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  • Nouvelles du pays des camés [1]

    Certains se droguent à la coke, à l'héro. D'autres, plus soft, à la marijuana. Les filles, (trop) souvent, au chocolat. Je fais d'ailleurs partie de cette dernière catégorie.

    Mais il existe, depuis plusieurs années maintenant, une nouvelle catégorie de psychotropes, gratuits (c'est bien là le problème) : les séries télé. Si je dis plusieurs années, je parle des 10 à 15 dernières, c'est à dire depuis que les meilleurs producteurs, réalisateurs et scénaristes de cinéma ont investi le monde du petit écran pour y injecter leur talent.

    Depuis environ 5 ans, je me suis prise au jeu des séries. Cela a commencé avec Stargate SG1, qui eut la primeur de mon visionnage exhaustif : je me suis tapé les 8 premières saisons sans souffler, fan que j'étais alors de Richard Dean Anderson, inoubliable Angus McGyver et inénarrable Colonel Jack O'Neill (avec deux "l". Dans le film, c'était un seul "l").

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    Depuis, je n'ai jamais arrêté. Suivant les périodes de l'année, ma consommation peut aller du raisonnable (un épisode par jour) à absolument indécent (quatre épisodes par jour). Par « absolument indécent », j'entends pour une adulte ayant conjoint, progéniture et métier à temps plein nécessitant une dose quotidienne non négligeable de travail à la maison - ce travail n'étant évidemment pas le visionnage des séries télé, mais bien la lecture. Bien évidemment, la majorité des séries que je regarde sont de la science-fiction, de la fantasy ou du fantastique.

    En janvier dernier, je faisais en passant un petit récapitulatif des séries en cours de visionnage. J'ai aujourd'hui décidé de créer une nouvelle catégorie (série télé) et de l'alimenter via des bilans à fréquence variable intitulés « Nouvelles du pays des camés ». Pourquoi cette nouvelle catégorie ? Parce que ce blog est pour moi un outil de partage du plaisir culturel (pour les autres plaisirs, il existe des blogs pour adultes : culinaires, scientifiques, sexuels, j'en passe et des moins pires), et que les séries télé entrent de plein droit dans cette catégorie.

    Cette (trop) longue introduction terminée, je vous embarque donc dans mon univers télévisuel. Voici donc une petite liste commentée des séries en cours de visionnage :

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    True Blood : c'est l'été, la saison des tarés de Louisiane sur HBO. Je n'avais pas fini de regarder la saison 5, qui date de l'été 2012 (diffusion américaine). J'ai donc rattrapé mon retard ces dernières semaines, et commencé la saison 6. Je suis désormais le rythme de la diffusion américaine. Ne me demandez pas comment, vous ne voudrez pas le savoir.

    Je retrouve avec un plaisir renouvelé pour cette 6e saison Sookie, Jason, Eric et Bill, respectivement *ATTENTION SPOILER* demi-fée, bête sexuelle décérébrée, vampire millénaire et super vampire. Bien sûr il ne faut pas oublier le métamorphe Sam, le loup-garou Alcide (personne ne s'appelle Alcide !!) et tous les autres péquenots de Bon Temps. Cette 6e saison est plus réussie que la 5e, Sookie continue à éveiller l'intérêt du spectateur qui pourrait pourtant être blasé, et tous ses potes forment un choeur de seconds rôles extrêmement bien travaillés, que l'on suit avec un plaisir coupable.

    Coupable, parce que outre la thématique sexuelle omniprésente, ce qui attire le plus dans cette série, c'est le ridicule assumé, totalement premier degré, de bien des personnages. Tout le monde rit de Jason, naturellement, mais peu de séries parviennent à transformer, même l'espace de quelques secondes, un personnage tel qu'Alcide Herveaux en clown, pour ensuite le remettre dans ses baskets de loup dominant, sérieux et plutôt dangereux. Une mention spéciale à Nelsan Ellis, extraordinaire interprète de Lafayette Reynolds, la grande folle médium qui attire les morts comme d'autres les moustiques. C'est foutraque, et c'est bon.

     

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    Teen Wolf : On pourrait penser que je régresse. Mes années adolescentes sont loin derrière moi (et en plus, à cette époque, je ne regardais pas les séries télé : je lisais). Mais en fait, non. Dans Teen Wolf, il y a des ados au lycée, des hormones qui les travaillent, des histoires de réputation et de popularité (jamais compris ce concept), certes. Donc, des choses absolument dénuées d'intérêt pour un adulte.

