire Adamsberg est un cas social, voire pathologique. Il se fiche éperdument de ce que les autres pensent et fait preuve d'une ignorance crasse. Dans le précédent opus, Un lieu incertain, on apprenait qu'il ne parlait pas un mot d'anglais, ce qui est un peu gênant pour un fonctionnaire de son niveau. Là, il n'est pas fichu de retenir le nom d'un légende, ni celui d'une auberge... Et ça me fait hurler de rire. Si.

Pris dans les rêts d'une affaire scandaleuse qui touche les grands pontes de ce monde, Jean-Baptiste Adamsberg profite d'une opportunité pour aller s'enterrer dans la campagne normande, histoire de décrypter une affaire de meurtre entâchée de légende. Bien entendu, il ne comprend rien à l'histoire, nous non plus. Il rencontre des gens absolument improbables. Qui ont un charme fou... Et qui peuvent être vraiment dangereux.

Car s'il y a une chose que j'aime chez Fred Vargas, c'est sa capacité à inventer de nouvelles "gueules". Des gens avec une personnalité, un grain de folie propres à nous emmener ailleurs. Elle réutilise à merveille les personnages récurrents (Retancourt et ses mains d'or, Veyrenc et ses rimes, Danglard noyé dans son pinard) et leur fait cotoyer avec bonheur les nouveaux : la fringante octogénaire Léo, son chien Flem, Le Seigneur Hellequin et son armée de morts, Hippolyte, ses douze doigts et ses mots à l'envers... Essayez donc Drannoc dans le bon sens !

J'ai passé un très, très bon moment de lecture, et je rêverais de savoir écrire ainsi. Un roman léger et drôle, en apparence improbable et superficiel, alors que sur le fond, il est grave, profond et d'une imparable logique.


Avec tout cela, si vous n'arrivez pas à finir bellement les vacances... C'est que vous n'y mettez pas du vôtre !

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