    Mais il y a aussi Tyler Hoechlin. Et il pourrait presque être à lui tout seul une raison suffisante de regarder la série.  Du moins pour toute femme hétéro ou tout homme homo normalement constitué. Voyez plutôt :

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    Une fois passé Tyler Hoechlin, il se trouve que je regarde toujours Teen Wolf, trois saisons plus tard. Tout simplement parce qu'elle n'est pas trop mal fichue, cette série. Le scénario, bien que parfois poussif, a quelques ressources intéressantes, et surtout, quelques uns des seconds rôles sont très réussis. J'ai une affection toute particulière pour Stiles, le meilleur ami du héros. Stiles est le faire-valoir parfait, il est drôle malgré lui, comme il se doit, et il me fait véritablement hurler de rire (il faut voir la tête de M. Blop le matin au petit dej', quand je brise soudain le silence du réveil poussif par un éclat de rire).

    Teen Wolf ne vaut évidemment pas Games of Thrones (dont je parlerai plus tard), mais elle reste parfaitement respectable et un peu moins nunuche qu'une bonne partie des séries pour ado.

     

    A bon entendeur, salut... et rendez-vous aux prochaines nouvelles du pays des camés !

  • Coeurs d'acier (De haut bord, tome 1), H. Paul Honsinger

    space opera,science fictionQuatrième de couverture :

    21 janvier 2315. L'Union de la Terre et des Mondes colonisés est en guerre contre les Krags, une guerre sans merci dont l'issue peut conduire à l'anéantissement de l'espèce humaine. Par ordre de l'amiral « Tape-Dur » Hornmeyer, le lieutenant Max Robichaux, promu capitaine de corvette, reçoit le commandement du Cumberland, un destroyer de classe Khyber, moderne et puissant. Sa mission : arpenter furtivement le Libre Corridor et frapper le commerce krag afin de saper son effort de guerre. Son handicap : un équipage sans moral et sans efficacité qui a fait du Cumberland la risée de la flotte. Son bouclier : la Spatiale de l'Union, coeurs d'acier ses vaisseaux, coeurs d'acier ses matelots et ses officiers.

     

    Mon avis :

    Pour l'internaute qui tomberait ici par hasard (mais quand même, ça m'étonnerait), ce roman entre tout pile dans ma madeleine de proust : le space opera militaire !

    N'ayant pas apprécié ma dernière tentative de nouvelle série de space opera (Lazare en guerre de Jamie Sawyer, dont je n’ai pas écrit de chronique), j'ai abordé ce nouveau roman avec une certaine circonspection. J'ai traqué ses défauts tout en espérant ne pas me gâcher moi-même la lecture.

    Et je n’ai pas eu à traquer très longtemps… Ce qui m'a nettement contrariée dans ce premier tome est la manière peu subtile, voire carrément fluorescente, dont H. Paul Honsinger a évacué d'emblée la moitié de l'humanité de son récit, par le truchement d’un virus ciblant exclusivement la gente féminine. Honsinger a écrit son roman en 2012, il y a moins de 10 ans, et même si #MeToo n'était pas encore passé par là, éliminer les femmes d'un roman de ce type est un tantinet voyant, et fait immédiatement penser, peut être à tort concernant H. Paul Honsinger, aux plus conservateurs et misogynes des écrivains américains du genre, les rabbid puppies.

    Sur les vaisseaux de l’Union, il n’y a que des petits garçons, des adolescents et des hommes. Une manière que l'auteur pensait peut-être habile de se rapprocher des récits de guerre maritime mettant en scène les hommes - mousses, cadets et marins confirmés - sur les voiliers britanniques de la fin du 18e siècle, récits dont il s'inspire très largement (voir les aventures de Horacio Hornblower et Jack Aubrey). Mais ma fibre féministe et égalitariste en a pris ombrage, soyons clair.

    Le deuxième défaut du récit tient à l’irréalisme des références historiques des personnages, qui, vivants au 24e siècle, seraient des experts de l’histoire militaire des 19e et 20e siècle. L’amiral Nelson, le général Patton et autres grandes figures des 200 dernières années s’invitent dans les dialogues d’officiers en guerre depuis leur plus tendre enfance… Où et quand auraient-ils eu le temps d’apprendre des références aussi ancienne ? C’est sympathique, mais incohérent.

    Le troisième défaut, si on aime la contextualisation géopolitique, c’est que cette dernière est assez peu développée dans ce premier tome de la série De haut bord. Évidemment, dès qu’on parle de contexte géopolitique, pas grand-chose ne peut se comparer à Honor Harrington. Donc je ne comparerai pas l’incomparable. Je me contenterai de dire que si vous aimez les arrière-plans solides, vous serez peut-être un peu déçu. L’auteur en rajoute au niveau des acronymes, qui donnent l’impression de se substituer, sans succès, à un exposé plus en profondeur du contexte.

    Pour autant, je me dis que grâce cette relative légèreté contextuelle, et pourvu qu’on ne fuit pas devant lesdits acronymes, le roman peut constituer un bon point de départ pour qui s’intéresserait en néophyte au genre du space opera militaire.

    Cela nous amène donc doucement mais sûrement aux qualités du roman.

    Les personnages sont d’emblée sympathiques, bien que relativement caricaturaux. Max (Maxwell ou Maxime ? Je crois avoir vu les deux versions dans le roman, à ma grande confusion) Robichaux est un officier avide de combat rapproché avec les Krags, les ennemis de l’humanité, qui possède aussi des qualités de meneur d’homme. Il a une bonne intelligence tactique et surtout une intelligence humaine, qui lui permet de ramener son équipage dans la norme d’efficacité de la Flotte.

    C’est très certainement ce point qui constitue l’intérêt principal de ce premier tome : la façon dont Robichaux, pour son premier commandement, utilise à bon escient les (un peu trop) excellentes qualifications de ses officiers de bord et mène à la baguette - mais pas au fouet - un équipage psychologiquement très abîmé et démotivé par son précédent commandement pour lui faire retrouver sa fierté. Robichaux est lui-même l’objet d’attention et de soin, laissant deviner une profondeur intéressante, qui je l’espère sera développée dans les tomes suivants.

    Le principal personnage secondaire (oxymore !), qui est souvent le second dans ce genre de roman, est tenu ici par le médecin de bord. Doté d’un peu trop de qualités à mon goût, il n’en reste pas moins tout à fait attachant et sympathique. Les autres personnages, qui n’échappent pas aux clichés, servent le récit et font le job.

    Je mettrai un petit point en plus pour les références constantes, et agréables à l’oeil du lecteur francophone, à la culture, au dialecte et à la cuisine cajun. C’est tout à fait délicieux, dans tous les sens du terme, et cela évite aux personnages principaux de coller à profil WASP trop conservateur. Le médecin est d’ailleurs entièrement hors de la culture blanche américaine : il est de confession musulmane, et d’origine turquo-arabe.

    Bien que sans surprise, l’art et la manière de mener l’arc narratif concernant les hommes à bord sont agréables au lecteur : de l’humour, d’excellents dialogues, et des tirades parfois brillantes. Il y a des moments de grâce, et de rire, à côté desquels il serait dommage de passer.

    Je regrette cependant le traitement « par-dessus la jambe » du sacrifice de certains membres de l’équipage face à l’ennemi (je ne spoile pas plus avant). Les sentiments de deuil et de perte ne sont pas traités, pas plus que l’état d’esprit des soldats au moment de leur sacrifice. C’est d’autant plus dommage que bien d’autres aspects psychologiques sont abordés avec pertinence (voir plus haut, sur l’état moral de l’équipage et de son commandant).

    Ce premier tome de De haut bord propose au lecteur de très nombreux clins d’oeil (trop nombreux parfois) à de célèbres œuvres littéraires ou cinématographiques : les romans maritimes de Cecil Scott Forester et Patrick O’Brian, l’univers Star Trek de Gene Rodenberry, les romans de space opera des monstres sacrés du genre… Le lecteur un peu au fait des œuvres de space opera appréciera, mais sans doute que le spécialiste en sera agacé.



    Pour conclure, malgré d’évidents défauts, le plaisir l’a emporté dans cette lecture du premier tome de De haut bord. L’humour, la qualité des dialogues, l’art et la manière de mener un groupe humain à se dépasser, sont les points fort de ce roman. Suffisamment fort à mon sens pour faire oublier, ou du moins minimiser, ses défauts. Je prévois de lire dans un délai raisonnablement court les 2 tomes suivants.



    Ce billet a été rédigé dans le cadre de l'indétrônable challenge Summer Star Wars de M. Lhisbei, 11e du nom. Gloire à lui, à Lhisbei et à l'enseigne Excel Vador !

    space opera,science fiction